Nikolaï se réveille à 7h55, il va vite prendre une douche avant de devoir aller réveiller les autres. Il revient dans le laboratoire quelques minutes plus tard... Il est étonné par quelque chose, surpris, mais lui-même ne sait pas encore par quoi. Il s'approche du locale pour observer les sujets. Ils sont tous dispersés dans de différents coins de la pièce. Ils ne se parlent plus. Ils s'isolent de leurs côtés, comme s'ils voulaient être seuls, ou comme s'ils étaient déprimés.
« -C'est ça ! » Dit Nikolaï après avoir soudainement compris de quoi il s'agissait.
Le bruit des conversations qui avaient durées toute la nuit, a cessé! Voilà ce qui l'étonnait ! Le calme domine le laboratoire et la pièce qui détient les individus. Mais... Pourquoi ne se parlent-ils plus et restent seuls chacun de leurs côtés ? Il augmente le volume sur les ordinateurs afin d'essayer d'entendre un mot de ce que chacun marmonnait tout seul dans son coin. Il entendit quelque chose, à peine audible...
« -C'est de sa faute, DE SA FAUTE ! C'est ... Oui c'est de leur faute à tous ici. Ils m'ont entraîné ici, ils font partie de l'expérience, je ne... Non, je ne dois pas leur parler non...non ! »
Visiblement, ils se montent les uns contre les autres ! Ils pensent que les autres cobayes ne sont enfaîtes que des pions de l'expérience et qu'ils les ont trahis. Ils se méfient de chacun de leurs camarades. Ils sont attentifs ; sur leurs gardes.
« -C'est incroyable.. » pense Nikolaï en observant ce qui était en train de se dérouler sous ses propre yeux.
Il jette un coup d'œil à sa montre, 8h09. Il se dirige vers le dortoir, sonne l'alarme et réveille les autres. Après la grosse et longue journée d'hier, tout le monde a dormis cette nuit, même Mica qui avait passé son après-midi dans sa chambre. Ce matin, elle sort après tout le monde du dortoir puis entre dans le laboratoire. Personne sauf Sacha ne l'avait vu depuis hier midi. Elle apparaît avec un bandage sur tout l'avant-bras gauche. Elle se dirige vers Vladimir en premier.
« -Je suis vraiment désolé pour mon comportement hier... J'ai vraiment très mal agit et j'en subirais les conséquences.
-Ce n'est rien, mais que ça ne se reproduise plus, répondit-t-il durement. Montrez-moi votre bras, il ne faut absolument pas que ça s'infecte, ça pourra mettre l'opération ainsi que l'équipage en danger.
-Oh, ça ce n'est rien, seulement une égratignure ! répliqua-t-elle de façon rassurante.
-Eh bien j'espère que cette égratignure ne vous empêchera pas de travailler correctement. Vous connaissez Alexander, il aime que le travail soit fait de façon impeccable !
-Et il sera bien fait, vous n'avez pas à être inquiet en ce qui concerne cela, je vous l'assure. »
Elle se retourne sans lui laisser le temps de répondre quoi que ce soit, et retourne à son bureau ou elle trouve la fiole posée dans un coin. Elle enfile ses gants stérilisés et continue son projet. Nikolaï est encore pensif sur ce qu'il a vu ce matin, puis il se rappelle des paroles de Vladimir d'hier soir : « Ça commence... ». Il décide donc d'aller lui en parler. Il s'approche de lui et lui explique tout. Il écoute et décide donc d'en parler à toute l'équipe et de faire un bilan.
« -Venez tous par ici une minute s'il vous plaît ! Écoutez ce que Nikolaï a observé durant la nuit sur les sujets, s'exclame Vladimir.
Tout le monde s'approche, intrigués, eux n'ont rien remarqué. Mais peut-être ne portent-ils pas particulièrement attention...
-Il se trouve que le comportement des sujets évolue de jour en jour, enfin en tous cas depuis cette nuit. Avant-hier rien de particulier ne semblait avoir changé chez les sujets, seulement des signes de fatigue, ce qui n'est pas anormal pour ce genre d'expérience. Rien de plus. Mais hier soir j'ai vu que les sujets se confiaient les uns aux autres, et parlaient sans tabou et sans gêne. La fatigue semblait avoir détruit toute barrière sociale. Ça c'était hier soir, quand vous êtes tous allés vous coucher.
-Mais pourtant en ce moment même il ne s'adresse plus la parole ! Aucuns d'eux ! S'étonne Sacha.
-Je n'avais pas terminé, tu permets ? Ce matin, lorsque je me suis réveillé, je me suis dirigé vers la vitre qui portait sur l'intégralité de leur « enclos » et j'ai pu voir que plus un seul d'eux ne parlait, ils se sont tous dispersé dans la pièce à des endroits différents, dans leurs coins. J'ai donc augmenté le son des micros pour essayer d'entendre le vieux au fond que vous voyez là, il avait l'air de marmonner quelque chose. Quand enfin j'ai pu entendre quelque chose, je me suis rendu compte que chacun tenait pour responsable les autres de son enfermement ici. Ils devenaient en quelques sortes...
-Paranoïaque, reprit Vladimir, l'expérience commence enfin.
Le reste de l'équipe reste muette.
-Très bien, je voulais juste que vous le sachiez. Vous pouvez retourner à votre travail. » Ordonne enfin Vladimir après un long instant de silence.
12h45, on leur apporte leur repas. Contrairement à ce que l'on s'attendait, ils ne se jettent pas dessus tels des animaux sauvages, ils restent très calme. Ils ne se précipitent guère, ils prennent leur temps. Les heures défilent et rien ne se passe. Les cobayes sont toujours chacun dans leurs coins, et ne disent pas un mot. Soudain, alors que la journée était sur le point de se terminer, un bref hurlement assez grave provenant du locale retentit. Nikolaï se lève brusquement et va voir ce qu'il se passe.
« -Ce n'est rien, on a dut lui piquer sa nourriture du soir. » Annonce-t-il.
Il retourne aussitôt s'asseoir.Lorsqu'on étudie les sujets de plus près, il est possible de remarquer que leur physique commence à changer. Ils deviennent de plus en plus ridés à cause de la fatigue et ressemblent de plus en plus à des zombies tirés d'un film d'horreur. On dirait même des corps sans âmes vu la façon dont ils se déplacent, dont ils mangent... Il ne semble plus y avoir une étincelle d'humanité dans ces corps.
Courte journée terminée ; tous les scientifiques se dirigent déjà vers le dortoir. Vladimir lance un dernier regard derrière lui et dit à Nikolaï avant de s'en aller :
« -Ouvre bien l'œil cette nuit, ça reste jamais tranquille longtemps. »
Il ferme la porte et s'en va dormir. Nikolaï commence à se poser des questions.
« Ça ? Comment ça « ça » ? Comment il sait toutes ces choses-là lui ? Étrange... »
Il va éteindre toutes les lumières du laboratoire et du bureau de Vladimir, puis retourne à son bureau, il ne reste plus que la petite lumière blanche à côté du meuble qui reste allumée, il ne compte pas aller dormir tout de suite. Il reste penché sur son bureau et réfléchit. Les minutes lui semblent longues et il finit par s'écrouler de fatigue quelques instants plus tard. Il est réveillé violemment par un cri assourdissant en plein milieu de la nuit, un peu plus long que le précédent cette fois, mais bref tout de même. Il se lève et va voir par la vitre. Rien ne bouge. Tous les sujets sont assis. Immobiles. Mais encore et toujours dans leurs coins. Il retourne se coucher, tout en restant à l'écoute ...
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Restless
HorrorTout commence dans un laboratoire Russe en 1940, un groupe de scientifiques testent les effets du manque de sommeil en poussant les choses à l’extrême. Ils enferment 5 personnes dans une salle et les exposent à un gaz stimulant pour les garder éveil...