La catastrophe ou s'endormir au plus mauvais moment et s'en vouloir plus tard

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La jeune fille d'environs dix ans, habillée d'une robe blanche virginale un peu verdie sur le bas, courait dans le champ de fleurs sauvages multicolores. Ses longues ailes duveteuses, qui n'étaient pas encore aptes à la porter vers les cieux, traînaient le bout de leurs longues plumes derrière elle. Elle, dont les longs cheveux blonds rehaussés par des oreilles pointues se mêlaient à la blancheur immaculée du duvet un peu avant ses hanches, mais dont le regard était de braise. Littéralement. Ses yeux orangés, comme fondus dans le cuivre opposaient un contraste saisissant avec le reste de son corps qui semblait avoir été façonné par le Tout Puissant lui-même. 

Mais il n'en était rien. Elle était seulement la fille d'une ange de la nature et d'un nain aquatique. Un miracle. Elle était triton (ou plutôt sirène) et naine par son père, et ange ainsi qu'elfe grâce à sa mère. Elle en était très fière. Seulement, les autres la regardaient tous avec une méfiance sans borne. Ils avaient peur d'elle et de ce qu'elle pouvait faire. Leur faire. Mais ils n'étaient que des pauvres ignorants abrutis. Depuis le premier accident survenu il y a quelques mois, le village était oppressé. Il n'y régnait plus l'atmosphère joyeuse et insouciante qu'elle avait pour l'instant connue. Pourtant son prénom signifiait « Espoir ». Hope. Il devait pouvoir lui porter chance. La jeune fille s'arrêta brusquement. Mais elle n'avait plus d'espoir. Elle se sentait tellement rejetée, tellement à part. Même si pas autant que ce jour-là. Elle s'assit et laissa ses souvenirs la submerger.

Ils la regardaient, ils attendaient. Mais pourquoi la fixaient-ils ? Elle le savait mieux que personne, vu qu'elle était face au fait. Elle avait dit à qui voulait l'entendre qu'elle avait reçu ses pouvoirs la veille. Un magnifique mensonge. Et maintenant, ils attendaient une preuve. Que devait-elle faire ? Leur dire qu'elle avait menti ? Non, plutôt leur rire au nez et dire que c'était un piège et qu'ils étaient tous tombés dedans. Oui, ça c'est mieux ! Personne ne la traiterait de menteuse et tout le monde rirait de la bêtise des autres. Paarfait ! On est parti. Ils attendaient tous pendus à ces lèvres. Elle commença à glousser. Ils la dévisagèrent. Entre deux rires de gorge, elle dit : "Vous devriez voir vos têtes, je vous ai bien eu !" Et hop, l'affaire était dans le sac ! Ils se regardèrent tous en fronçant les sourcils, puis éclatèrent de rire. C'était un son si cristallin que les adultes autour se retournèrent pour observer les enfants et profiter de leur joie. Les écouter était un bonheur pour les oreilles. Quand tout le monde fut un peu calmé, ils se mirent à parler. De tout et n'importe quoi. Puis ils décidèrent de jouer à chat. C'était le jeux préféré de Hope. Et celui des autres enfants. Ainsi s'achevait une après-midi dans le village perdu dans les montagnes qu'était Libella. Elle était semblable à toutes les autres. Et pourtant si différente. Ne faites jamais de vœux sans en connaître les conséquences.

Pourquoi l'avait-elle fait ce vœux stupide, hein. Elle souffla. Elle se trouvait tellement dévalorisée. Presque plus personne ne l'approchait sans l'insulter et la traiter de tous les noms. Sauf ses parents et ... c'était tout en faite. Une larme roula sur sa joue. Hope venait tout les jours ici pour partager sa peine et sa solitude avec la nature. Elle était comme une deuxième mère pour elle. Toujours présente. Particulièrement à l'endroit où elle se tenait. Encore plus perdu que le village, elle seule connaissait cet endroit. Pour l'instant personne n'avait essayé de la suivre, mais avec les années, elle se doutait qu'elle devrait redoubler de ruse pour préserver cet espace si pur. Il fallait qu'elle s'entraîne, qu'elle progresse. Vite, très vite. Elle les entendait déjà lui demander où elle disparaissait dès l'aube.

Hope le souhaitait fort tout les soirs dans son petit lit une place en bois de sapin. C'était plus fort qu'elle, même quand elle se disait qu'elle ne le ferait pas ce soir, elle était poussée par la Voie Lactée et toutes les autres puissances de ce monde à le faire. Et elle priait alors tout ce qui lui passait par la tête. Depuis toute petite, c'était un rituel. Elle mangeait, se brossait les dents, se mettait en pyjama, puis se dirigeait vers la fenêtre. Elle s'agenouillait, et levait la tête vers le ciel en pensant très fort aux étoiles, au Soleil qui se levait tous les matins, à la Lune qui éclairait la nuit, puis ses pensées se dirigeaient vers ses pouvoirs à venir.

Des gerbes de feu et d'eau apparaissaient dans son esprit, puis tout était perturbé par un séisme et des tornades. Quand elle arrêtait, se fermait, elle était à terre. A chaque fois. Tordue de douleur. Elle s' ouvrait toujours trop au Monde. Elle captait toute la douleur des gens que ce soit physique ou morale. Quelques fois, elle n'arrivait plus à bouger, alors se remettre au lit... elle dormait donc à même le sol. Et le pire c'est qu'elle dormait mieux que dans son lit. Elle avait réussit très jeune à "s'ouvrir".

Mais elle arrivait encore mal à canaliser cette énergie et perdait souvent le contrôle de cet élément qu'était l'Esprit. Il lui venait de son quadruple métissage. Les nains en avait une partie, les sirènes, les anges et les elfes en avaient d'autres. Et plus il y avait de races, et donc de parties d'Esprit, dans une personne, plus il était incontrôlable. Elle n'avait jamais confié sa souffrance à ses parents car elle ne voulait pas les inquiéter. Elle ne savait pas comment arrêter ce phénomène, ne voulait plus avoir mal. Mais elle était poussée par les Éléments à s'ouvrir. Ce soir-là, ne fit pas exception.

Si seulement avait réussi à se fermer plus tôt, ce ne serait pas arrivé. Elle n'aurait pas jeter par la fenêtre ses amitiés naissantes, cette vie si confortable ! Mais, pour la première fois, elle n'avait pas réussi. Elle avait tout envoyé en l'air. Littéralement. Les Eléments s'étaient rebellés contre l'Esprit qui lui faisait endurer trop de souffrance pour son pauvre petit corps encore sans défense et avaient tout saccagé. Les chemins, les maisons, l'auberge, les commerces. Le village. Et ils avaient été repérés. Brièvement, mais assez pour faire des commérages dans le village en contre-bas. Les sorts de protection et d'invisibilité avaient sauté et il avait fallu toute la puissance magique des villageois de Libella pour les maintenir un temps soit peu. Tout avait volé en éclat.

Elle était à terre. Encore et toujours. Mais cette fois elle n'en avait pas conscience. Elle luttait pour revenir, pour se fermer. Tellement fort. Trop fort. Elle hurla. Son dos se déchira et deux formes nacrées légèrement ensanglantées en sortirent. Mais elle n'en avait toujours pas conscience. Elle continuait de crier. Ses yeux la démangeait, mais elle ne le sentait pas vraiment. Tout ce qu'elle sentait, c'était de la souffrance. Tellement de souffrance en ce Monde. Elle ne sentit pas non plus quand ses oreilles s'allongèrent légèrement. Ni quand ce qu'elle imaginait se déroula vraiment. Les eaux des lacs, des mers, des océans se soulevèrent. Seulement quelques millimètres, mais assez pour provoquer un bon nombre de tsunami et d'inondations. La terre se déchira ; de nouveaux volcans virent le jour. Enfin, des ouragans d'air et de feu ravagèrent le village. Un vrai cauchemar devenu réalité.

Il avait fallut des mois aux Libelliens pour tout remettre en état. Des mois de haine, de mépris. Parce qu'en même temps que tout détruire, Hope s'était endormie. Oui, endormie. Comme si tout cela était normal, comme si tout allait bien. Au début, ils avaient été compatissants, puis ils s'étaient lassés.

Et les enfants, cruels qu'ils étaient à leur âge, avaient commencer à la tenir éloignée. Ensuite ils l'accusèrent de toutes sortes de vols, de disparitions d'objets. Quand ils revenaient avec de mauvaises notes, ils prenaient en excuses qu'ils étaient à côté de la fille bizarre durant le cours et qu'ils avaient été pétrifiés par la "terreur" que Hope leur inspirait. Quand ils revenaient blessés, ils disaient que c'était encore la fille bizarre qui les avaient poussés ou passés à tabac.

Ils se liguaient contre elle. Mais elle ne disait rien. Les adultes avaient trouvés cela encore plus bizarre qu'elle ne l'était déjà. Ils commençaient à se douter qu'elle n'était pas devenu violente et méchante d'un moment à l'autre. Ils s'étaient donc quelques peu adoucit et depuis, quand ils me croisaient, ils ne m'insultaient plus, ne faisaient plus de messes basses. Ils étaient respectueux. Enfin, à peu près. Le minimum. Ses parents avaient commencés à l'aider à maîtriser ses pouvoirs, mais elle n'avait plus besoin de personne. Elle ne perdait plus que rarement le contrôles des Éléments et de l'Esprit. Ils s'étaient enfin pliés à sa volonté le soir où avait eu lieu le drame. Ils étaient même très affectueux et amicaux. Comme dans un groupe d'amis, il y avait des histoires et quand ils étaient en colère, elle venait les libérer dans le champs pour qu'ils règlent leurs comptes. Avec eux, elle ne se sentait plus isolée, juste franchement à part.

C'est un peu court, mais bon, je n'ai pas plus d'inspiration pour l'instant. N'oubliez pas de voter et de commenter ;-) Ah et je tenais à m'excuser pour hier soir, je ne voulais pas poster tout de suite, il n'y avait vraiment rien dans ce chapitre et je sauvegardais, mais ma souris a ripé et s'est glissée sur "Publier". Enfin bref, je vous souhaite une bonne journée les chéris. :-)


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⏰ Dernière mise à jour : Jan 26, 2016 ⏰

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