Le garçon de la dixième rue.

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IV

Après le départ de sa mère, DaeHyun n'avait pas perdu de temps pour sortir par la fenêtre du salon. Il avait juste pris le temps de se changer, enfilant un jean bleu clair et une chemise. Il avait cherché quelques pièces de monnaie dans sa chambre, et dans ses poches, il n'avait pas grand-chose sur lui. Le blond était passé dans une boulangerie pour prendre deux viennoiseries chaudes, avant de se diriger vers la dixième rue. YoungJae n'avait pas perdu de temps, il se trouvait sur ses deux bouts de cartons, portant la tenue propre que lui avait donnée DaeHyun.

« Tu n'as pas froid ? »

DaeHyun jette un gros manteau sur le mendiant qui ne perd pas de temps avant de l'enfiler, la fin de mâtiné était froide en ce mois d'hiver. Le blond s'assoie par terre, à même le sol pavé, il ouvre un petit sac rigide avant d'en sortir un pain au chocolat qu'il donne à son nouvel ami, du moins, il le considère comme tel.

« Tu as réussi à sortir, Hyung ? »

- J'ai vingt ans, je sais ouvrir une fenêtre.

Il ébouriffe les cheveux de YoungJae dans un geste affectif, avant de remarquer que ces derniers n'étaient toujours pas complètement secs.

DaeHyun et YoungJae avait passé la journée ensemble, ils étaient allés manger chez le plus riche des deux, en passant par la fenêtre comme des pilleurs. YoungJae avait cuisiné avec ce qu'il avait trouvé dans le frigo à moitié plein, ça lui avait fait plaisir de se retrouver derrière les fourneaux, ainsi que les compliments de DaeHyun sur sa cuisine. Puis ils étaient allés au coiffeur, DaeHyun connaissait bien la responsable, et il lui avait demandé de mettre ça sur le compte de ses parents, il avait ajouté qu'il viendrait régler la somme d'ici la semaine prochaine. Elle avait accepté, avec réticence mais elle n'avait pas su lui dire non. Et ce fut comme ça que YoungJae était ressorti du salon avec sa couleur habituelle, la coiffeuse lui avait juste restructuré la longueur de sa frange et enlevé les cheveux qui lui couvraient le cou. Pour DaeHyun, quelque chose de plus élaboré lui avait été fait – il avait demandé une teinture châtain, mettant en valeur ses yeux marrons, et sa frange contenait quelques mèches blondes platine. Ils avaient ensuite passé le reste de leur après-midi chez DaeHyun, devant la télé, où YoungJae s'était endormi. Le garçon avait accumulé la fatigue depuis quelques mois, vivre dans la rue était compliqué, mais y dormir l'était encore plus. Et ici, avec son Hyung à ses côtés, il se sentait en sécurité.

N'avait pas manqué le retour sans compter de la mère de DaeHyun, cinq jours après. Et bien qu'elle ne porte pas grande attention à son enfant, elle avait remarqué le soudain changement de coiffure de l'ancien blond. Elle s'était vite emportée pour peu, elle lui avait simplement dit que s'il aimait tant être dehors, il y passerait une nuit complète. Ça en avait étonné DaeHyun, tout de même, que sa mère ose l'exclure de sa maison pour si peu, une soirée d'hiver. Quelques minutes après, il était effectivement dehors, sur le seul de sa porte, sans rien. Il resserre sa veste en cuir contre son corps musclé, de sorte à conserver un maximum de chaleur, il aurait peut-être dû prendre un manteau comme lui avait conseillé sa mère. Elle avait réellement hésité à le mettre à la porte pour quelques heures, mais elle se disait qu'elle perdrait sa crédibilité si elle lui disait de rester dans sa chambre, en fin de compte. Il fallait bien que DaeHyun respecte les décisions de ses parents tant qu'il vivrait sous leur toit, il avait suffisamment de liberté comme ça.

Mais cela ne dérangeait pas DaeHyun, il savait où aller.

YoungJae marchait depuis quelques temps dans les rues de Séoul, ne sachant pas trop où il allait. Il se sentait bien, et un petit rictus sincère se faufilait sur ses lèvres, il pensait encore à l'autre. Du verre brisé crisse sous les chaussures neuve du coréen, il jette un œil, ce ne sont que des restes d'une bière et la moitié d'une seringue éclatée sur le sol pavé. Le mendiant soupire, il avait marché jusqu'au quartier très peu fréquentable. Et une fois que ses yeux noirs voient plus loin que ses pieds, il remarque un homme portant un capuchon sur ses yeux, il comptait une lias en compagnie d'une autre personne. Ce dernier se dépêche de partir, mais on savait tous très bien ce qu'il faisait là – il était venu acheter de quoi se détendre.