Quelques jours après mes treize ans, alors que je jouais au foot, j'ai assisté à un homicide. Un fait somme tout banal ici !, mais en ce qui me concerne cette histoire m'a profondément marqué. Sous l'effet de l'alcool, deux pères de famille se sont affrontés violemment à l'arme blanche. Cette scène, s'est découpée au ralenti dans mon esprit. Elle a provoqué dans mon fond intérieur un véritable choc d'une violence inouïe. L'un des protagonistes venait de tuer sous mes yeux un individu. Mon corps était devenu glacial, j'étais paralysé, puis il s'est dirigé vers moi, j'ai cru que sous l'emprise de cette folie meurtrière mon tour était venu. Tous les autres enfants qui jouaient avec moi se sont sauvés lorsqu'il s'est dirigé vers moi. Mais, pris de panique, je n'arrivais plus à bouger. Face à moi, il ne me prête aucune attention. En effet, il effleure mon bras avec son coude et s'en va. Quand j'ai réouvert les yeux, il n'y avait plus personne, j'étais encore sous le choc mais pourtant ma conscience me disait d'aller voir si l'homme gisant sur le sol était toujours vivant. J'étais à un mètre de lui, je l'entendais gémir, je m'approche encore, et là je vois son visage recouvert de sang et de terre qui lui sortaient de la bouche, et puis, j'entendais ma mère qui me disait : « rentre à la maison ! ». Elle a dû m'appeler dix fois au moins pour que je prenne conscience qu'elle m'appelait. Je me suis dirigé vers une cabine téléphonique et j'ai appelé anonymement les pompiers. Puis, je suis rentré, et comme je ne pouvais pas me payer le luxe d'être traumatisé, j'ai très vite mis cette expérience de côté. Plus les années ont passées et plus je voyais des choses très choquantes à tel point que désormais plus rien ne me choque.
Deux ans plus tard, je suis en troisième au sein du collège de ma cité que je nomme « brise rêve ». C'est durant cette année là que l'un de mes meilleurs amis, Cédric, se tua en scooter. C'est pourquoi, j'estime que jusqu'à présent, ma vie n'a été qu'espérance et déception. Mais pour autant, je ne baisse pas les bras. Je me projette même dans l'avenir. C'est pourquoi, j'ai tout mis en œuvre pour réussir mon année scolaire. Les enseignants étaient stupéfaits de ce changement d'attitude car auparavant je préférais faire l'école buissonnière. En effet, je m'imposais un régime draconien : 0% d'effort pour garder la ligne et ne pas avoir la grosse tête. Les professeurs étaient fiers de moi, mais tout le mérite m'en revenait. Ma persévérance et mon assiduité étaient les maîtres mots que je m'étais fixé pour envisager une véritable réussite scolaire ainsi que mon futur passage au lycée. Mais, malheureusement, mon passé éducatif m'a rattrapé. En effet, seuls ma turbulence et mon franc parlé sont restés gravés dans l'esprit de la direction de l'établissement. C'est pourquoi, le directeur du collège a souhaité un changement radical d'orientation et m'a gentiment convié à effectuer un stage en vue de découvrir la vie active au plus tôt. Il ne voit en moi, aucune aptitude pour réussir des études supérieures même au regard des notes élevées obtenues. Dépité, je me rends dans la grande surface qu'il m'a indiquée en vue d'effectuer un stage d'une durée de deux semaines. Si mon travail satisfait, il est convenu de l'obtention d'un apprentissage entre les deux parties. Au terme de ce stage, le verdict tombe. Je ne suis pas retenu du fait de ma couleur de peau. Le directeur était choqué par cette réaction mais il ne pouvait rien y faire. Il était réellement désappointé de cette situation et a souhaité s'entretenir avec moi afin de me redonner espoir.
A la fin de l'année scolaire, j'ai rencontré la conseillère d'orientation ou plutôt à mon humble avis la conseillère de désorientation. Mon souhait était de faire un BEP en vente mais elle me conseille vivement de me tourner vers les métiers de la productique mécanique. Durant ce rendez-vous un climat pesant s'est instauré. Le dialogue fut vite rompu pour donner place à un strict monologue de la conseillère. Il ne s'agissait plus de l'avenir que je souhaitais mais de celui qu'elle envisageait pour moi. J'étais lasser de l'entendre parler, c'est pourquoi, j'ai fini par acquiescer les décisions de celle-ci afin de conclure cet entretien que je considérais sans issue.
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Les dures épreuves de la vie
AventuraVenez-vous plonger dans un patchwork de la vie quotidienne où se mêlent avec harmonie bonheur, malchance, rêves, désillusions …. Découvrez les différents visages de notre société. Ce livre ne vous laissera pas indifférent, partagé entre réalisme et...