Chapitre 7

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Mercredi arriva rapidement et je me retrouve donc seule à seule avec Julien dans les couloirs sombres de l'aquarium. Quelques personnes nous précèdent mais étonnement, il n'y a pas foule. Nous marchons et finissons par arriver dans une grande salle avec des sièges et une énorme vitre qui occupe tout un mur. On s'assoit sur un des bancs et observons silencieusement les requins nager dans leur bassin. Je me sens soudain intimidée. Savoir que Julien est assis près de moi, tout proche, me rend nerveuse. Je me mets à jouer avec mes doigts, me les tordant dans tous les sens. Il dut le remarquer puisqu'il pose doucement ses mains sur les miennes et me sourit.

-Calme-toi, me chuchote-t-il

J'aime le contact de ses mains sur les miennes, j'aime sa façon de me sourire et me regarder, j'aime ce moment de calme, loin de tout, où nous sommes juste tous les deux. Alors que je m'apprête à lui répondre, une main se pose sur son épaule, lui faisant tourner la tête. En penchant la mienne, je vois alors Isaure assise à côté de lui.

-Vu que tu étais trop timide, je me suis invitée toute seule ! S'exclame-t-elle en souriant de toutes ses dents.

-Je suis fière de toi, réplique-t-il, sarcastique.

Il se tourne ensuite vers moi.

-On continue.

J'accepte d'un signe de tête sans oser regarder Isaure dans les yeux. Alors que l'on sort de la salle, elle court jusqu'à lui et passe son bras sous le sien avant de lancer :

-Maintenant que je suis là, autant faire la visite ensemble !

Julien dégage lentement son bras sans rien dire et continue de marcher en regarder les aquariums. Il recommence à m'expliquer tout ce qu'il sait sur les espèces que nous voyons, comme il le faisait depuis le début de la visite, mais les « Oh ! » de faux émerveillement de notre camarade gâche complètement le plaisir de l'écouter.

Nous finissons tranquillement la visite et je me retrouve à attendre ma mère devant le bâtiment. Julien discute avec son père à l'intérieur, alors, quand Isaure arrive à côté de moi, je suis seule avec elle. D'un coup, elle se tourne vers moi et me refais le même regard qu'en classe.

-Tu ne l'auras pas. Face à moi, tu n'as aucune chance.

Sur ces mots, elle se retourne et s'en va.

Je reste immobile, ses paroles résonnant dans ma tête. Soudain, je sers les poings de toutes mes forces, mes ongles s'enfonçant dans ma paume. J'ai l'horrible envie de frapper quelque chose et de pleurer.

Au bout d'une interminable attente, ma mère arrive enfin. Je suis légèrement soulagée que Julien n'ait pas pu sortir me parler avant que je m'en aille, et qu'il ne m'ait donc pas vu dans cet état.

Une fois arrivée dans ma chambre, je m'étale sur mon lit et pleure tout ce que je peux.

La journée avait pourtant tellement bien commencé. La visite avec lui était parfaite mais il a fallu qu'elle vienne. Elle est arrivée pile au meilleur moment de cet après-midi...

Je la hais ! Je la hais tellement ! Elle me gâche la vie depuis toujours, elle et sa perfection. Elle a raison, face à elle je n'ai aucune chance. J'ai envie de crier de toutes mes forces, de lui crier ce que je pense d'elle, de la frapper jusqu'à ce qu'elle se retrouve par terre et me supplie d'arrêter.

Maintenant, c'est à mon tour de faire de sa vie un enfer. Et je sais comment faire.

Je me connecte à Facebook avec le compte de Sébastien puis lui envoie un message :

Sébastien : Je suis amoureux de toi.


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