1. Un Sauveur Inattendu

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Péniblement, je me réveillai de mon profond sommeil. Mes muscles étaient encore engourdis par la fatigue et je sentais le vent glacé glisser sur ma peau peu vêtue. J'ouvris les yeux et je fus ébloui par la clarté blanche de l'extérieur. Ce n'est qu'au bout de quelques secondes que je distinguai la neige éclatante jonchant les abords du chemin autour de la charrette dans laquelle j'étais assis. Une neige qui m'était familière car elle ne tombait qu'ici, dans ma région d'origine, dans les lointaines contrées au nord de Cyrodiil, par-delà même la ville de Bruma, réputée pourtant pour ces fraicheurs permanentes. Ici, j'étais de retour chez moi, en Bordeciel, et ce sous bonne garde.

En effet, la charrette qui me servait de transport était entourée de gardes Impériaux. Avec leurs armures rouges toutes identiques et leurs ridicules jupes en cuir, ils n'avaient pas vraiment fière allure et ne devaient pas avoir bien chaud dans ces contrées glaciales. Il est vrai qu'à la Cité Impériale, le temps était plus clément à porter ce genre de vêtements mais ici, les fourrures et autres tissus rembourrés étaient souhaités. Personnellement, le froid ne me dérangeait nullement, grâce à lui, je me sentais à l'aise, dans mon élément.

Après plusieurs dizaines de secondes, je repris soudainement mes esprits. Si j'étais dans cette charrette, ce n'était pas juste pour faire une petite balade à travers les bois et prendre l'air. Non, j'avais été arrêté à la frontière en venant du nord-est de Cyrodiil alors que je tentais de rentrer dans ma région tant chérie. Les gardes m'avaient violemment plaqué au sol alors que je passais la frontière et depuis, j'avais perdu connaissance. A en juger par mon pauvre accoutrement, ils m'avaient dépossédé de tous mes biens, me laissant pour seuls habits ma tunique et mes chaussures en toile.

Je ne savais pas pourquoi il m'avait arrêté mais je n'étais pas la seule prise qu'ils avaient faite sur leur chemin. En effet, dans la même carriole que moi se trouvait trois autres hommes ; deux d'entre eux, celui devant moi et un autre assis à ma droite, ressemblait à de fiers combattants Nordiques. Le premier, blond, arborait une armure bleue en tissus bien rembourrée pour contrer le froid. Le second était bâillonné, l'empêchant de parler. Par ailleurs, il portait de beaux habits en fourrure et de nombreux bijoux. Enfin, le troisième homme, un Nordique lui aussi, était frêle et dans le même état vestimentaire que le mien. Il semblait ne pas plus comprendre que moi pourquoi il se trouvait là.

− Tiens, vous avez fini par vous réveiller ? dit soudain le Nordique devant moi. Vous avez essayé de traverser la frontière, pas vrai ? Et vous avez foncé tête baissée dans une embuscade des Impériaux... tout comme nous et ce voleur, là.

Il désigna le jeune homme frêle à sa gauche.

− Maudits Sombrages ! riposta l'intéressé. Bordeciel allait parfaitement bien avant votre arrivée. L'Empire était calme et nonchalant ! Si la légion n'avait pas été à votre recherche, j'aurais pu voler ce cheval et je serais déjà arrivé à Lenclume. Vous là-bas, dit-il en s'adressant à moi. Vous et moi, nous ne devrions pas être ici. Ce sont ces Sombrages que l'Empire veut !

− Nous sommes tous des frères et sœurs liés ! l'interrompis le Nordique.

− Silence derrière ! s'écria le soldat Impérial qui conduisait notre véhicule.

Mais cela n'eut pas de réel effet sur les deux hommes qui continuèrent à parler.

− Et lui, pourquoi il est là ? dit le maigrichon.

− Un peu de respect. Vous parlez à Ulfric Sombrage, le vrai haut-roi, dit le bourru outragé.

− Ulfric ? se demanda le jeune homme. Le jarl de Vendeaume ? C'est vous qui menez la rébellion. Mais puisque vous vous êtes fait prendre... Par les dieux, où nous emmènent-ils ?

Skyrim : L'Enfant de DragonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant