L'ombre ( Partie 1)

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C'était une nuit d'été ordinaire, chaude et surtout pesante dans la ville de Hell Gate. Elle était aussi étrangement calme. Les rues étaient vide présence, les fenêtres des bâtiments ne laissaient filtrer aucune lumière et les lampadaires clignotaient au rythme du vent.

Justement, le voilà. Ce vent brûlant, lourd. Il déferle sur cette ville. Il amène dans sa danse saccadée les feuilles d'arbres, les journaux laissés à l'abandon par leur maîtres d'un jour, et cette maladie. Cette maladie que tout le monde craint mais qu'on attrapera tous. Cette maladie propre à l'être humain, non, propre à tout être vivant. Ce silence religieux qui le sait, qui attend que quiconque le brise pour décharger sur lui toute cette douleur, cette haine qu'à la Nature envers les hommes.

Un mince filet de pluie commence à tomber. Les fines gouttes percutent sans hésiter écoles, maroquinerie, gratte-ciels. Ces fines gouttes s'écrasent sur ces bâtiments ayant l'air d'être en terre-cuite, sur ces bancs dans les parcs, qui ont maintenant froid de présence humaine, sur les rues, il y a quelques heures bondées.
Mais à peine que ces goutes tombent qu'elles ne devienne qu'un, un filet d'eau. Une eau irrespectueuse de nos codes. Elle s'insinue partout. Dans les arbres, les maisons mal fermés, dans des salles de bain dont la fenêtre est ouverte. Cette eaux mal élevée selon nos critères, qui saccage, du moment qu'elle le peut tout ce qu'elle trouve.

La pluie s'intensifie. La rue principale offre un lit immense à cette eau. Bientôt s'y formera une rivière, si tant est que l'homme n'y touche pas. Pourquoi y toucherait-il alors qu'il fuit à son arrivée ?
L'eau continue son ascension vers ce bâtiment aux formes arrondies. Vers ce bâtiment dit administratif. Vers la mairie.

Elle l'attaque de tous les côtés. Les piles de journaux qui volent ne l'avaient pas prédis. Leur titre était juste un "Réfugier vous tous, une tempête s'apprête à s'abattre sur Hell Gate". Il n'avait rien prévu du tout. Juste exposé les faits, les connaissances limitées des hommes.

Une bourrasque de vent souleva un stand de Hot Dog. Elle prit le commandement de cette déferlante et prit d'assaut la mairie, à sa merci.

Étrangement, la mairie retenait toute dignité et ce grâce à cet ombre, cet être qui l'a soutenait. Cet homme, vêtu d'un jean, surmonté d'un pull dont la capuche cachait un visage stressé, mais souriant. Cet homme souriait, riait presque. Dans cette pénombre et cette tempête qui s'annonçait. Il le savait. Que sa vie allait changée. Ce plan, il l'avais répété tellement de fois.

En effet, lorsque qu'il avait propagé la rumeur sur la tempête, il savait que, la banque n'ayant aucun système pour se protéger d'une telle catastrophe donnerait l'argent à la mairie, pour qu'elle le garde. Personne ne serait non plus à l'intérieur : qui croirait que l'on sorte risquer sa vie dans une tempête juste pour voler les quelques millions de cette banque ? Seul un fou le ferai, et lui, il était bel et bien fou. Fou de rage de continuer à vivre ainsi, alors qu'il possèdait une capacité qui le distinguait des autres.

Son corps se raidit. Il a un peu froid. Il s'approche d'une ouverture qu'il avait préparé longtemps avant. Il y passe un pied. Enfin, son plan va s'accomplir.

De ce toit arqué, une ombre disparaît, avalée par les ténèbres persistantes.

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