Dimanche après-midi, je suis allé voir, une très bonne amie d'enfance. Anane est docteur à l'Hôpital de Troyes. Arrivé chez elle, c'est son fiancé qui m'ouvre la porte. Lui aussi exerce la jolie profession de médecin. De plus, il a la chance de travailler au sein du même hôpital. Il me fait entrer, me dit de m'asseoir, puis Anane est arrivée avec un plateau de croissants, pains au chocolat, pains aux raisins, du café, du thé marocain, etc. Elle sait recevoir ses invités. Elle avait beau rire, je voyais bien que quelque chose n'allait pas. Par conséquent, je décide de la questionner un peu, afin d'en savoir un petit peu plus sur ce qui la tourmente. Je lui dis « Anane qu'est-ce qu'il y a ?, J'ai l'impression que ça ne va pas, je suis ton ami, dit moi ce qui va pas ? ». Le sourire d'Anane s'estompe, elle se pince les lèvres et regarde le sol. Pierre Alain me dit « elle a vu son père aujourd'hui, il ne la même pas regardé ; il lui a dit de ne plus lui parler. ». Anane me dit avec une voix blasée « on se connaît depuis toujours Jamal, on a grandi dans la même cité. Je n'ai pas besoin de te dire que les débuts étaient durs. Combien de fois j'ai failli tout arrêter. J'ai toujours été la première de ma classe et pourtant plusieurs fois on m'a rabaissé pour que j'abandonne. Mais je n'ai pas abandonné, j'avais l'impression que je devais représenter notre cause : celle des banlieusards. Montrer que nous aussi, nous pouvions y arriver dans la vie. Que nous n'étions pas fait uniquement pour faire le ménage et décrasser la cuvette des toilettes. Afin de réussir, à mon sens il faut s'en donner les possibilités. J'ai voulu leur montrer à tous que même si on sort d'une banlieue, on peut largement être mieux que ceux qui sortent d'un château. Pour être aujourd'hui où je suis, j'ai dû travailler trois fois plus dures que n'importe quel blanc car je savais que si je travaillais comme un blanc, ils auraient choisi le blanc. On est en Europe, la vie est injuste mais elle est comme ça ». Je lui demande alors : « ton père et tes frères ne te parle toujours pas », elle me répond « non, ils ne veulent plus me parler par ce que je suis avec un blanc et cela les dérange. Mais, je n'y suis pour rien si mon cœur l'a choisi lui au lieu d'un autre, c'est le destin, c'est Dieu qui en a voulu ainsi. Pourquoi ne le veulent-ils pas dans la famille, alors qu'il est converti à l'Islam. Dieu n'a jamais dit aux gens « haïssez-vous », Dieu aime la diversité. La religion nous dit de respecter et de tolérer tous les êtres vivants. Ceux sont les hommes qui déforment les paroles de Dieu et qui les utilisent comme bon leur semble. L'intolérance a fait que je ne vois plus mon père ni mes frères. Je ne vois plus que ma mère et mes sœurs. Mon père dit de moi que je suis une mécréante. Avant, je ne priais pas et mon père disait de moi que j'étais une fille bien et aujourd'hui, je prie avec mon fiancé, j'essaie de faire ce qui est demandé dans le coran et par ce que je suis avec un blanc ça fait de moi une mécréante alors que la religion est incolore et tolérante». Puis, elle se met a pleurer car elle trouvait que c'était injuste, et, elle rajoute « sais-tu pourquoi nous ne sommes toujours pas mariés, alors que mon fiancé me le demande tous les jours, c'est parce que je souhaite que toute ma famille assiste à mon mariage et non pas que sa famille à lui. Pour moi, un mariage où il n'y aurait que sa famille de présente, ça ressemblerait plutôt à un enterrement. J'aime mon père de toutes mes forces, c 'est le meilleur papa du monde. Mais, je suis déçue de son comportement à mon égard». Je lui dis « tu sais quand il verra que tu es heureuse avec lui, je pense qu'il changera d'avis».
