Chapitre 5 : A d'autres !

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"Home, sweet home" murmura Lou en poussant la porte de son appartement. Elle lança son trousseau de clé sur la table basse et traîna sa valise derrière elle. Elle s'affala sur son canapé, checka ses sms. Aucune nouvelle de Kev. Lou se laissa tomber sur le parquet, démunie. Comme quoi, il ne fallait jamais trop espérer dans la vie.

Le lendemain, Lou se rendait à son lieu de travail. Quand elle ouvrit la porte vitrée de son immeuble, un souffle d'air frais lui glaça le visage. Elle ré-haussa la anse de son sac à main sur son épaules et passa comme à son habitude devant un kiosque à journaux. Fidèle à sa routine, elle s'arrêta, lorgna les magazines people aux faits croustillants qui la faisait rire, elle et ses copines. Elle parcouru du regard le rayon et son regard se figea. Kev, embrassant à pleine bouche une mannequin qu'elle identifia rapidement. "Kev et sa nouvelle idylle". Lou attrapa le magazine à la volée, le paya et se rendit à grands pas au bureau.

Kev semble une nouvelle fois amoureux ! En effet, libéré de l'emprise de Kate, Kev n'hésite pas à afficher au grand jour sa relation (naissante ?) avec la mannequin Johanna Marley. Lou regarda avec dégoût la photo qui remplissait deux pages du magazine, en faisant la une. "C'est limite indécent" se dit-elle en pinçant les lèvres. Elle ne termina pas l'article, le lança avec rage dans une corbeille. Énervée, elle s'empara de quelques crayons de couleurs et d'un  carnet qui traînait sur son bureau et coloria furieusement l'une des pages. Elle releva la tête, et croisa le regard de Carla, la vipère du deuxième étage. "Eh merde, la Peste. Qu'est-ce qu'elle fout ici, son étage lui suffit pas ?".

- Alors, Passerd, revenue de ton escapade en amoureux ? susurra Carla d'un ton moqueur. On dirait que ça s'est mal terminé, dis moi...

La Peste jeta un coup d'oeil à la corbeille en esquissant un sourire.

- Le choc a dû être rude. Toutes mes  condoléances, siffla-t-elle entre ses dents avant de rejeter ses cheveux par-dessus son épaule en riant.

Lou la regarda s'éloigner. Et puis, quel ennui ici aussi. Jamais rien à faire. Une idée germa dans l'esprit de l'apprentie journaliste. Elle saisit un stylo bleu, son préféré, celui qui dont le bout était le plus mordillé, attrapa son calepin barbouillé de crayon de couleur et fila dans le couloir attenant à la salle de pause. C'était décidé, elle allait rédiger son propre article "Cafés potin".

Avachie sur un plateau de sushis, Lou regardait un énième épisode de la série qu'elle adulait en ce moment. A l'autre bout du canapé, son téléphone vibra. Lou jeta un coup d'oeil à l'objet, s'essuya les mains sur une serviette en papier et décrocha.

- Allô ?

- Ouais, Lou ?  C'est Kev.

Le sang de Lou se glaça et ses mains se crispèrent sur son téléphone. Elle prit un air détaché :

- Ah, Kev. C'est toi. Un problème ?

- Je pensais t'inviter demain soir. J'ai des billets pour une avant-première, au ciné. Apparemment le film à l'air pas mal et...

- Ah, bah cool, tu pourras inviter Johanna alors ! Profite de ton idylle ! railla-t-elle.

Elle ne laissa pas le temps à Kev de riposter et raccrocha. La jeune fille s'en voulu immédiatement. Pas de lui avoir raccroché au nez, mais de s'être montrée si puérile. Une remarque assassine au sujet de sa prétendue idylle, balancée de façon adulte aurait pu faire son effet, mais dite à la façon d'une trahison collégienne... Agacée, Lou éteignit la télévision et alla se coucher en laissant en plan quelques malheureux sushis.

Le lendemain, quand elle récupéra son téléphone sur le canapé, elle remarqua la présence d'un nouveau sms. De Kev, évidemment. Lou, c'est pas ce que tu crois, faut que je t'explique... Ouais, à d'autres.

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