Chapitre 8 : Le transfa

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Chapitre 8 : Le transfa

Le lendemain matin, un Sindel vint la chercher et l'emmena dans le réfectoire des prisonniers. Lucie avait terriblement faim mais n'avait pas envie de manger. Mais elle suivit malgré tout le Sindel. Des tas de détenus de toutes les races attendait leur repas, assis, le regard dans le vague. Pourquoi donc, les Sindels gardait-il autant de personnes ? Ils n'étaient pas du genre à faire dans la dentelle alors pourquoi ne pas les exécuter ?

Lucie alla s'asseoir à une place au bout de la table. Les autres prisonniers lui accordèrent à peine un regard. Elle était connue depuis si peu de temps que ceux qui étaient en captivité depuis plusieurs années ne la connaissait pas. Un Sindel lui servi une louche d'une sorte de soupe nauséabonde, mais elle se força tout de même à manger. Après tout elle n'avait aucune garantie que les Sindels ne la priveraient pas de nourriture pour la torturer. En face d'elle, un jeune homme s'assit. Ses cheveux blonds étaient sales et il était d'une maigreur affolante. Il se mit à manger lentement sa soupe. Il semblait vidé de ses forces. Lucie déglutit. Allait-elle aussi devenir comme lui ? Elle baissa la tête, incapable de fixer un instant de plus cet homme.

Ce dernier releva sa tête de sa soupe et lâcha sa cuillère qu'il tenait déjà avec difficulté, les yeux écarquillés. Comment pouvait-elle être là ? Elle venait le sauver ? Après tant de temps, cela paraissait insensé. Il pensait qu'elle l'avait abandonné, qu'ils l'avaient tous abandonné.

- Lucie... ? dit Julien avec difficulté.

Elle releva la tête et resta un instant le souffle coupé. Que faisait-il ici ? Non... Ce squelette ne pouvait pas être le Julien qu'elle connaissait ! Elle écarquilla les yeux. Pour avoir perdu autant de poids, Julien avait dû passer énormément de temps ici. Alors... Qui l'avait manipulé ? Qui l'avait fait souffrir ?

- Lu...Lu... Lucie ? Bégaya-t-il, incapable d'aligner deux mots tellement il était sous le choc.

- Qu'est-ce que... Comment est-ce... possible ?

Ils s'étaient tous les deux levés, se mettant face à face. La plupart des prisonniers les regardaient se retrouver avec étonnement.

Et avant qu'elle puisse dire autre chose, Julien la pris dans ses bras et la serra du plus fort qu'il pouvait. Il ne l'aurait lâché pour rien au monde.

- Lucie, murmura-t-il dans son oreille, la voix tremblotante. Je pensais ne jamais te revoir. J'ai cru que... sa voix s'étrangla.

Lucie réalisa alors qu'il ne savait rien de tout ce qui s'était passé. Il ne pouvait se douter qu'il avait été remplacé et devait se demander pourquoi personne ne venait le sauver... Mais elle lui expliquerait plus tard, pour le moment elle profitait de la protection de ses bras, une protection qu'elle n'avait pas eu depuis trop longtemps. Cette simple étreinte parvint enfin à briser ce sentiment de solitude qui l'accompagnait désormais.

Lorsqu'il la relâcha, son visage était trempé de larme mais un timide sourire se dessinait sur son visage.

Lucie lui rendit son sourire. Cela n'avait pas été facile pour elle non plus, mais elle pouvait encore s'appuyer sur Dewi et Sendal, alors qu'il avait été plus seul que jamais.

- Viens, allons dans ta cellule, tu vas me raconter tous ce qui s'est passé. Dit-Julien.

Le Sindel les suivit et les laissèrent dans la cellule. Lucie redouta qu'il ne les laisse pas ensemble mais il n'en fut rien.

Une fois bien installée sur le lit de Lucie, celle-ci se mit à lui raconter.

- Hé bien, à quel moment as-tu disparu ? demanda Lucie.

Les élémentaux 2 : L'AirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant