Hot white chocolate

Chapitre 7

22h20. Je me retrouvais une nouvelle fois dans la rue chic où se trouvait l'appartement de Mike. L'entrée de l'immeuble était très sobre et très épurée, de la peinture blanche et grise, une rangée de boites aux lettres couleur blanc laqué, un grand miroir horizontal, qui à ma grande surprise, ne comportait aucune trace de doigt et un carrelage effet marbre très beau.

-On va prendre l'ascenseur.

Nous montâmes quelques marches et entrâmes dans « le manège qui monte et qui descend » comme me disait j'étais petite. A mon plus grand étonnement il n'y avait pas de musique idiote, c'était une chanson récente qui était diffusé dans l'ascenseur. Je commençais à me poser des questions, comment un mec de 18 ans, seul, pouvait-il se payer un appart dans un si bel immeuble ? Et je n'étais pas au bout de mes surprises ... Quand il ouvra la porte ce fut le choc : moderne, spacieux et immense, c'était magnifique. Un canapé en cuir noir trônait à gauche de la pièce, en face un superbe écran plasma incurvé était posé sur un meuble blanc. Juste derrière le canapé se trouvait la cuisine où je distinguais un plan de travail en marbre. Du côté droit une grande table avec un plateau en verre prenait toute la place. Une porte était entre-ouverte juste côté. L'intégralité des murs était blanc.

-Comment tu fais pour te payer un truc pareil ?! T'as braqué une banque ou quoi ?!

Il rigola.

- Presque, il m'adressa un clin d'œil accompagné d'un sourire dévastateur, et t'as pas tout vu.

Honnêtement je ne voyais pas comment cela pouvait être mieux.

Il me conduisis jusqu'à la porte près de la table, derrière celle-ci se trouvait un long couloir. Il y avait quatre porte. La première donnait sur la salle de bain qui comprenait une douche à l'italienne, une baignoire « qui fait des bulles » et un lavabo à deux vasques. Sublime. La deuxième était un débarras. La troisième était sa chambre, peinte en noire et blanc, très moderne, impeccablement bien rangée, le lit qui se trouvait au milieu de la pièce était fait et juste en face un bureau laqué noir où un ordi, quelques feuilles et des stylos traînaient et à ma droite une gigantesque bibliothèque remplie de livres en tout genre. Il dût voir mon regard émerveillé.

-Je t'en prêterai si tu veux.

- Oui, ça me ferait plaisir. 

-Bon, maintenant je vais te montrer ta chambre.

Il attendit que je sorte et ferma porte. Il alla ensuite ouvrir la dernière au fond du couloir.

-Voilà, tu peux t'installer ici, je vais aller te chercher des vêtements secs.

-D'accord merci ...

Tant de gentillesse, s'en était frustrant et même un peu flippant.

J'en profitais pour admirer ''ma'' chambre, le mur en face de moi était d'un bleu profond, un très beau lit rond était collé à ce même mur, dans le coin gauche de la pièce un bureau décoré avec une quinzaine de boules à neiges et sur le mur de droite un petit canapé avec des bords en fer forgé était jonché de coussins. Sublime, encore.

-Toc toc.

Je me retournais, Mike se tenait dans l'embrasure de la porte, il avait dans une main un tee-shirt et quelque chose qui semblait être un short et dans l'autre une serviette de bain.

-Tiens, ça devrait t'aller, je t'ai ramené une serviette si jamais tu veux prendre une douche.

Il me tendis les affaires.

-D'accord.

Il sourit et se dirigea vers la cuisine.

Une fois sous la douche je laissais l'eau couler une bonne dizaine de minutes sur mon corps. Au moment où j'éteignis l'eau la voix de Mike résonna.

-C'est prêt si tu as faim !

-J'arrive !

Je séchais rapidement mes cheveux et mon corps avec la serviette et enfilais les habits prêtés par Mike. Le tee-shirt était si long qu'on ne voyait presque pas le short. Merde. Mes cicatrices. Il allait les voir. Merde. Je n'avais pas le choix il fallait que je sorte. J'espérais juste qu'il ne pose pas de questions. Je sortis et me rendis à la cuisine.

-J'ai super faim

-''Super faim'' ?

-Ouais, c'est comme avoir faim, mais avec une cape.

Il me regarda un quart de seconde et explosa de rire. Fière de ma blague et ris à mon tour et m'assis à table.

-Tiens.

Il déposa une assiette creuse devant moi pleine de spaghetti à la carbonara avec un jaune d'œuf sur le dessus.

-Bon c'est pas de la grande cuisine mais c'est mieux que rien.

-Ça me convient très bien.

En à peine dix minutes j'avais fini mon assiette.

-Et bien ... une vraie ogresse !

-Pas du tout !

Il rigola. J'avais essayé d'être crédible, c'était raté.

Il ramassa nos assiettes et les posa dans l'évier et commença à les nettoyer.

-Au sujet de cette histoire avec ton hôtel, mon père à pas mal de relations grâce à son boulot, je l'appellerais demain, il s'occupera de tout, ne t'inquiètes pas pour ça.

-Quel métier fait ton père au juste ?

-Hum ... il travaille dans la politique.

-Ah très bien. Cela expliquait sûrement le magnifique appartement qu'il avait.

-Mike ?

Il releva la tête vers moi.

-Oui ?

-Merci pour tout ça. Je ne sais pas comment j'aurais pu faire si je ne t'avais pas croisé.

Un rire que je trouvais nerveux s'empara de lui mais il se repris rapidement.

-Mais je t'en prie. Je n'allais pas te laisser dehors. L'année dernière un ami à moi a été viré de chez lui par ses parents, il n'en avait parlé à personne, il a dormi plusieurs semaines sous un pont, un matin il a été retrouvé mort de froid. Je ne veux pas que quelque chose de ce genre se reproduise.

Il détourna les yeux de moi.

-Je suis désolée, je ne savais pas ... J'étais dévastée pour lui.

-Ne le sois pas, tu n'y es pour rien. Il se lava les mains, les essuya et se tourna vers moi.

-Il se fait tard, tu ferais mieux d'aller te coucher.

-Oui tu as raison, je suis épuisée ...

-Bonne nuit Vanille.

-Bonne nuit Mike.

Une fois dans la chambre je ne pris pas la peine d'allumer la lumière et me jeta directement sous la couette. L'hospitalité de Mike me rendait heureuse mais me laissait perplexe également. Il n'avais pas vu mes cicatrices ... oui si il les avait vu il n'en avait pas parlé. Après cette courte réflexion je finis par m'endormir.