Chapitre 1

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23h32. Il fallait que je parte. Je ne pouvais pas rester ici une minute de plus. Après avoir enfilé un sweat noir et mes bottes, je pris mon sac et me dirigea vers la fenêtre ouverte de ma chambre. Je jetais derrière moi un dernier coup d'œil. Les draps violet de mon lit étaient défait, mon bureau était jonché de babioles, la chaise était ensevelie de fringues, au sol traînais des paires de chaussures, des cahiers et des bouteilles d'eau vides. A part mes vêtements rien n'allait ne manquer ici.

A peine dix minutes après être partie je regrettais de ne pas avoir pris de manteau, j'aurais dû penser qu'il se mettrait à neiger un soir de décembre. Heureusement il y avait une paire de gants en laine mauve dans mon sac. J'avais toujours aimé la neige, tout comme l'hiver avait toujours été ma saison préférée.

A 23h50, j'étais arrivée à destination: l'arrêt des bus de nuit. Le prochain arrivait à 23h55. Impeccable. Je contemplais la neige quand mon téléphone vibra. Un message de mon opérateur mobile. Évidemment. Cela n'aurait pu être personne d'autre puisque je n'avais pas d'amis. Ou plutôt, je n'en avais plus, depuis mes 11 ans, quand mon abominable beau-père nous avait "forcé" ma mère et moi, à déménager à Londres alors que nous menions une une vie paisible à San Francisco.

Le bus était là. Je présenta ma carte au chauffeur qui n'en avait manifestement rien à foutre et m'installa à l'avant du bus. Nous étions quatre en tout. A ma gauche se trouvait un couple du même âge que moi, la fille avait la tête posée sur l'épaule du garçon qui lui jouait avec les cheveux de sa petite-amie. Et plus loin au fond, une vieille dame cherchait quelque chose dans son énorme sac. Je mis mon casque sur mes oreilles et commença à écouter ma playlist préféré en aléatoire, elle débuta avec "My demons" de Starset. Je me rendais dans le sud de l'Angleterre, le bus monterais dans un bateau qui m'emmènerais tout droit vers la France. Mon rêve depuis toute petite. Paris. C'est là que j'allais. La ville des lumières comme on l'appelle.

J'avais économisé de l'argent depuis mes 13 ans, j'en avais maintenant presque 17 et en quasiment 4 ans j'avais réussi à gagner assez pour faire le voyage, entre les petits boulots et l'argent récolté dans la rue en jouant de la guitare. J'avais dû bossé comme une forcenée pour atteindre se résultat.

-Mademoiselle, réveillez-vous, le bus est dans le bateau, il faut sortir.

Le chauffeur avait une voix grave, si bien qu'à peine après le "mademoiselle", j'étais déjà réveillée. Le couple et la vieille étaient déjà descendus. Je pris mon sac, sortis du bus et monta l'escalier qui donnait sur le rez-de-chaussée du ferry. Il était très spacieux, avec de grandes baies vitrées et énormément de magasins en tout genre. Il était 7h15. J'avais la dalle. Je décidais donc d'aller me chercher un petit-déjeuner dans ce qui me semblait être une boulangerie. Je pris un chocolat chaud au chocolat blanc (soit la meilleure boisson du monde) et un palmier mi-nature mi-chocolat. Cela peut paraître étonnant mais même en étant londonienne je n'avais jamais aimé les petit-déj' anglais. Mon portable vibra. C'était l'immonde beau-père " Vany, ou t? Rentre a la méson tt 2 suite!" En plus il ne savait pas écrire... Désespérant et absolument pas crédible. Mon portable vibra une seconde fois. Maman. "Ma chérie, pourquoi tu n'es pas à la maison? On se fait du soucis pour toi, reviens s'il te plait." J'eus un pincement au cœur. Non je ne pouvais pas craquer. J'éteignis mon téléphone, marcha sur la batterie, plia la carte sim et jeta le tout dans la poubelle. J'achèterais un mobile prépayé en France. Je ne voulais pas avoir de contact avec mon ancienne vie. Et si besoin je connaissais le numéro de maman par cœur.

 A peine nous étions arrivés à destination que le bus nous conduisais déjà dans le centre d'une ville appelée Calais, après je devrais me débrouiller seule pour aller dans la ville de mes rêves.


Hot white chocolateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant