Une soirée dans tes bras

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La nuit est tombée sur le camping. Par la fenêtre, j'observe la lune. Elle est pleine et brille de mille feux. Les étoiles sont nombreuses, sans aucun nuage pour les cacher. Je cherche des constellations en attendant ma mère. Elle va venir me dire bonne nuit, comme tous les soirs. J'ai l'habitude. Dès que j'en trouve une, la porte s'ouvre et c'est elle qui rentre. Elle sourit et s'approche. Elle m'embrasse sur la joue et ses cheveux châtains chatouillent mon visage. Je lui souris en retour et l'embrasse à mon tour. Elle ébouriffe un peu mes cheveux et je souris encore.

« Bonne nuit, Thomas.

–Bonne nuit, m'man. »

Elle sort de la chambre et je me redresse sur mon lit. J'écoute ses pas et je comprends qu'elle est entrée dans sa chambre. À travers le mur, je l'entends dire à mon père :

« On met de la musique ? »

Je ne l'entends pas répondre donc je suppose qu'il hoche la tête. Ils vont écouter de la musique, parfait. Ils ne m'entendront pas. Je ne compte pas faire le mur, seulement mettre un pied dehors, juste pour te voir. J'entends la musique commencer. Une chanson d'amour. Je me lève et me dirige vers la salle de bain. S'ils m'entendent ou me voient, pas de soucis, je leur dirai que je vais aux toilettes.

J'ouvre la porte et je rentre dans la petite pièce. Avant de me diriger vers la fenêtre, je ferme la porte à clé. Je passe la tête par la fenêtre entrouverte et j'observe les tentes. Quelques personnes sont dehors malgré l'heure tardive. Je te cherche mais les blonds qui sont dans mon champ de vision ne sont pas aussi beaux que toi. Les grands et minces n'ont pas tes cheveux d'or. Puis soudain, je te vois, je te trouve enfin. Tu es assis par terre et tu te relèves dès que tu me vois. Tu m'adresses un sourire éblouissant. Je passe une jambe par la fenêtre, puis l'autre, en m'efforçant de ne pas faire de bruit. Mes parents te connaissent, mais ils pensent que nous sommes juste amis. Et ton père refuse que nous nous voyons, pour une raison inconnue (mais je le soupçonne de connaître la nature de notre relation), donc nous nous retrouvons à la tombée de la nuit, près de mon bungalow.

Je suis de l'autre côté de la fenêtre et je saute à terre pour te rejoindre. Aussitôt, tu sautes dans mes bras et je souris immédiatement. Je suis content de te voir, aujourd'hui je me suis ennuyé sans toi. Tu es plus grand que moi, mon nez est près de tes lèvres. Je relève la tête et tu m'embrasses sur la bouche. Je sens ta main dans mon cou, l'odeur de tes cheveux. Tout ça me rend heureux. Tu décolles tes lèvres des miennes, mais tu laisses nos fronts se toucher.

« Tu m'as manqué Tommy... » tu me murmures.

Tommy. Quand tu m'appelles comme ça, j'oublie tout ce qui est autour de moi.

« Toi aussi. Beaucoup. »

Je te vole un baiser. Tu baisses les yeux vers mon t-shirt et tu te mets à toucher le col d'un air distrait. Quelque chose te préoccupe. Je te connais par cœur.

« Quelque chose ne va pas. »

C'est une affirmation, pas une question, pourtant tu réponds :

« Non, je suis avec toi, tout va bien.

–Ne me mens pas, Newt. Qu'est-ce qu'il y a ? »

Tu soupires et ferme les yeux. Tu t'éloignes un peu de moi. Ta main attrape la mienne et tu t'assoies sur l'herbe en m'entraînant. Je me retrouve assis près de toi. Je lâche ta main pour passer mon bras autour de tes épaules. Tu me regardes dans les yeux et je me perds dans ton regard. Puis sans répondre à ma question, tu tournes la tête. Je saisis ton menton de ma main libre et lève ton visage vers moi. Tes yeux finissent par me regarder. Je ne lâcherai pas, tu le sais bien. Quand quelque chose inquiète mon petit-ami, je veux savoir ce que c'est. Tu baisses les yeux vers le sol et je comprends que tu te résignes à m'en parler. J'attends, patient et tu finis par dire :

« Je...j'ai peur. De la Braise. »

Oh, cette foutue maladie. Après que le soleil ait calciné la terre, ce virus s'est propagée de partout. Les gens deviennent fous. Les malades sont appelés les fondus. Ta mère est morte à cause de ça. Je pose ma tête sur ton épaule et dit :

« Tu as peur de l'avoir ?

– J'ai surtout peur que toi, tu l'aies. Je ne supporterai pas.

– Ne t'inquiète pas pour moi.

– Et... tu te souviens que je t'ai parlé du WICKED. »

Un silence plane alors que je me remémore les informations que tu m'as données à propos de cette organisation.

« Ils projettent de faire des épreuves pour les jeunes qui sont immunisés.

– Quel genre d'épreuve ?

– La première sera un labyrinthe... le but sera de les tester. D'observer leurs réactions. Leur cerveau. »

Je t'entends renifler. Est-ce que tu pleures ? Je relève la tête, mais je vois juste ton regard perdu au loin. Tu dis sans me regarder :

« Peut-être que nous sommes immunisés.

– Ce serait génial.

– Oui, sauf que... nous risquons d'être pris pour les épreuves. »

Je ne réponds rien. C'est vrai, nous serons peut-être pris, mais tant que nous ne sommes pas séparés, tout me va. J'ai confiance en nous pour surmonter n'importe quelle épreuve.

Tu te tournes vers moi et mes yeux se perdent une nouvelle fois dans les tiens. Je m'approche de toi, mes membres bougent tout seul, je ne peux pas résister à la tentation. Je t'embrasse une nouvelle fois et cette fois, nous restons collés beaucoup plus longtemps. Nos bouches s'effleurent, s'entrechoquent, jouent ensemble. Je ferme les yeux. Je sens ta main dans mes cheveux et la mienne se cale au creux de ton dos. Je ne veux plus te quitter, je ne veux plus retourner dans mon bungalow. Je sens à peine l'air frais qui s'engouffre dans mon t-shirt, je ne te sens que toi auprès de moi. Je sens que peu à peu tu te détends. Il suffit donc que je t'embrasse pour que tu oublies tous tes problèmes ? Ce n'est pas ça qui me dérange. Je commence même à te sentir sourire sous mes lèvres. Je veux que tu oublies ça, juste que tu penses à nous. La chaleur de ta peau contre la mienne me rassure. Près de toi je n'ai plus peur, parce que oui je suis mort de trouille à l'idée d'avoir la Braise. Je suis aussi terrifié à l'idée de passer des épreuves, d'être mis dans un labyrinthe. J'ai peur que je sois immunisé, mais pas toi. J'ai peur aussi pour mes parents, pour Minho, pour Teresa, tous nos amis. Mais quand tu m'embrasses, je ne pense plus à ça, je ne sens plus la peur. Tu t'écartes un peu le temps de prendre ta respiration.

« Tommy, me souffles-tu, je t'aime.

–Je t'aime aussi, Newt. »

Suite d'OS NewtmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant