Chapitre 2

31 1 2
                                    

Le vol jusqu'à Chicago était long et il me permit de me reposer un peu et surtout de réfléchir.
Tout d'abord, il me fallait passer la douane lors de mon arrivée sur le sol américain. Ensuite, je devais trouver un endroit où me dormir et me laver car j'en avait bien besoin. Enfin, il me fallait trouver quoi faire après. Trouver des perspectives d'avenir.

J'avais sur moi environ 8000 € (le total de l'argent mis de côté, en cachette, pour mes études). J'avais emporté peu de vêtements, seulement un jean, un short, 3 hauts, une veste, une écharpe, mon gros pull et une paire de chaussures. Par ailleurs, j'avais de quoi me nourrir pendant quelques jours : 3 paquets de gâteaux, 4 pommes, 2 carottes, une pochette de jambon blanc et des chips. J'avais aussi mes trois bouquins préférés ainsi que mon casque et mon lecteur MP3 vieux comme le monde, déniché sur le banc d'un jardin public, mais qui fonctionnait encore à merveille. Mon carnet de croquis était soigneusement glissé entre mes livres dans mon sac. Dans le petite poche avant traînaient 2 paquets de Marloboro et mon briquet rouge. A côté, mon mascara, un mini pot de démaquillant, ma brosse à dent et mon dentifrice. Je ne m'étais pas encombrée lors de mon départ.

Je ne savais pas ce que je ferais le lendemain. Ce que je voulais pour l'instant, c'était me trouver une douche et un lit. Je décidais de vivre au jour le jour. C'était peine perdue pour les études, il me faudra sans doute trouver un boulot et une habitation.
Si j'ai choisi les États-unis comme destination de fugue, c'est que j'ais toujours eu un très bon niveau d'anglais et je suis quasi bilingue malgré mon fort accent français qui refusait de s'effacer.

Lorsque l'avion atterri, je passait la douane et n'eut aucun soucis particulier. Je sorti alors de l'aéroport et appelais un taxi qui me conduisit jusque dans le centre de Chicago. C'était une ville magnifique avec de hauts grattes-ciel en verre et des architectures de tous les âges et de tous les styles mêlés. Le taxi s'arrêta devant une petite ruelle sombre et je descendit. J'avais demandé au chauffeur un hotel vraiment pas cher et il m'avait amené jusqu'à ce lieu sinistre. J'avancait néanmoins et trouvait l'accueil de l'hôtel en un rien de temps. La femme, qui était grosse et laide, me donna la clé dune chambre et me montra la cage d'escalier car il n'y avait pas d'ascenseur. Arrivée au cinquième étage, j'ouvrais la porte de ma chambre. Elle était petite mais mignione dans son genre, avec des murs bleus et des rideaux à fleurs. Je pris une longue douche et me mit au lit pour ne me reveiller que treize heures plus tard...

Il faut dire que les événements de l'avant-veille avaient été éprouvant. J'avais à jamais fait une croix sur mon père et je m'étais offert la liberté. À présent, j'attendais impatiement de pouvoir y goûter.

Je me levais donc, enfila mon jean gris troué aux genous, mon debardeur blanc et ma veste en cuir. Je me chaussait de mes docMartens noires et mon écharpe à careaux écossais noirs et rouges. Je me maquillais aussi un peu et coiffais mes longs cheveux bruns en un chignon vite-fait.
Une fois prête, je decidais de sortir. Je pris donc mon sac et me dirigeais jusque chez un vendeur de donuts. J'en achetais un ainsi qu'un café et pris ainsi mon petit déjeuné. Ensuite, je déambulais dans les rues en admirant la beauté architecturale et en prenant goût à la liberté d'aller où l'on veut quand on veut. Finalement, sans m'en rendre compte, il se mit à faire nuit tandis que j'étais encore en pleine observation de Chicago. Je me dirigeais donc vers mon hotel puisqu'il est célèbre que cette ville n'est pas tres fréquentable le soir quand on est seule.

Alors que je n'étais plus qu'à deux rues de l'hôtel, j'entendis des cris de femme. Je m'approchais donc discretement et vis, au milieu d'une ruelle sombre, une femme allongée par terre et deux hommes la rouant de coups. Ayant moi même déjà subi ce genre d'agression, la rage pris place en moi et je courru vers le groupe en les insultant. Surpris, les deux gars reculerent un peu et lorsqu'ils virent que j'étais une fille (et en plus pas du tout baraquée), ils se mirent à rire et avancerent vers moi.

"- Toi aussi t'en veux des coups? Degage de là sale conne où tu vas le regretter !" (En anglais évidement)

Mon sang ne fit qu'un tour. En virant mon père de ma vie, j'avais aussi banni toute atteintes physiques ou morales qu'on me ferait. Or, les insultes atteignent moralement. J'en avais marre de ne jamais rien dire et de fuire sans cesse alors sans vraiment réfléchir, je mis un coup dans la tête du premier aggresseur. Il me regarda en furie et s'apprêta à me mettre une bonne baffe. Je me baissa alors et la gifle alla sur la joue du second mec. Celui ci lui repondi par un coup de poing dans les côtes et ils se mirent à se battre entre eux. Je relevais alors la fille. Elle devait avoir mon âge, elle avait des cheveux blonds et de grands yeux bleus et plusieurs plaies sur le visage. Ensuite, on partit tant bien que mal en courant. Les agresseurs, en pleine bagarre, ne se rendirent même pas compte de notre disparition et j'amena la fille à mon hôtel. Arrivées à ma chambre elle me dit :

"- Merci, tu viens sans doute de me sauver la vie !
- T'inquiète, c'est normal, moi aussi j'ai subi la violence pendant longtemps et je ne permettrai pas que d'autres la subissent à leur tour.
- Tu as un accent français, non ?
- J'arrive de France, j'ai fuit mon père qui me battait.
- Oh ! Désolée. .. Tu t'appelle comment ?
- Leo. Et toi ?
- Wendy."

Ensuite je la soignait, on prit chacune sa douche et on s'endormit parce que Wendy m'avait confié ne pas savoir où se trouvaient ses amis et nous avions décidé de les retrouver le lendemain matin.

VagabondsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant