Remboursé! [Pause]

18- Mode d'emploi

Cerise n'avait pas le mode d'emploi de la vie, et encore moins le chapitre sur les relations amoureuses.

Elle était vide, lasse de tout après sa conversation avec Christophe.

Elle envoya un SOS à Lynn et Sofia pour debriefer sur le cas Christophe.

Une bombe venait de lui exploser à la figure. Les mots lui manquaient pour pouvoir décrire son état émotionnel.

La porte sonna alors, révélant deux têtes inquiètent celles de Sofia et Lynn.

"C'est un pauvre type Cerise, un vrai pauvre type, s'écria Sofia en la prenant dans ses bras."

Cerise essuya plusieurs larmes, tentant de calmer les subrossauts provoqués par ses pleures.

"Je suis convaincu qu'il tenait vraiment à toi, sinon il ne t'aurait jamais révélé la vérité, continua Lynn."

Elle s'assièrent toutes les trois sur le canapé et restèrent en silence un moment. Ce silence était froid et pesant. Cerise était dans une introspection lente, défilant devant elle les deux derniers mois de relation avec Christophe.

Sofia se leva pour faire du thé. Elle choisit une jolie boîte au contenu des plus agréable. Les senteurs de ce thé noir de chine à la rubarbe, fraise et la vanille, embaumaient dès à présent le petit appartement de son amie.

Sofia saisit en silence les trois plus belles tasses de Cerise, les répartissant sur un plateau comme lorsque l'on dispose des éléments pour envoyer le bon message: tu vas survivre.

Sofia servit le thé avec délicatesse. Lynn partageait avec elle un regard soucieu, se demandant comment rompre le silence de leur ami Cerise.

"Il m'a tout avoué, tout, dit-elle d'un seul souffle".

Christophe était quelques heures plus tôt en face d'elle. Il s'était assit en lui tenant les mains et prit une grande respiration pour lui raconter son histoire.

"La femme que tu as vu hier est ma femme Cerise. Nous sommes séparés elle et moi depuis quatre mois."

Cerise ouvrit la bouche pour parler, la colère tachant ses yeux verts habituellement pétillants.

"Je t'en prie, le coupa Christophe, laisse moi tout t'expliquer et tu pourras ensuite t'exprimer ma chérie."

Tout son sang avait quitté son corps. Cerise gardait pourtant les mains dans celles de Christophe, elle était trop profondément choquée pour pouvoir hurler. Il l'avait appelé "ma chérie" et cela voulait peut-être dire quelque chose.

"Ma femme et moi sommes ensemble depuis dix ans. Et nous avons décidé d'avoir un enfant il y a trois ans. Nous sommes les parents de deux jumelles Lise et Luna âgées de 18 mois."

"Mon Dieu tu n'es qu'un monstre." Prononça Cerise en ôtant ses mains avec une extrême rapidité à la hauteur de sa surprise.

" Tu es un père de famille Christophe, un père, hurla Cerise en pleure, comment as-tu pu me faire ça ? Me cacher la femme, à la limite c'est du déjà vu, mais des jumelles ? De pauvres et d'innocents jumelles qui se demandent sûrement où est leur père en ce moment même."

"Mais voyons Cerise, si j'étais un monstre, je ne me tiendrais pas devant toi pour te dire la vérité, toute la vérité. Eh puis d'ailleurs, les voilà mes amours de ma vie." Il sortit son smartphone et fouilla dans sa galerie des photos de ses filles.

Il lui tendit les photos de ses bébés, deux petites têtes de jolies jumelles châtains claires aux yeux noisettes. Elles étaient si belles, que les pleures de Cerise s'intensifièrent. Christophe avança vers elle et tenta de la prendre dans ses bras.