Les mains attachées, les dents serrées, j'encaisse les coups de fouet. Le dernier était particulièrement violent. Je peux sentir le sang dégouliner entre mes jambes. Je dois bien avouer que s'il a vécu ça, il a dû pas mal morflé, le bougre. Mais j'attends encore de voir, j'attends que l'on me perce les poignets, que l'on me cloue les pieds, et que l'on me hisse sur la colline pour me faire cuire au soleil et m'offrir aux corbeaux.
Je me permets une petite incursion dans le code source, et je vois que mes IA sont en peine pour la reconstruction de l'événement. Elles ont du mal à concilier la réalité historique – certaines sous-IA contestent le fait même de mon existence – et mon souhait de souffrance. Les IA de protocole se sont senties obliger de puiser dans la version de Mel Gibson : bien que probablement très exagérée, il semble que ce soit la seule interprétation des faits qui puisse tenir tête à mes précédentes expériences masochistes.
Je suis donc en train de vivre la Passion sous testostérone, mais ça n'est finalement pas si difficile que ça – peut-être parce que j'ai pris plusieurs fois la place d'un certain William Wallace le 23 août 1305.
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Dissolution
Science FictionLa vie dissolue d'un homme qui accède à l'immortalité numérique.