Les élémentaux 2 : L'Air

Chapitre 19 : Panique

Chapitre 19 : Panique

Un tonnerre de hurlement et d'applaudissement retentit. Les fotialis jubilaient. Pour la première fois ils avaient gagnés les championnats de fin d'année.

L'arène disparu tout autour d'elle et Lucie se dématérialisa avec. Mais au lieu de réapparaitre dans le virtuol, elle réapparut au milieu du stade, les gradins autour d'elle, sur un sol en terre battu. Ses blessures disparurent et toute douleur cessa. La fotialis se releva tandis que Madame Battle apparaissait à ses côtés.

- La vainqueur de la dix-huitièmeédition du championnat est Lucie Armentia !

Dans les gradins, les élèves scandaient son nom.

- Ce qui nous prouve que quand les fotialis auront retrouvés leur élément, nous serons aussi puissants que les autres. Déclara madame Battle, euphorique, après avoir éteint le micro.

S'ils retrouvent leur élément. Fini Lucie dans sa tête.

Une angoisse énorme gonfla dans son ventre. Et si elle ne parvenait pas à ramener le feu ?! Tous ces gens qui comptaient sur elle... Ils avaient déjà tant espéré qu'elle gagne. Et elle avait réussi mais à quel prix... Si elle n'avait pas été dans le virtuol, elle n'aurait pas survécu et ramener les flammes devaient être bien plus compliqué qu'un simple combat de fin d'année.

Son angoisse se mit à monter.

Les élèves descendirent des gradins pour l'acclamer. Quelques fotialis commencèrent à la porter en triomphe.

- Lucie ! Lucie ! Notre sauveuse !

Les élèves scandaient son nom en rythme. Leurs cris n'eurent pas exactement l'effet escompté. Elle n'était pas leur sauveuse, elle n'était qu'une fille comme les autres, elle était incapable de trouver les autres élus, incapables de ramener leurs flammes aux fotialis, incapable de tous les sauver.

Le monde commençait à tanguer. Sa vue se brouilla. Des gens la touchaient, lui parlait. Elle ne comprenait plus rien. Sa respiration s'accéléra jusqu'à se bloquer. Elle essayait d'hurler mais aucun son ne sortait d'entre ses lèvres.

Les slogans flatteurs continuaient à la glorifier, mais elle ne voyait qu'une seule chose : Tout reposait sur elle et si elle échouait, ils seraient perdus.

Elle s'extirpa des bras de ceux qui la portait et commença à courir, encore et encore. Elle ne voyait pas ou elle allait. Elle crut sortir de l'arène et continua à courir sur la Terre ferme, des cris saccadés sortant d'entre ses lèvres. Une main lui attrapa l'épaule.

- Lucie, ça va ?!

C'était la voix de Sendal. Lui non plus ne retrouverait jamais ses pleins pouvoirs par sa faute. Elle se téléporta sans préciser à sa magie ou aller, juste dans un endroit lointain où elle serait tranquille.

Sa vue restait trouble, elle continua de courir quelques secondes encore, de toute ses forces. Des cris continuaient à résonner dans sa tête mais elle n'était plus sure Sa course fut stoppée nette : elle heurta une grille. Elle s'adossa à celle-ci et essaya de reprendre ses esprits. Elle enfonça sa tête dans ses genoux, gardant les yeux fermés.

Elle avait eu une crise de panique. Elle essayait, adossée à la grille, de respirer régulièrement quand les hurlements se firent plus distincts.

- Vite Lucie, va-t'en ! Il ne faut pas rester ici ! dit la voix, paniquée.

Sendal ? Elle avait dû le téléporter sans faire exprès. Elle allait se relever quand une main l'attrapa par les épaules. Une main qui essayait de lui arracher son pendentif, l'étranglant au passage. Lucie se dégagea en se relevant précipitamment pour faire face à son agresseur. Un enfant chétif dont l'âge ne devait pas dépasser les sept ans la dévisageait avec un mélange de peur et de curiosité. Ses vêtements se réduisaient à une tunique rapiécée et couverte de terre. Derrière lui des adultes vêtus de la même manière la fixaient avec tout autant d'attention. Des maisons en terre battue s'étendaient à perte de vue et une immense tour de pierres sombres surplombait l'enclos.

Lucie se retourna. Un désert infini s'étendait devant elle. Sendal courrait dans sa direction, paniqué. Pourquoi tous ces gens étaient-ils enfermés ? Ou était-elle ?!

- Sendal, ou est-on ? demanda-t-elle, terrorisée, alors qu'il arrivait à sa hauteur.

Mais avant même qu'il ne lui réponde, une énorme main l'attrapa et la souleva. Un immense troll verdâtre la tenait fermement. Il pointa sur elle un étrange appareil qui bipa à son contact.

- Tu pensais pouvoir t'échapper si facilement ? Retourne là d'où tu viens, vermine.

Il la balança violemment de l'autre côté du grillage. Elle heurta violemment le sol. Sa vue vacilla. Elle sentait un liquide chaud couler doucement le long de son crâne. Elle saignait sans aucun doute.

- Va travailler, sale esclave ! La Tour doit bientôt être finie.

Il tourna les talons, attrapa Sendal et le balança à son tour dans la cage. Les gens autour ne prêtait plus attention à elle, l'ignorant comme si de rien était.

Sendal se réceptionna mieux qu'elle. Il courut jusqu'à la fotialis et se pencha sur elle, les larmes aux yeux.

- Ne t'inquiète pas, tout va bien se passer. Lui dit-il. Petite Lune va s'occuper de toi.

Trop de questions se bousculaient dans sa tête.

- Sendal... ou est-on ?

Sa respiration se faisait de plus en plus faible, elle ne parvenait plus à résister.

- Nous sommes de retour à Cirnial. Murmura-t-il.

Mais Lucie ne l'écoutait déjà plus. Sa vue se brouilla, sa tête se mit à tourner, un bruit strident lui transperça le crâne et...