La vieille Femme

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Abeleyn tire sur le bras de la vieille femme, puis l'enveloppe sous sa cape. Dans la foule, les soldats passent non loin d'eux, sans découvrir le subterfuge. L'étrange dame pose des pupilles rondes sur son sauveur, un regard plein d'incompréhension et de reconnaissance.

-Suivez moi, dit Abeleyn, en tirant la femme et son fardeau vers une petite ruelle sombre. Ils longent ensemble plusieurs murs avant de déboucher vers la ville basse, un entrelacement labyrinthique de baraques toutes plus précaires les unes que les autres. Abeleyn, étranger à la ville, observe affolé les alentours, cherchant un moyen de fuir les soldats qui ne tarderont pas.

-Merci, prince. dit la vieille femme, alors qu'il sent un souffle chaud effleurer sa main, dans un léger picotement.

-Attendez qu'on s'en sorte avant de me remercier.

Puis, surpris, l'homme se retourne : la femme a disparu. Il peut encore sentir une morsure sur sa paume, pourtant intact.

Comment sait-elle qui je suis ?

Le régicide, d'un pas toujours lent, rejoint de nouveau la grande rue vers le port. Au loin sonnent les cloches et les cors des soldats. Toujours, il se demande ce que pouvait bien transporter la dame étrange sous son manteau, une chose assez coûteuse pour qu'on envoie la milice à ses trousses, et peut-être même dangereuse.


 

Le port est un arrangement de quai de bois. D'un côté, les embarcations de pêches, de l'autre, les grands vaisseaux commerciaux. Le parfum de la mer se mélange aux effluves de poissons, et à l'odeur des bêtes tirant les charioles vers les navires. Beaucoup d'agitation dans le port, où les soldats s'activent parmi les marins.

Grattant sa main qui le démange, Abeleyn flâne le long des quais près des navires. Il apprend que trois d'entre eux prennent passagers vers l'Eoldie.

Le premier est un grand Galion au fanion de sa terre natale, tout luisant, le bois neuf, une très jolie poupe à la figure d'un lion ailé. Son nom est "Prospérité". Le second est un petit navire Gadéen, long et bas, le flanc parcouru de rames. Le navire semble avoir bravé bien des épreuves, sa proue, un dragon des mers, guettent le port. Son nom est "Gordaoul", du dragon qui veille sur ces eaux. Le dernier, enfin, est un modeste voilier de pêcheur, du nom de "Lucretia", en honneur de la fille de son propriétaire. Un buste de femme sert de proue et un petit drapeau vert et rouge flotte au vent. Les trois partent le soir même en direction du continent. Abeleyn, devra sûrement choisir parmi ces trois là. En y réfléchissant, Abeleyn décide que le Gardaoul est sans doute le meilleur choix.

 

 

 

 

Tout à coup, les sens d'Abeleyn s'affolent : un picotement dans la nuque l'averti qu'on l'observe. Sans se retourner, le héros décide de semer ces poursuivants. Il peut voir des silhouettes à la limite de son champs de vision, se détourner de leurs tâches factices pour se lancer à sa poursuite. Mais Abeleyn est lent et ne connait pas bien la ville. Avant de n'avoir rien pu faire, il est déjà encerclé, et piégé dans une rue parallèle.

Des hommes et des femmes l'entourent, lentement, comme un piège qui se referme. Il peut même apercevoir des archers postés sur les toits. Un être encapuchonné se détache soudain du groupe pour le toiser de plus près.

-Vous n'êtes pas d'ici, voyageur.

La voix est celle d'une femme, une voix rocailleuse pourtant, une voix forte et éraillée. Abeleyn se retourne lentement, sans abaisser sa capuche.

-Je t'ai vu tout à l'heure, près de la grande place.

Abeleyn garde le silence.

-Abeleyn.

Un silence.

-Tu le recherches toi aussi ! 

L'homme-ombre sent ses propres épaules se détendre.

-Tu n'es pas le seul. continue la femme. L'affiche. Tu l'as prise, non ?

-Qui êtes vous ? tente enfin notre héros. 

-Des éoldiens. à la recherche du criminel.

-Pour qui travaillez-vous ?

-Chaque chose en son temps, étranger. Toi d'abord.

-Je suis Abeleyn, l'homme que vous cherchez. Se dévoiler ; voilà qui règle le problème du voyage. Il faudra simplement se faire aux menottes...



 

/Une partie un peu plus courte que d''ordinaire, mais je vous réserve une petite surprise pour la partie suivante.

Sur ce, PEACE !

/Saekeryan



VOTES FERMES !!!!!!!

Et voilà, vous avez décidez !

 

BIENTÔT LA SUITE ! PROMIS !

 


Abeleyn (une histoire dont vous êtes l'associé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant