Une dernière chance 2

Plan tomber amoureux

PDV CHRISTIAN

Je n'aurais pas pu être moins concentré pendant mon cours de physique. Je n'arrive pas à croire que j'ai dit à voix haute que j'ai déjà pensé... En faite, pire, j'ai déjà essayé d'oublier Eliza. Comme si c'était envisageable.

En fait c'est envisageable. Une fille qui ne te calcule même pas devrait pas être dans tes pensées. J'ai vu Kevin from work et il est pathétique. La fille a un petit ami et l'a déjà rejeté pourtant il continue à s'accrocher sur l'espoir qu'un jour elle voudra sortir avec lui. Aucun gars ne veut ressembler à cet idiot. Si je continue comme ça, je vais finir exactement comme lui. Un idiot qui coure après une fille sans faire aucun progrès.

Le cours a passé tellement vite. Surtout parce que je n'ai pas arrêté à comment je pourrais oublié Eliza. Bien sûr, je ne l'oublierai jamais, mais je veux pouvoir avancer avec ma vie. Passer à autre chose. Pouvoir aller au cégep et sortir avec d'autres filles sans pensé à elle. Je pense avoir trouver un moyen de le faire. Je sais que ça va prendre du temps, mais je sais comment accélérer le processus: tomber amoureux. Rien ne rend plus joyeux que l'amour. En plus c'est légale contrairement à la drogue et moins dommageables pour la santé. C'est peut-être un peu difficile à ce le procurer, mais c'est gratuit. J'ai même déjà pensé à l'heureuse élue.

Je suis tellement heureux de ma nouvelle résolution que mes jambes marchent d'elle-même. Je gambade presque. Je la vois à son casier. Toute seule, ne s'attendant à la bonne nouvelle que j'ai à lui annoncer.

- Eliza! Hey!

Elle se retourne vers moi avant de se replonger dans sa tâche qui semblait être son ménage de casier.

- C'est à toi que je parle, je lui dis plus bas quand j'arrive à sa hauteur.

- Je sais, pourquoi tu penses que je t'ai ignoré?

Ça a pris beaucoup de mal pour m'éviter de s'énerver. "Calme-toi, je me suis dit, ça ne sert à rien de s'énerver. Tu en as bientôt finit avec elle."

- Tu dois penser que je veux que tu me pardonne et sort avec moi, mais c'est faux. Enfin, pas exactement.

J'avais finalement réussi à piquer sa curiosité parce qu'elle m'a enfin regardé.

- Ah oui? Et que veux-tu d'abord?

- Je veux bien sûr m'excuser de t'avoir menti, mais c'est surtout que j'ai besoin de toi.

- Et qu'est-ce qui te fais dire que je vais vouloir t'aider?

- Parce que je laisse tomber.

- De quoi tu parles?

- Je vais sortir avec quelqu'un d'autre. Je ne vais plus te courir après. C'est fini tout ces drames. On est tous les deux fatigués de cette comédie. Tu me coures après, ensuite je te cours après. C'est du grand n'importe quoi. C'est notre dernière année, on a besoin d'un peu plus d'expérience que cette histoire sans fin. Je ne veux pas passer à côté de plusieurs trucs parce que je te coure après. Finir mon secondaire avec des regrets n'a aucun sens. Si on est vraiment destiné on se retrouvera sinon c'est la vie. J'ai besoin de quelques choses de simple et de stable.

Elle est resté sans mot devant moi. Elle m'a fixé les sourcils froncé. Je pouvais presque voir son hamster courir à toute vitesse pendant qu'elle réfléchit.

- Qui est-ce? elle demande soudainement. Qui est la fille pour qui tu me laisse tomber?

Je n'arrive pas à croire qu'elle demande ça. Ne m'a-t-elle pas écouter? Je lui ai dit pour quels raisons je ne courrai plus après elle et elle a le culot de m'accuser de la lâcher pour mieux.

- Il n'y a pas de fille.

- Oui, elle réplique, il en a une. Tu as commencé par " Je vais sortir avec quelqu'un. " Alors, dis-moi qui c'est? Qui est plus stable que moi, hein? Sûrement pas Catherine.

Je la regarde et elle doit le lire dans mes yeux parce qu'elle me lâche :

- Fuck you!

Elle claque la porte de son casier d'une force incroyable. Je me demande si le prochain c'est moi, mais elle ne fait que me contourner sans même me regarder comme elle le fait déjà si bien depuis des semaines.

Elle se dirige en bousculant plusieurs personnes vers les toilettes. Même son nouveau meilleur ami Ryan. Il la regarde l'air inquiet et essaye de l'arrêter, mais elle le bouscule. Il lève la tête et je le croise du regard.

- Toi! crie-t-il en s'avançant vers moi. C'est de ta faute hein?

- De quoi tu parles?

Il me prend par le collet et me  placarde contre le casier.

- Tout est de ta faute.

- Mec, on attire l'attention. Les gens nous regarde.

- Habitue toi parce que lorsque je t'aurai défiguré, on te regardera encore plus.

- Si tu veux te faire expulser vas-y, j'aimerais juste savoir si ça te dérange de ne pas gagner avec l'équipe de football avant de ne plus jamais te revoir.

Il a baissé son poing, mais n'a pas lâché mon chandail.

- Viens par ici, m'ordonne Ryan.

Il m'entraîne vers un coin éloigné de la masse d'élèves qui se dépêche de partir pour la fin de semaine. J'aimerais bien que ce soit mon cas, mais un idiot de footballeur me fait des avances.

Il s'approche à quelque centimètres de moi ce qui ne me donne pas le choix de sentir son haleine.

- Répond-moi

- Désolé Ryan, tu n'es pas du tout mon type, mais je suis quand même flatté de ton intérêt.

- Arrête de faire ton malin.

Cette partie m'a donné l'impression de déjà vu. Je me suis rappelé de la fois où James avait surpris Louis avec Maya. Lorsque James l'avait interrogé, Louis avait fait l'idiot. Je m'étais demandé ce jour-là à quoi il jouait, mais maintenant je comprends. Rien ne t'énerve plus que de voir quelqu'un qui pense qu'il est the boss of me.

- J'arrêterai de faire mon malin quand tu me diras pourquoi tu me harcèle.

- Oh, tu ne le sais pas, tu ne vois jamais ce que tu fais de mal. On ne peut pas être plus idiot, me dit-il en me secouant.

Je n'en pouvais tellement plus que je l'ai frappé sans réfléchir. Il a reculé s'attendant clairement pas à ce que le frappe. Moi non plus d'ailleurs. Ma main me faisait un mal de chien. Je me mis à l'examiner pour m'assurer qu'elle n'avait rien. Ryan en a profité pour se jeté sur moi. On est tombé par terre.

- Ça, dit-il en me montrant son poing, c'est pour m'avoir frappé et fait pleurer Eliza.

- Eliza a ple...

Il me frappa tellement fort que je me suis mis à genoux.

- Ils sont là, monsieur, j'entendu dire au loin.

J'étais trop concentré sur ma propre douleur pour y faire attention. Je les ai seulement suivi (le directeur et le directeur-adjoint) lorsqu'ils me l'ont demandé. J'ai seulement levé la tête quelques secondes et j'ai aperçue Eliza parmi la foule de spectateurs. Ces yeux étaient rouges comme si elle avait pleuré.

J'étais loin de réussir mon plan. Non, seulement je n'ai pas pensé une seule fois à Cath (mon heureuse élu), mais en plus j'ai fait pleuré Eliza.