Chapitre 6

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Il est hors de question que je m'évanouisse cette fois ! Je lutte pour rouvrir les yeux. Putain mais qu'est-ce qu'il fout là ? Je suis sûre que c'est une hallucination, c'est pas possible autrement. J'arrive enfin à voir ce qu'il se passe, à garder les yeux ouverts. Je vois que Bastian se fait tabasser mais il sait aussi se défendre. Mais quant à lui, il est en colère et il tape sans s'arrêter, sans reprendre son souffle. La rage l'aveugle et ces coups redoublent de force. Avant d'avoir pu dire Ouf, Bastian se prend une droite mais au lieu de se défendre, il s'enfuit. Je le regarde partir, soulagée. Il tire sur la porte que j'ai essayée d'ouvrir tout à l'heure mais au lieu de lui résister, il sort. Pourquoi...? Je me retourne et regarde mon sauveur. Il saigne et il doit être dans le même état que moi. Nous nous retrouvons assis face à face dans les toilettes. Le silence s'installe mais je décide de le briser.

- Qu'est-ce que tu fais là ?, demandais-je d'une voix rauque et basse.

- Je t'ai sauvée la vie et c'est tout ce que tu trouves à me dire, dit-il essoufflé.

- Merci, m'empressais-je de dire.

- De rien Blondinette, répond-il.

- Ne m'appelle pas comme ça !, soufflais-je.

- Pourtant quand c'est Jake, ça ne te dérange pas, dit-il.

- Mais tu n'es pas Jake.

- Oui, je ne t'aurais jamais embrassé !

- Ouch !

- Soyons réalistes, Hanna, continue-t-il. Toi et moi, ça n'arrivera pas.

Je rigole face à cette situation. Mike vient de ME sauver et nous sommes en train de discuter sur notre couple qui n'existera jamais. Il me regarde désemparé pendant que je rigole. Je ne peut plus m'arrêter mais je m'en fiche.

- C'est exactement la...la phrase que j'ai...j'ai dit à Ja...Jake au café, soufflais-je entre deux rires.

- Je crois que tu es en état de choc, dit-il.

Je rigole encore plus. Je sens des larmes coulées sur mes joues mais je continue à rire. Tout à coup, mes rires deviennent des sanglots. Toute la tension que j'ai accumulée en moins de trois heures, sort. Il faut que j'évacue tout ça. Je me laisse glisser le long du mur et me retrouve allongée, les yeux fermés, sur le sol froid des toilette en position fœtus. Je ne sais pas depuis combien de temps je pleure mais tout à coup je me calme. Je me repasse mentalement ces trois dernières heures. Cet enfer que j'ai vécu. Et je crie. Je crie comme si je n'avais jamais crier de ma vie. Je crie à mes briser les tympans. Je crie les yeux toujours fermés devant ma stupidité mais aussi devant ma faiblesse. Tout à coup, je sens une main me caresser le dos et je me calme. Une fois mon état normal retrouvé, je me libère de ce contact.

- Désolé, souffle-t-il embarrassé, je voulais...enfin voilà quoi...

Je vois ce qu'il veut dire mais ce n'est pas pour la proximité que je me suis échappée, c'est pour la délicieuse brûlure provoquée par son contact. Je le regarde. Il a la tête baissée. Il est peut-être blessé par mon geste mais ce n'est pas ma priorité. Je me retourne face au mur et essaie de me lever. Ma cheville me fait tellement mal que j'abandonne.

- Je peux ?, demande-t-il.

Je le regarde.

- Vas-y, dis-je. Je n'ai pas le choix.

Ses grandes mains s'emparent de ma taille et il se penche. En quelques secondes, je me retrouve sur son épaule droite, la tête dans son dos.

- Où veux-tu aller ?, me demande-t-il.

This Night Of TroublesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant