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Il s'agissait effectivement de mon éloge funèbre à l'intention de mes parents..
Cela me tracassait au plus haut point je ne savais pas par où commencer et encore moins comment finir.

Je me réveilla avec un mal de crâne affreux. Je me leva de mon lit et sentis ce qui se trouvait autour de moi vaciller, je me rassis alors aussitôt. Je respira profondément et tenta à nouveau l'expérience, cette fois je parvins à atteindre la salle de bain afin de me passer un coup d'eau sur le visage. Lorsque j'arriva dans le salon, je découvris les garçons, attablés autour d'un petit déjeuner digne d'un festin de roi! Rien ne manquait, pas même la gelée de framboise. Je les ai rejoint et me suis servis un grand verre de jus de pomme. Max, Lucas et Valentin parlaient de tout et de rien mais ne m'avaient pas encore adressé la parole depuis que j'étais descendue, je pense qu'ils ne savaient pas tellement quoi me dire, qu'ils n'avaient pas les bons mots puisqu'aujourd'hui était un jour particulier pour Max et moi, nous enterrions nos parents.. De plus je devais avoir une salle tête étant donné que je m'étais réveillée pendant la nuit pour écrire mon éloge.
Cependant, Lucas prit la parole :

* S'il te plaît mange Al..* dit-il d'un ton de quelqu'un un prend soin de vous.

Il savait très bien que pendant certaines périodes je ne mangeais quasiment pas, d'ailleurs il disait que j'avais " des problèmes avec la nourriture". C'est pourquoi, souvent, il ne mangeait pas avant que j'ai mangé quelque chose. Ainsi, j'étais obligé de le faire sinon je me sentais coupable que lui se prive de manger pour moi. Mais je n'aimais pas ça car c'était du pur chantage et il savait que j'avais horreur de cela. Il est vrai que parfois il m'arrivait de sauter des repas ou bien de ne manger qu'un fruit mais c'est seulement que je n'avais pas d'appétit. Pourtant, il ne le supportait pas, il disait que c'était mauvais pour ma santé et Julia ajoutait que je risquais d'avoir des carences et elle me menaçait de m'emmener chez le médecin. Je lui répondais que j'allais bien même si j'essayais sans doute de me convaincre la première..

Je décida tout de même de manger une pomme histoire de ne pas partir l'estomac vide et surtout pour faire plaisir à Lucas. Ensuite, je décida d'aller me préparer puisque nous devions être au cimetière pour 11heures. J'avais prévu de mettre ma robe noire, celle dans laquelle maman me trouvait "tellement jolie".. A cette pensée je me rendis compte que plus jamais elle ne pourrait me dire cela, plus jamais elle ne pourrait me complimenter, me faire des câlins, me dire bonne nuit.. Je n'étais pas très démonstrative avec ma mère ou même avec qui que ce soit d'ailleurs mais ce n'était que maintenant que je m'en rendais compte. Je m'en voulais de ne pas lui avoir rendu ses étreintes chaque fois qu'elle me faisait des câlins. Peut être ne lui montrais-je pas ce que je ressentais mais ce n'était pas pour autant que je ne ressentais rien ou que j'étais indifférente, au contraire ..
Je passa donc cette robe après m'être douchée et m'assis un instant sur mon lit. Je repensais aux fois où j'avais porté cette robe avec ma famille et pour quelles occasions je l'avais mise. Je me suis rappelé que chaque fois que je l'avais portée c'était pour une occasion festive comme un anniversaire ou un repas de famille par exemple et que peut être n'était-ce pas une tenue adéquate pour un enterrement.. Mais d'après moi, maman aurait voulu que je mette cette robe, j'avais l'impression qu'elle me le demandait intimement.

Puisque mes cheveux étaient désormais secs, je les coiffa rapidement et alla chercher une paire de chaussures assortie à ma robe. Je dénicha une ancienne paire de chaussures de maman que j'adorais. Je les mis et elles m'allèrent comme un gant, il faut dire que maman et moi avions la même pointure.

Quand je fus fin prête, je me rendis en bas où les garçons m'attendais déjà, tous trois vêtus de leur plus beau costumes. Quand je me tourna vers Max je pouffa de rire. Il dû penser que je me moquais de lui alors que pas du tout, c'était seulement qu'il était toujours habillé en jogging ou affaire de sport quand je le voyais. Donc passer de cela à un costume me fit un choc mais dans le bon sens bien évidemment, cela lui allait merveilleusement bien! Quant à Lucas, je l'avais déjà vu en costume mais je peux dire que ça lui allait toujours aussi bien .. De toute manière, tout lui allait. Quand j'eus fini de rire, Max me dit :

*Tu n'es pas mal non plus surette !*

Et je vis aux yeux de Lucas qu'il était du même avis que Max ce qui fit rire ce dernier.
Nous prîmes la voiture et partirent en direction du cimetière. Le chemin pour y arriver me sembla durer une éternité. J'étais perdue dans mes pensées et je stressais à l'idée de devoir lire ce que j'avais préparer, devant tout le monde.

A ce propos je n'avais aucune idée de qui allait être présent. Sans doute des collègues de mes parents, certains de leurs amis, nos voisins, mes oncles et tantes.. Je n'avais aucune envie de les voir.. Pour que tous me disent qu'ils sont désolés et que si j'ai besoin ils sont là pour moi, je pense que je me serais passé d'eux.

Nous arrivâmes enfin à destination, Max se gara non loin de là. Je pris ma respiration à plusieurs reprises et sortis de la voiture. Quand Lucas me vis, il se précipita vers moi et me pris la main immédiatement.

Je ne me sentais pas très bien, mes jambes flageolaient, je me sentais faible, épuisée, comme si on avait aspiré tout ce qui se trouvait en moi. Je m'appuya alors sur Lucas qui me conduisit jusqu'aux autres qui étaient déjà tous arrivés. Lorsque je m'approcha, je vis Ju', Cam', Jules, Paul ainsi que toute ma famille. Il y avait également tout un tas de visages qui m'étaient inconnus. Tous mes amis accoururent alors vers moi. Je ne savais pas qu'ils avaient prévu de venir, je pensais qu'ils étaient restés en vacances et cette idée ne me dérangeait pas plus que cela. En effet, ils étaient là et cela prouvait qu'ils me soutenaient quoi qu'il arrive mais je ne voulais pas qu'ils me voient dans un pareil état, j'avais honte en quelque sorte..
Je décida donc de leur faire un signe de la main pour dire que je les avais bien vu, que je les remerciais d'être venu mais que je les verrai plus tard. J'alla donc m'installer sur l'une des chaises du premier rang, à côté de Max.

Le prêtre attendit que tout le monde soit installé pour commencer. Il fit son discours habituel qui parlait des anges, des saints et du paradis. Puis ce fut aux proches de prendre la parole. Ma tante, la soeur de mon père débuta. Elle avait fort caractère et n'était pas du genre à se laisser abattre, elle savait que cela n'aurait pas plût à papa. C'est pourquoi elle tenta de ne pas verser de larmes même si je savais pertinemment qu'en rentrant chez elle, elle allait s'effondrer. D'autres personnes firent un discours et chaque fois je les écoutais avec attention. Cependant, j'arrivais à retenir mes larmes, je ne sais pas comment je réussissais à faire cela mais j'y parvenais. Puis, ce fut à mon tour. Je me leva difficilement il faut le dire, alors Lucas m'accompagna jusqu'au micro. Je serrais si fort le morceau de papier qui se trouvait dans ma main que je le froissa. Une fois installée derrière le pupitre, ma gorge se noua. Je pris alors ma respiration et voulus commencer ma lecture mais aucun mot ne sortit de ma bouche..

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 08, 2018 ⏰

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Un été peu ordinaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant