[Valkyon] Affronter ses démons.

Chapitre 1 - La franchise

  Ruminant ses pensées, elle était comme à son habitude réfugiée dans la cave. Fuir la réalité, voilà ce qu'elle faisait. Un lieu sombre pour des pensées sombres. Personne ne venait jamais la chercher ici. C'est pourquoi elle venait en ce lieu, et puis de toute façon qui pourrait bien vouloir la voir ? Même son familier s'enfuyait à son approche.
Elle regarda son reflet dans les eaux lumineuses de la cave. Son physique n'était pourtant pas repoussant. Des yeux gris bleutés, de courts cheveux roux. Elle n'avait pas de dents pointues, ni de griffes, ou encore d'écailles partout sur le corps. Alors pourquoi tout le monde la traitait comme un monstre imprévisible ? Perdue dans la contemplation de son reflet elle ne remarqua pas que quelqu'un descendait les escaliers, et allait à sa rencontre.

- « Nelius. »

Dit l'homme, ayant une corne au sommet de son crâne, de courts et fins cheveux noir aux reflet bleutés.

- « Nelius. » Répéta l'homme.

Elle ne réagit pas. « Toujours le même comportement » Pensa tristement la licorne.

- « Nelius, Miiko veut te voir. » Continua l'homme, espérant que cette information fasse réagir la femme face à lui.

Quelques secondes passèrent sans qu'elle ne réagisse. Keroshane, l'homme à la corne, se demanda si elle ne le faisait pas exprès. Mais ses soupçons cessèrent, lorsque Nelius se leva et remonta doucement les escaliers.

-_-_-_-

- « Je peux savoir pourquoi tu ne vas pas aux entraînements ? » Dit Miiko d'un ton de reproche.

Seul le silence lui répondit. Perdant patience, la chef de la garde étincelante fulmina.

- « Tu es muette ?! Va aux entraînements, où nous te jetterons en dehors du Quartier Général ! »

Nelius tourna les talons et sortit de la salle du cristal, sans un mot, sans un regard pour Miiko.

- « Insolente ! » Pesta la Kitsune.

« Cause toujours, ton discours est toujours le même, tu peux changer de disque de temps en temps ? Tu seras gentille ... » Pensa amèrement la petite femme rousse.
Malgré la mauvaise humeur qui l'avait envahi, elle se dirigea tout de même vers la salle des Obsidiennes.
En poussant la porte de la salle, son souffle se bloqua, ses mains devinrent moites, l'appréhension prit possession de son corps. À travers cette porte, elle sentait déjà les regards dédaigneux des autres gardes Obsidiennes. Alors qu'elle était à peine rentrée dans la salle d'entraînement, le silence se fit, et plus personne ne continua son activité. Tous fixèrent le petit bout de femme qui venait de pointer le bout de son nez.
« Si vos yeux étaient des mitraillettes, je serais morte depuis bien longtemps. Bande de larve ... »

Évidemment, son entrée, et son avancée ne passèrent pas inaperçu. Un périmètre de sécurité se forma au fur et à mesure de son avancée. Le silence était pesant, et oppressant. Pourquoi diable, tout le monde la repoussait ?! Bon, il faut dire, qu'elle avait sa façon de dire les choses ... mais ... elle n'allait pas mâcher ses mots, alors que c'est ce qu'elle pensait, non ?

- « Te voilà. » Dit la voix grave de son chef, Valkyon.

Le voilà, l'homme qu'elle détestait le plus.
Il y avait un air mystérieux autour de lui. Sa curiosité l'avait emportée et elle avait décidé de le questionner sur diverses choses. Questionnaire que Valkyon n'avait pas apprécié. Il n'avait pas non plus apprécié la franchise de Nelius. Et tout deux s'était mis à se ''détester''. Ni l'un, ni l'autre n'aimait la compagnie, ou même la présence de l'autre dans la même pièce.

Elle lui lança un regard qui en ferait frémir plus d'un, mais l'homme au teint basané se contenta de soutenir son regard glacial. Tout en affichant un petit rictus, qui ressemblait dangereusement à un sourir victorieux.

- « Tu es en retard, et tes absences à répétitions te coûterons chères. Dix tours de terrain. » Dit l'homme en tournant les talons.

« Rien que ça ? Il pleut à verse, la température a chuté de plusieurs degrés, et je dois aller dehors par un temps pareil. Valkyon, un jour je te tuerais !» Pesta intérieurement la petite rousse.
Elle fit demi-tour sortit du quartier général, et se rendit sur le terrain extérieur, tout en prenant soin d'éviter le regard des autres, qui étaient rieurs.
Nelius posa sa veste à l'abri de la pluie, et examina le terrain d'entraînement. Il débutait par un petit plat, qui durait une dizaine de mètres, puis, une pente d'environ 30% s'étalant sur cinquante mètres. Le pire n'était pas cette pente -même si elle risquait d'être extrêmement glissante à cause de la pluie- ; Le pire était le reste du parcours, une montée qui s'échelonnait sur un kilomètre -à environ 25%- un petit plat, -qui n'était que de courte durée puisqu'il s'agissait d'une plate-forme installée pour s'entraîner au tir-à-l'arc, soit un mètre cinquante de long. Aussitôt passé cet aménagement, le terrain devenait de nouveau pentu et faisait de temps à autres des montagnes russes afin de rejoindre le point de départ. Au total le terrain faisait dans les deux kilomètres. Faire dix fois le tour, relevait d'une tâche surhumaine. Quoi que ... Après tout, elle n'était pas si humaine ... Elle était Faelienne ...
« Il m'a demandé de faire dix fois le tour, mais ... il n'a pas précisé comment ... La prochaine fois, tu n'auras qu'à être plus clair Valkyon ! » pensa joyeusement la faelienne.
Elle siffla entre ses doigts, et attendit patiemment. Arrivant au galop, un Equidius s'arrêta à son niveau. Cette créature d'Eldarya était une sorte de cheval, à six pattes, d'environ 1,80 m au niveau du garrot. Sur Eldarya, cet animal était l'équivalent d'un cheval ou d'un bœuf, sauf que leurs chairs ne se mangeaient pas. Sa peau était épaisse, et solide comme du métal, rendant cette bête robuste et dangereuse. Idéal pour mener des assauts ou des batailles de front.
Nelius s'appuya sur le dos de l'animal, et se mit ''à cheval'' dessus. Elle donna de légers coups de talons sur les flancs du ''cheval magique mangeant des arc-en-ciel et faisant des crottes papillon'' -comme elle aimait les appeler-
la créature se mit en marche, et suivit le petit chemin du terrain d'entraînement.
Les dix tours se firent vite, très vite. Nelius laissa l'animal repartir, et tout en reprenant sa veste, elle se dirigea vers l'intérieur du QG.
Trempée, elle décida de prendre une douche. Arrivée dans sa chambre, -qu'elle avait rafistolé elle même, étant donné que personne ne voulait lui rendre service- elle prit des vêtements, et se dirigea vers les douches communes.
Elle posa toutes ses affaires dans le vestiaire, et elle se dirigea vers une douche. Personne ne se trouvait dans la salle-de-bain, et tant mieux. Au moins, elle n'aurait pas à subir le regard des autres. Alors qu'elle s'inséra dans l'un des bains, elle entendit la porte s'ouvrir. Doucement elle tourna son regard en direction de la nouvelle venue.
Alajéa.

- « Heu ... Ex-Excuse moi. Je ne voulais pas te déranger. » Dit la petite sirène.

Elle était enroulée dans une serviette blanche, contrastant avec sa peau mate et ses cheveux d'un bleu lumineux. Tout en parlant, elle avait baissé les yeux, comme si le regard de la rousse allait la foudroyer. Alors qu'elle s'apprêtait à quitter la pièce, la voix de Nelius fit écho dans la grande salle-de-bain.

- « Tu ne me déranges pas.
- Ho ! Vr-Vraiment ? Pourtant, tu es si franche ! J'aurais crus que je te gênerais. » S'esclaffa le membre de la garde Absynthe.

Nelius regretta directement ses paroles. Alajéa était une vrai pipelette, chose que détestait la faélienne. Alors qu'elle pensait déjà aux paroles cassante qu'elle allait lui dire, la sirène s'installa à ses coter dans le bain et prit directement la parole.

- « Tu sais, tout le monde dit que tu es méchante. Mais je pense qu'il ne faut pas se fier aux ''ils disent que''. C'est vrai quoi ! Quand tu es arrivée à Eldarya, tu avais l'air toute déboussolée. Complètement perdue, et tu étais terriblement timide ! C'est à croire que la vie à Eldarya t'a rendue comme tu es maintenant. Au fond, je suis sûre que tu es quelqu'un de gentil et attentionné. »

« Gentil et attentionné ? Tu crois encore à la petite souris toi ... » Rigola intérieurement la rousse.

- « Oh, il faut que je te raconte, hier j'ai-... » Continua Alajéa.

Nelius cessa de l'écouter et se perdit dans ses pensées. « Finalement, je ne suis pas si franche que ça, puisque je ne dis pas tout se que je pense ... Les gens sont vraiment stupides, ils jugent sur la façon de paraître, et non sur la façon d'être. Je les déteste. Tous. Ils croient qu'en étant complimentés sur leus physique, leur façon de s'habiller ou leur façon de se comporter, cela les rendrait meilleurs ? Faux ! Les gens ne s'améliorent que lorsqu'on leur dit la vérité. »


- « Et là, Kero m'a dit de bien faire attention la prochaine fois ! Il n'avait sûrement pas envie de- Continua la bleu, avant de se faire couper par la rousse.
- Tu veux bien te taire ? Je n'ai pas envie de devoir te casser la mâchoire pour que tu cesses de parler. »

Sur ces paroles, elle se leva, et sortit de l'eau. Alajéa resta hébétée. Elle aurait pourtant crut que la jeune recrue n'était pas si méchante qu'elle l'était.

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- « Alajéa, tu vas bien ?S'inquiéta la petite brownie, Ykhar.
- ...Hein ? Ha ! Heu ... Oui oui ! dit la sirène, perdue dans ses pensées.
- Il s'est passé quelque chose ? C'est rare de te voir dans cet état.Continua de questionner la coursière.
- Eh bien ... Tu te rappelles de Nelius ? Elle n'était pas du tout comme ça avant ... !
- Heu ... vaguement. J'ai peu de souvenirs de son comportement à son arrivée ... »

Alajéa poussa un soupir. Elle, elle se souvenait très bien comment était la faelienne à son arriver. Tellement surprise, mais aussi apeurée. Et puis, elle avait décidé de prendre l'air pour se changer les idées, et elle en était revenue complètement transformée.
Puis, après plusieurs minutes de réflexion, elle chassa d'un revers de main les questions, qui se bousculaient dans sa petite tête.

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Tapis dans un coin sombre, une respiration se fit entendre, un grognement rauque. Une patte, de couleur marron, rougeâtre et d'une dimension inhumaine, s'écrasa sur le sol avec une violence incomparable.

- « Bientôt. Souffla une voix, provenant de la pénombre.
- Oui, bientôt. » Affirma une autre voix, plus aiguë que celle du monstre.

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Au même moment, Nelius eut un pincement au cœur, l'empêchant de respirer un court instant. Un frisson lui parcourut l'échine. Ce n'était pas la première fois que cela arrivait. Depuis son arrivée à Eldarya, ce genre de pincement lui arrivait de plus en plus fréquemment ...