Au marché, j'aperçois son père. Je décide de partir à sa rencontre afin de lui parler d'Anane. Il me répond « Anane n'est plus ma fille depuis le jour où elle est partie vivre avec ce blanc. Je lui avais donné le choix : soit elle se marie avec lui et elle perd sa famille, soit elle l'oublie et reste avec sa famille, mais elle l'a choisi plutôt que sa famille». J'étais très déçu de son comportement, je lui dis « vous savez, vous êtes raciste envers les blancs » et je rajoute « pourquoi tant de haine à son égard ? Qu'est ce qu'il vous a fait ? Son fiancé est quelqu'un de formidable, il est intelligent, beau, cultivé, généreux, qui est toujours là pour les autres. Il voudrait tellement que vous lui laissiez sa chance de vous montrer ce qu'il est véritablement. Votre fille a de la chance de l'avoir trouvé. Et, je conclu la conversation en lui disant « vous avez un fils qui est marié avec une blanche, elle a très bien été accueillie alors pourquoi pas lui ?. Son père baisse la tête et ne répond pas. Je lui dis: « avant tu étais très fier d'elle et maintenant c'est comme si elle n'avait jamais existé ». Son père me dit « je suis toujours fier de ma fille et de ce qu'elle est devenue, mais je veux qu'elle soit heureuse dans sa vie, j'ai peur qu'elle ne le soit pas avec lui». Je lui répondis « mais tu n'en sais rien, peut-être sera-t-elle plus heureuse avec lui qu'avec un autre». Puis, je vais voir son frère, il me dit « tu me parle d'une sœur qui pour moi est morte il y a bien longtemps, elle nous a trahis et humiliés dans toute la cité. Elle s'est mise avec un bourgeois blanc, ceux sont des blancs comme lui qui nous considèrent comme des déchets, des boucaques, des bougnoules. Ma sœur, elle qui a toujours été plongée dans ses livres, ne sait pas que les blancs ne nous aiment pas. On est des jouets pour eux, et, une fois qu'il se sera fait plaisir avec elle, il va la jeter comme une vieille chaussette sale ». Je lui rétorque « écoute moi », il me dit « non toi écoute moi, tu es d'accord avec moi, quand on va dans les magasins, les gardiens nous suivent. Quand on va à la caisse pour payer, le gardien vient nous fouiller car il a cru nous avoir vu prendre quelque chose et que tous les gens autour de nous, nous regardent. On n'a qu'une envie, celle de nous tirer une balle dans la tête car on fait tout pour être des gens bien et à la fin, ils réussissent à chaque fois à salir notre honneur. Les gens autour de nous se disent « encore des étrangers qui vont remplir nos prisons. Ils croient que c'est un hôtel ou quoi, on leur donne des allocations mais cela ne suffit plus ». Ils pensent que l'ont doit être mis à la porte de la France alors que ça fait cinq générations que nous sommes en France, peut-être plus que d'autres blancs ». Je lui dis « arrête de dire ces blancs, nous réagissons à l'identique, cela fait de toi un raciste». Il me dit « ils oublient que ceux sont eux qui nous ont ramenés ici, et, c'est grâce à nos ancêtres que ce pays et devenu comme ça. Si ce pays est si riche, c'est parce qu'ils ont toute la richesse de notre pays, notre continent qu'est l'Afrique». Je lui réplique qu'il ne faut pas généraliser, et qu'ils ne sont pas tous comme ça et que tous ne pensent pas cela». Il me dit « alors pourquoi ils nous généralisent ? ». Je finis par lui dire « tu es croyant ! Un bon croyant ne doit pas se permettre de juger les autres religions et les autres gens. Tu dois plutôt apprendre à vivre avec eux, les respecter. Parce que c'est avec notre cœur qu'on changera le monde et pas avec notre haine, car la haine engendre la haine. Ta sœur est une fille de bonne valeur et son fiancé et plein de bonté. Ils n'attendront pas toute leur vie. Un jour, ils tourneront la page et ce sera dommage pour tous. L'esprit humain est comme un parapluie : il marche mieux lorsqu'il est ouvert. Le fruit de leur amour seront leurs enfants, provenant d'une seule et unique race, la race humaine. Et ils auront deux cultures à faire partager, ce qui ne peut être que bénéfique. » Et je rajoute « rends toi bien compte que la jalousie des gens est destructrice, alors ne leur prête pas attention et réconcilie toi avec ta sœur».
Un mois plus tard, je réussi à convaincre la famille d'Anane de se rencontrer. Le fiancé d'Anane me dit avec le trac « à ton avis, que vont-ils penser de moi ? Est ce qu'ils vont m'aimer comme je suis ?. Je lui dis « ne t'inquiète pas, tout va bien se passer, reste naturel et ne te pose plus de questions».
Quelques semaines plus tard, ils se sont mariés. C'était un très beau mariage et les deux familles étaient là.
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Les dures épreuves de la vie
AdventureVenez-vous plonger dans un patchwork de la vie quotidienne où se mêlent avec harmonie bonheur, malchance, rêves, désillusions …. Découvrez les différents visages de notre société. Ce livre ne vous laissera pas indifférent, partagé entre réalisme et...