Insomniac.

Irish boy.

NON !
Il est encore là. Son affreuse main rugueuse autour de mon menton.
Je me débat, je hurle de tout mon souffle. Mes poumons brûlent, ma gorge est sèche.
NON !
Je ne veux pas, tout mais pas ça ! Laissez nous !
Mes joues mouillés me font mal, tout mon esprit souffre.
Mon coeur est brisé.
Ne faites pas ça.

PAM !

Je m'écroule. Je veux disparaître.
La main est là, sur mon épaule. Hideuse.

-------------------

Le réveil est brusque, je suis aveuglée et horrifiée.
J'ai tellement peur que je sursaute si haut que je me retrouve debout et je renverse la table et tout son contenu en passant, dans un grand bruit. Le fracas est énorme et m'effraie encore plus, je suis paniquée.

Je suis totalement perdue .
Des pas précipités se font entendre depuis le salon. C'est Ni'. Je l'ai réveillé avec tout ce fracas.

Je me repère petit à petit, je me souviens être allée goûter et faire mes devoirs dans la cuisine. Et j'ai certainement dû m'y endormir car j'y suis toujours. Je vois le carrelage blanc et les meubles gris.
Je sens la trace de mon cahier sur ma joue.

Niall entre de la cuisine avec un air de panique totale, il est complètement affolé.

-Lou' ? Qu'est ce qu'il s'est passé ? Tu vas bien ? Tu t'es fais mal ?

Je suis toujours debout au milieu du bordel que j'ai mis, encore endormie et effrayée.
Il s'approche doucement, les bras tendu devant lui.

Et je repense à mon cauchemar. C'était encore le même, j'ai encore revécu cette scène affreuse.
J'ai revu pour le millième fois ma mère mourir. Ça me frappe en plein visage : elle est bien morte, depuis longtemps et pour toujours.

Et je ne sais pas si c'est ma panique récente ou ce simple souvenir, mais soudain, au milieu de la cuisine et devant un Niall paniqué, je fond en larmes.
Je me recroqueville et laisse couler les larmes sur mes joues, comme dans mon songe.
Je pleurs avec de gros hoquets, ma respiration est coupée, j'ai du mal à me contenir et en même temps je ne veux pas me retenir. Je craque complètement.

Tandis que je m'effondre au sol, des bras s'enroulent autour de moi et me retiennent de me faire mal sur le sol froid et dur.
Niall est là pour moi.
Je sers ses bras de toutes mes forces, je m'accroche à lui comme à une bouée.
Il me berce doucement et frotte mon dos de sa main, comme pour rassurer un enfant ayant fait un mauvais rêve.

C'est tellement rassurant d'être protégé par quelqu'un, ne serait-ce que quelques minutes. C'est un sentiments de plénitude.

Mais ma respiration ne se clame pas, je pleurs toujours, et mes hoquets sont tellement forts, que je ne sens plus l'air dans mes poumons. Je commence à paniquer. Je stresse, je veux respirer mais à chaque respiration, mon souffle se coupe dans un hoquet puissant qui explose dans ma poitrine et contracte tous mes muscles. J'ai l'impression de me tétaniser. Je ne sais plus me calmer, je n'arrive plus à respirer.

Je gesticule un peu, éloigne Niall d'un bras et saisi ma gorge de l'autre. Mes poumons se contracte de toutes leur forces mais en vain. L'air n'entre pas.

-Louise ? Tu m'entends ?

Je le regarde, je dois sembler effrayée car il comprend .

-Écoute moi, regarde ma poitrine et fais comme moi : inspire longtemps et expire lentement. Allez, encore. Calme toi Louise, je suis là. Ça n'était qu'un cauchemar.

Je fixe mes yeux aux siens, dans ses iris glacés, et je ressens son calme. Je tente de reprendre mes esprits, je tente d'inspirer lentement. Et miracle ! L'air entre avec bonheur dans ma cage thoracique.
Je suis soulagée. Je m'écroule contre lui de tout mon poids en reprenant mon souffle.