En l'honneur d'Ag'Trokel, on organisa un « drapeau», un grand tournoi de lutte traditionnelle à mains nues entre les rois alliés. Au son des nombreux tam-tams, sous les vivats comme sous les huées des guerriers, les lutteurs, au corps luisant d'huile et de sueur, s'affrontèrent dans un cercle de poussière. Leur cou, leurs membres étaient ceints de lacets de cuir portant leurs gris-gris. Avant de s'empoigner physiquement, les adversaires se livraient à des rituels destinés à leur attirer la faveur des dieux. L'un versait sur le sol une calebasse de dolo, l'autre récitait des incantations. La puissance de la magie comptait autant que celle des muscles. Provocations verbales et intimidations précédaient une attaque fulgurante.
Le public se déchaînait quand un lutteur roulait dans la poussière...
Une dizaine de combats étaient prévus, mais la confrontation la plus attendue était le choc entre Idriss et Camara le grand. Le premier était le plus fin, le plus rusé, mais le second était un redoutable guerrier, égalant presque le vaillant Ag'Illies. Le premier était fort et musclé, mais le second le dépassait de la tête et des épaules. Idriss se présenta au combat avec un canari sur la tête. Ce pot de terre cuite contenait une préparation magique élaborée par un puissant féticheur. Idriss fit trois fois le tour de l'arène avant de jeter le canari sur le sol où il se brisa, répandant la potion.
Le combat fut long. Les adversaires s'épuisaient, mais aucun des deux ne dominait l'autre. À la fin, Ag'Menna les arrêta et prononça l'égalité entre les deux rois. Camara le grand ressentit cette égalité comme une défaite, mais n'en dit rien. Idriss avait encore démontré que l'esprit l'emportait sur la force.
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Iliade africaine (version originale en français)
FantasíaLa Guerre de Troie, quand Homère le Grec devient Houmarou l'Africain, et la Belle Hélène de vient la Belle Foulani, princesse peule… Zeus prend le nom de Dongo, dieu du tonnerre et de la foudre, et Achille devient Ag Illies, guerrier touareg…...