Cinderella's coach

Carrosse 3 - Rencard et tags

            

Carrosse 3 — Rencard et tags

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La manifestation avait été énorme, grandiose, ahurissante.

Presque toute l'école avait été présente et énormément d'élèves avaient brandi leurs panneaux avec fierté. Nous avions même rencontré un problème assez spécial : la cour avait été trop petite pour accueillir 700 élèves révoltés. La manif' déborda jusqu'aux couloirs.

Les professeurs de la filière L participaient également et criaient à la libération du théâtre et de l'expression. Les profs de sport, eux, par contre semblaient particulièrement remontés.

Les cris fusaient de partout et maman me regardait durement de son bureau. Je l'avais même défiée du regard d'en bas. Elle tourna alors la tête et passa un appel général.

Au final, pas de gymnase. Le théâtre revenait en force. Nous avions arrêté de manifester quand les surveillants nous l'ont annoncée. Au fond de moi, mon cœur éclata, c'était une victoire. Nous y étions arrivés ! J'étais tellement heureux qu'en retrouvant Amalia, je l'embrassai. Sa bande de potes siffla et certains des gars m'avaient fixé avec beaucoup de haine. Heureusement, Myriane n'était pas dans les parages, sûrement avec Maxime dans un autre coin du lycée.

Amalia posa ses deux mains sur ma nuque, se rapprocha et me regarda dans les yeux comme elle ne m'avait jamais regardé jusqu'alors.

- J'ai décidé que ce soir, on va avoir un rencard. annonça-t-elle en frôlant ma joue.

Je saluai Momo de loin, qui enroulait son bras autour du prénommé Quentin. Le garçon avait son ordinateur dans l'autre main : on venait de le lui rendre.

- Un vrai rencard j'espère, pas du vandalisme au papier toilette... remarquai-je en souriant.

- Hum... Bah en fait on va faire un truc du genre... répliqua-elle en faisant mine de réfléchir.

- Sérieusement ? Tu ne veux pas plutôt aller au ciné ou manger à un resto italien ? proposai-je honnêtement.

Elle rigola, haussa ses sourcils puis soupira d'exaspération.

- Ça on le fera quand ce sera toi qui m'invitera à un rencard. Ce soir c'est moi qui invite donc... expliqua-t-elle en se coupant. Oups, j'allais te révéler la surprise.

Amalia jouait avec mes doigts. Puis, soudain foudroyée d'un éclair de génie, elle sortit son portable de sa poche et ouvrit son appareil photo.

- J'ai besoin d'un nouveau fond d'écran, selfie ? déclara-t-elle en se mordant la lèvre sachant très bien que je fondais sur place lorsqu'elle usait de cette technique efficace.

Durant les trois derniers jours, les cours avaient été plutôt intensifs. J'avais encore mes contrôles et la pression des professeurs au niveau du BAC augmentait. Je ne l'avais vu que la veille, après les cours. Nous nous étions alors installés chez elle. Elle m'avait prévenu qu'à son grand bonheur, ses parents bossaient. Il n'y avait personne à l'heure qu'il était et nous avions passé notre soirée à nous jeter des oreillers et nous embrasser dans ses draps. Son lit simple nous força à nous coller l'un à l'autre et sans aucune gêne, Amalia aimait bien me faire tomber de celui-ci tout en me filmant. L'amitié que je ressentais pour elle ne ternissait pas, mais l'attachement amoureux, lui, florissait et brillait en plein jour.

- Ça ne fait même pas une semaine qu'on est ensemble... et j'ai déjà l'impression que ça fait des lustres qu'on aurait dû sortir ensemble. C'était pas pareil avec Myriane... remarquai-je en comprenant rapidement mon erreur quand ses yeux devinrent plus gros que des soucoupes.