Le garçon de la dixième rue.

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La jeune fille se trouvant devant DaeHyun, l'ennuyait. Elle était jolie, avec ses longs cheveux noirs et ses petits yeux marron, simplement vêtu d'un haut en dentelle et d'un short court dévoilant ses longues jambes. Lorsqu'elle l'avait abordé à la sortie du lycée pour lui demander de sortir avec elle, il l'avait longuement regardé. Puis il avait accepté de la revoir un après-midi, pour tuer le temps, combler son ennui. Mais lorsqu'elle parlait, elle l'ennuyait plus que son ennui même. DaeHyun soupire et se lève, coupant son interminable monologue en se courbant, il attrape sa veste en cuir qui se trouvait sur le dossier de sa chaise.

« Je suis désolé, mais nous ne nous reverrons pas. »

Et sur ce, le garçon dépose un billet de dix mille won sur la table du bar, avant de sortir sans même se retourner vers la brune. Il en avait marre de ces rendez-vous qui ne menaient à rien, ça ne l'intéressait pas mais pourtant, il continuait d'y aller.

Du haut de ses vingt ans, DaeHyun était encore un adolescent qui se cherchait. Il était quelqu'un d'aimé, mais lui, n'aimait personne. Il ne trouvait pas grand intérêt dans les gens qui l'entourait chaque jour.

La pluie s'abat sur lui dès sa sortie du bar, il lève les yeux au ciel pour regarder les nuages sombres. L'eau caressait son beau visage pâle, ses cheveux blond cendrés étaient déjà trempés, l'averse était violente. Sa veste en cuir ne le couvrait pas vraiment, il croise les bras sur son torse pour conserver un peu de sa chaleur corporelle, sans pour autant presser le pas. DaeHyun aimait la pluie, le froid de l'hiver, et la solitude – il aimait sentir s'abattre tout le désespoir du monde sur son petit être. Ses pas évitent les flaques qui agglutinaient toutes la poussière et la saleté des rues, il avait beau adorer ce temps, il marchait avec des chaussettes mouillées, et ce ne sont pas ses baskets qui allaient le préserver indéfiniment de l'humidité au niveau de ses pieds. Le jeune homme ne savait pas trop où il était, d'habitude, il prennait le métro pour éviter de passer dans ses ruelles malfamées et bondés de petites racailles. DaeHyun avait beau être quelqu'un de très gentil – parfois -, il avait été éduqué de sorte à ne pas prêter attention aux personnes intempestives comme les pickpockets, les prostituées, les dealers ou encore les mendiants. En venant d'une famille aux moyens financiers plus que suffisants, on lui avait inculqué l'idée que toutes ses personnes de la rue n'étaient que des fauteurs de troubles, des moins que rien. En gros, de la sous-merde. Bien évidemment, DaeHyun écoutait ses parents, et il ne côtoyait que des personnes fiables, propres sur soi, et qui n'était pas en manque d'argent au point de se vendre.

Il continue de passer de ruelle en ruelle avant de retomber sur une grande place de Séoul, les passants se bousculaient entre eux, les parapluies virevoltaient au-dessus de lui, les citoyens se pressaient pour rentrer chez eux ou s'installer dans un commerce pour rester au sec. Il y avait beaucoup de monde et ça lui déplaisait. Les mouvements des autres le gêne dans sa marche, ça l'énerve, il ne peut pas se mouvoir comme bon lui semble à cause de cette foule qui se dirigeait vers une trame de métro et les arrêts de bus. C'est toujours la même chose, vers les périodes de Noël, toutes les familles se donnent rendez-vous pour leurs foutus achats. DaeHyun se fraie un chemin parmi les habitants de la capitale pour se ranger sur le côté, les rues pavées étaient assez étroites et les commerces les entouraient, ce qui attisait les passants. Il s'approche d'un lampadaire grésillant, tapant dans quelque chose au passage. Il soupire et baisse les yeux en dégageant ses cheveux de son visage, il les colle en arrière – la pluie les retient de se rabattre devant son regard.

Il remarque quelqu'un au sol, et se recule, marchant trop rapidement dans une flaque d'eau qui éclabousse la personne se trouvant assise par terre. DaeHyun ne s'excuse pas, il ne s'en préoccupe à peine, le garçon à hauteur de ses genoux était déjà trempé. Le brun lève ses yeux implorants vers celui qui le fixait, ils se surprennent à se détailler mutuellement. DaeHyun remarque premièrement la crasse ornant le visage du malheureux gamin, puis le carton posé sous ses fesses. C'était un sans abri. Dès lors, son regard changea sur lui, ce n'était plus de la pitié, mais du dégout. Il ne voyait en l'autre que du négatif – de ses vêtements sales et déchirés, à ses chaussures usées, la crasse ornant sa peau, il était peu couvert malgré le temps hivernal, ses cheveux étaient trempés, qu'il était maigre, il tremblait et se blottissait sur lui-même comme il le pouvait. Une petite coupelle en métal rouillé se trouvait devant lui, elle ne contenait que six pièces qui ne valaient pas grand-chose. Encore un gamin qui avait sombré dans la drogue et qui ne faisait que des conneries, ses parents on dû le foutre à la porte. Bien fait. DaeHyun reste tout de même à le regarder, sans expression apparente pendant que le clochard tousse effroyablement fort, créant des spasmes dans son petit corps.