Cherche la lumière, elle guérit.

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Il fait sombre. Je sais précisément où je suis, c'est Le hangar, comme d'habitude. J'entends ses hurlements, sa voie qui se brise alors qu'elle sanglote fort. Je ferme les yeux, je serre les paupières le plus fort possible, mais mon corps est secoué de sanglot. Les larmes traversent le rideaux de peau et coule librement le long de mes joues. J'entends le bruit sec d'une claque. Son hurlement transperce l'ombre et c'est comme un coup de couteau dans mon ventre, j'ai envie de vomir. Mes sanglots m'étouffent, je me sens oppressée, mon cœur est serré dans ma poitrine au point que j'ai l'impression d'avoir une roche à la place. Je gémis, et je sens la bile au bord de ma gorge. Je cris. Non! Arrêtez! Mais rien n'y fait, ma voix n'est qu'un son étranglé dans ma gorge et elle continue de crier. Je tente de me débattre dans la noirceur qui m'engloutie. Mes membres sont lourds, je veux partir, courir et ne plus rien entendre, je veux me boucher les oreilles mais je n'arrive à rien. Je hurle. Stop !
Je suis secouée, une main est sur mon épaule. Non! Ne me touchez pas! Lâchez la ! Je me débat.

Soudain, je reprend conscience, je tombe du canapé en hurlant. Je repousse cette main intrusive violemment et me remet debout, le tout en un centième de secondes.
Et c'est là seulement que je vois le visage horrifié de Niall. Il a les bras a demi levés, comme pour se protéger ou peut être pour me rassurer. Son expression me ramène sur terre. Il semble terrorisé et méfiant.
Je sens l'humidité des larmes sur mon visage et mon cœur qui bat encore très vite.
Je me ressaisis.
-Niall, je suis désolée, je ne voulais pas te faire peur. Ne t'inquiète pas, et la prochaine fois rendors toi. J'ai oublié de te prévenir, excuse moi. Ça va ?

Il semble encore déboussolé. Mais il se reprend vite, baisse les bras et change son regard pour de la compassion et... Serait-ce de la tristesse ?!
-Mince, tu m'as fais vraiment peur, je t'ai entendu hurler et je pari que tout l'immeuble aussi! Tu faisais un cauchemars, alors j'ai essayé de te réveiller, mais tu te débattais comme une lionne, et puis tu disais des trucs. Son regard s'est adoucit, il tente de m'aider. Comment ça, ça t'arrive souvent ?
-Mon père a fini par ne même plus se lever, c'est toutes les nuits la même chose, dès que je m'endors. Je suis désolée de t'avoir réveiller. Je crois que je me suis endormie devant la télé et... Oh non .. J'ai perdu ma partie !

Il ricane, surpris. Je vais éteindre la console. Il est 3heures.
-Tu veux en parler ? fait-il doucement.
- C'est juste le même cauchemars toutes les nuits. Il fait noir et j'entends ma mère hurler et l'homme, celui qu'ils n'ont pas réussi à arrêter, est là. Il se tient près de moi et j'essaye de bouger mais je ne peux rien faire, je n'arrive pas à crier.
-Louise, ça n'est pas rien, tu ne t'es pas remise, tu devrais en parler, te confier.

Son regard est doux, ses pupilles entourées d'un anneaux de cendres bleutées. Il s'assoit et passe sa main dans ses cheveux. Je me place aussi dans le canapé, assise en indienne.

-Je l'ai déjà fait, beaucoup de fois, lui confiais-je. Mais rien n'a changé.
-Alors c'est que ton subconscient veut te montrer quelque chose, quelque chose dont tu as besoin et que tu ne vois pas, dit-il, avec un regard savant très sexy.
-Ça je le savais déjà, Monsieur l'intello.

Nous rions ensemble. Il a un petit sourire mignon, qui gonfle ses pommettes roses.

-Tu devrais retourner dormir, fais-je. Il est tard.
Il me fixe quelques secondes et son regard change, il a eu une idée il me semble.
-Je reviens.
Il se lève et se rend dans sa chambre. Lorsqu'il ressort, il tient une guitare à la main. Tiens, je ne l'avais pas vu arriver avec.
Il se rassied et :
-Tu as une chanson préférée ? demande-t-il.
-Mmmh... Act my age, des one direction, tu connais ?
Il sourit, place ses doigts et se concentre. Les accords s'élèvent dans la pièce, égayant mon esprit, colorant La nuit. Le rythme m'entraîne comme toujours et je ferme les yeux et me laisse porter. Nous chantons et l'ambiance arrive, on sourit et on rit.
Lorsqu'il la finie, il en commence une autre et dès les premiers accords je la reconnais: Little talks, d'Of monsters and men.
Je m'allonge et je l'écoute jouer, mais déjà, mes paupières s'affaissent et je lutte pour continuer d'entendre ses mains douces gratter les cordes en rythme et jouer cette belle mélodie. Il fredonne doucement et je me laisse bercer.
Mes paupières se ferment et dans mon esprit apparaissent des dragons dorés aux ailes noires, avec des cornes vertes, et des rayures roses partout. Ils volent et volent pour protéger les villageois.

Insomniac.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant