Chapitre 2

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A écouter avec "All I Need" de Within Temptation

                  
                 
Qu'est-ce que je suis en train de ressentir ? La douleur d'une enfant qui ne comprend plus rien à la vie ? La douleur d'une pré-adolescente incomprise ? Ou alors celle d'une adolescente qui a été obligée de grandir beaucoup trop vite ? Je ne sais pas, je ne sais plus. Je ne sais même plus qui je suis. Je me suis perdue dans cette épreuve. Je me suis noyée dans les larmes et étouffée dans les insultes que je rêvais de lui sortir, mais aussi dans celles que j'ai reçues. Je me suis perdue dans les souvenirs qui me rappellent continuellement que les prochains jours seront difficiles à vivre.

         Mon cerveau, mon corps ne fonctionnent plus. Ils se sont tout simplement déconnectés et refusent de fonctionner à nouveau. Ils veulent juste se protéger du danger, et des futures menaces qui vont arriver d'ici peu. Mais c'est trop tard. On ne peut pas effacer les souffrances déjà ancrées dans la peau, dans l'esprit, dans l'âme, mais plus que tout dans la mémoire. L'infection s'est déjà répandue partout. Dans toutes les fibres de mon corps.

         Je me demande tous les jours ce que je vais devenir. Ou plutôt me demande ce que je peux devenir. Rien, je ne sais pas, je ne sais plus. Je ne pourrai sûrement rien devenir après ce que j'ai vécu, ce que je vis, après tout ça.

         Peut-être que mes larmes et mes respirations finiront par s'arrêter et que je n'aurai pas besoin de choisir ce que je veux devenir. Je pense que quelque part, je préférerais cette option. Celle qui nous évite de choisir et qui nous empêche de devenir. Mais ce serait choisir la facilité. Putain, je ne sais pas, je ne sais plus, je ne sais rien.

         Peut-être que je préférerais ça, la facilité. Je n'en sais rien. Je n'en sais rien parce que je ne sais plus qui je suis, je me suis perdue dans cette preuve et noyée dans les larmes. J'attends, j'attends cette réponse, qui m'aidera, qui me soutiendra, mais que je suis incapable de fournir. Celle de continuer ou d'abandonner ? Je ne sais pas quoi répondre, parce que dans tous les cas, aucune réponse ne me conviendra.

         J'aimerais qu'on m'aide à sortir la tête de l'eau, qu'on m'aide à sortir de ce trou noir. J'aimerais qu'on me ramène sur la rive et qu'on me donne une accolade qui m'aiderait à guérir. Mais je crois qu'on ne peut rien me donner. Je crois que la seule chose à laquelle je n'aurai jamais droit c'est du temps. Du temps, en guise de pommade qui guérirait tout. Comme par magie. Mais je sais très bien que la magie n'existe que dans les contes de fée et pas dans la vie réelle. Mais putain, combien de temps et de pommades aurais-je besoin pour suturer ces plaies béantes et profondes ? Pas assez pour la pommade et trop pour le temps. Et qui sait, peut-être que d'ici là, les larmes auront fini de couler et les respirations se seront arrêtées. Et peut-être que l'issue qui nous évite de choisir et qui nous répète de devenir m'aura déjà emportée.

         Mais je n'en sais rien, vu que je ne sais plus qui je suis.

         Je suis prête à parier que le manque est le sentiment le plus destructeur. Et ne vous inquiétez pas, j'en sais un rayon la dessus. C'est à cause de lui qu'on périt, qu'on agonise, qu'on finit par s'éteindre et disparaître. C'est une cochonnerie ce truc-là. Ça te détruit le cerveau et ça t'éclate le cœur en mille morceaux. Ça te bousille complètement. Mais le pire avec ce truc, c'est que ça touche tout le monde. C'est comme un virus, que l'on ne peut éradiquer. Personne ne peut y échapper, passer aux travers. Et une fois que t'es pris par le manque t'es foutu. C'est fini, comme pendant une désintoxication, mais tu n'as pas de remède.

         Ça te gagnera, te rongera. Et jusqu'à ton dernier souffle.

         J'entendis au loin des voix, dont une qui ne m'étais pas inconnue mais que je ne reconnaissais pas entièrement. J'étais dans le noir, le noir le plus complet. J'entendis cette voix se rapprocher de plus en plus de moi. J'essayais d'ouvrir les yeux. Quand je sentis quelque chose à côté de moi s'affaisser. Ça devait sûrement être un lit, donc j'étais sûrement dans la chambre de quelqu'un, mais de qui ? Je ne savais pas si j'étais en danger ou alors en sécurité. Je ne le savais pas !!

         Et d'un coup, j'ouvris les yeux. La lumière m'aveuglait, mais mes yeux s'habituèrent au fur et à mesure à cette lumière. Et j'entendis encore une fois cette voix familière...


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Salut tout le monde !! 😍 j'espère que ce chapitre vous a plus. Je sais il n'y a pas beaucoup d'actions, c est plus de la réflection. On en apprend un peu plus sur Elodie, et ce qu'elle pense. Sur ce qu'elle a vécu ou est entrain de vivre. Je ne vous en dit pas plus. Je ne vais pas spoiler ma propre histoire! 😂😉

Gros bisous.

-L

La vie, Une belle salope.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant