Le lendemain matin, M.Scott se réveilla à l'heure habituelle par la faute de la souris qui, décidément, ne le laisserai pas dormir de sitôt. Il se tira du lit en grommelant et s'installa immédiatement dans son bureau. Il sortit la souris ouverte la veille du bac de glace hermétique dans laquelle elle était posée avec ses consoeurs, attrapa son microscope et se saisit de son petit nerf synthétique. Son travail de la matinée fut fastidieux mais satisfaisant: il s'était rendu compte que les souris allaient être extrêmement faciles à reproduire, car elles avaient, du moins celle qu'il observait, un fonctionnement intérieur extrêmement, voire étrangement, simple.
Tout heureux de sa découverte, il extrayait les intestins de la souris pour l'observer plus en profondeur quand il crut percevoir un bruit. Il n'y fit d'abord pas attention puis, voyant qu'il persistait, commença à chercher d'où il venait. Il tendit l'oreille et se rendit compte que le bruit émanait de sa souris: il en approchant son visage et découvrit avec stupeur que son petit coeur n'était pas arrêté: il battait si faiblement que c'était imperceptible à l'oeil nu. Cependant, un léger cliquetis subsistait. Il sortit délicatement le coeur de la souris, qui ne s'arrêta pas, et l'ouvrit.
Ce qu'il y aperçut le figea sur place: de minuscules rouages ouvragés y tournaient sans s'arrêter, semblant puiser leur énergie dans celle qu'ils créaient eux même en faisant battre le coeur, ce qui formait une boucle infinie. Fasciné, M.Scott resta à les fixer pendant 5 min puis se mit à ouvrir le reste des organes de la souris, tous composés de minuscules circuits, réseaux, pièces et même des broyeurs dans l'estomac. Le cerveau et les yeux de la souris étaient sans doute le plus impressionnant: on pouvait y observer nettement toutes les connections nerveuses, les transports d'informations (illustrés par de petites lumières extrêmement rapides)et le reste. Malheureusement, ces parties là étant en temps normal alimentées par le coeur, elles s'éteignirent au bout d'une demi heure, pendant laquelle M.Scott avait pris le plus de notes possible.
Surexcité par sa découverte, sa première pensée fut de trouver le fabriquant de ces souris, puis, se rendant compte à quel point c'était peine perdue d'essayer sans aucun indice, préféra continuer de les observer. Il jeta la première, abimée par ses observations fébriles et malhabiles et entreprit d'ouvrir la deuxième. Malheureusement, comme on le sait, il avait "tué" les souris en les noyant et celle ci avait de l'eau plein les circuits. Il ouvrit donc la troisième mais la fit tomber, dans son impatience, et tout son intérieur se répandit par terre.
Il se tourna alors vers la souris qu'il avait mis en cage. Il ouvrit cette dernière et le petit animal se recroquevilla en boule dans un coin, tentant d'échapper aux mains meurtrières. Il l'attrapa, lui dit quelques mots pour la calmer et lui tordit le cou.
Il prit son scalpel, ne s'inquiétant nullement puisque les autres souris-automates n'avaient pas de sang (ça ne l'avait pas inquiété outre mesure pendant ses dissections, mais il s'en rendait compte à présent) et fit une fine incision sur le ventre. Soudain, un liquide rouge se mit à perler.