Chapitre 1

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Mon téléphone sonne, ma télévision est allumée, il est neuf heures du matin et tous les programmes ont été interrompus, sur l'écran des gens pleurs, il y a du sang, des blessés et plus de morts que de vivants, ça fait cinq ans que la guerre a éclaté aux Etats-Unis, mais aujourd'hui tous les médias ont été coupés (mais mon téléphone fonctionne encore). Je ne décroche pas, je ne peux pas ; mon regard ne peut se détourner du bain de sang qui est apparu moins de trois secondes sur mon écran, maintenant entièrement noir, je viens de m'en rendre compte que les images ont été tournées à trois kilomètres de là ou je vis, dans la banlieue de Chicago.

Lorsque je recompose le numéro je me rends compte que c'est le numéro de l'hôpital où je travaille. Au début de la guerre tous les citoyens ont été affectés à des métiers utiles pour la société selon leurs compétences, moi j'ai pu avoir le privilège de finir mes études en tant qu'interne en chirurgie, je demande donc ce que je peux faire pour eux ; la réponse est celle que j'attendais: je dois aller aider les blessés. Je m'habille plus vite qu'à mon habitude et dévale les escaliers de mon duplex, arrivé dehors mes poumons sont remplis d'air au gout cendré et très désagréable, je mets quelques instants à réussir à respirer correctement et cours jusqu'au lieu où je suis attendus.

J'entre dans les urgences et rejoins machinalement les vestiaires dans lesquelles je me change avec Lexie, ma meilleure amie depuis la fac. On sort en même temps de la petite pièce. Elle disparaît emportée par la foule de médecins urgentistes et moi je reste seul, je décide d'aller faire un tour dans le service de maternité. J'y reste finalement plus de trois heures. À midi Je sors quelques minutes avec Lexie pour que l'on prenne notre repas tranquillement. Comme tous les midis nous passons par une ruelle qui me parait un peu plus sombre que d'habitude, mais je ne m'écoute pas et poursuit mon chemin, au bout de quelques minutes un homme se dirige vers nous en courant. Il est suivi par un autre homme, il est plus petit et moins musclé mais est armé. Le garçon tire sur le premier et celui-ci s'effondre dans un cri. Je m'élance vers lui croyant être suivit par mon amie, mais non, je relève la tête et vois sa silhouette poursuivre le tireur, elle court vite mais le perd dès quelques secondes. J'arrive devant l'homme blessé et ruisselant de sueur, son souffle est saccadé, il est adossé contre un mur et semble vraiment souffrir, son bras gauche est replié contre lui et est couvert de sang. Je me campe face à lui.

-Ça va, comment vous appelez vous, ne vous inquiétez pas, mon amie est partie chercher...; je suis plus affolé que lui.

-Calmez-vous ça va aller pour moi, ok ? Me coupe-t-il sereinement.

-Ok, mais il faut vous emmener à l'hôpital; continue-je.

-D'accord, mais à une seul condition, je ne veux pas être séparé de vous, ok ? Il dit ça d'un air enfantin presque mignon.

-Ok; Promets-je.

Une ambulance se fait entendre au bout de la ruelle sombre, des ambulanciers descendent et s'approchent de nous avec un brancard et du matériel de soin, Lexie a dût leurs expliquer la situation, je m'écarte mais le jeune homme me prend la main et me rappelle ma promesse. Dans le groupe d'ambulanciers il y a mon fiancer, à sa vue je lâche la main de l'homme et détourne le regard, mais je le voie dans ses yeux, il est jaloux, jaloux d'un blessé de guerre que je viens de rencontrer ! Je n'arrive pas à y croire mais je me fais une raison, il ne me fait pas confiance.

-Lexie est retourné aux urgences; déclare-t-il sèchement sans me regarder.

J'acquiesce d'un signe de tête et suis l'inconnu à qui j'ai fait une promesse que je compte bien tenir en dépit de mon couple- que l'on devrait plutôt qualifier de colocation depuis quelques temps-.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 12, 2015 ⏰

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