Dangerous Purity

Chapitre 1

Leighton Hudson's mind

Je fixe mon plafond, perdue dans mes pensées. J'imaginais un million de scénario dans ma tête au sujet de ma rentrée à la faculté d'histoire de l'art. Après quatre ans en enfer, j'allais enfin pouvoir tourner la page et vivre comme une adolescente de dix-neuf ans tout à fait normale.

J'avais hâte d'y être, mais une part de moi était angoissée. En effet, j'allais être séparée de mon grand-frère, le seul qui était capable de m'apaiser lorsque j'étais à deux doigts de craquer. Je déglutis à cette pensée car je savais de quoi j'étais capable : Du pire. Mon regard se posa sur mes nombreuses cicatrices qui habillaient mes bras.

Je ne ressentais que du dégoût envers moi-même, ces marques me rappelaient tout ce qu'ils m'avaient fait subir. Je me rappelle de ces scènes de torture comme si c'était hier. La douleur était toujours aussi pénible. Je fronce les sourcils, me souvenant de chaque coup qu'ils m'avaient donné. Je regarde mon réveil, il affichait 11 heure. Je devais y aller afin de ne pas être en retard.

Je me redresse et masse mes paupières à l'aide de mes doigts, tout ça était loin maintenant et je devais relever la tête et réapprendre à vivre. Il y a trois mois maintenant que nous avions emménagé à Atlanta mon oncle, mon frère et moi. Les deux hommes de la maison travaillaient en tant que mécaniciens dans un garage qui se situait à une vingtaine de kilomètre de la maison tandis que moi je passais mon temps à faire à manger et entretenir le foyer.

Cependant, j'avais bien fait comprendre à Jake – mon oncle – que je voulais reprendre une vie normale et pas être prisonnière dans un rôle de cendrillon. Il m'avait donc permis de reprendre mes études malgré la crainte qu'il m'arrive une merde. Je ne pouvais pas lui en vouloir, comme il le disait si bien, j'étais « une gosse instable ». Il est vrai que depuis que tout cela est arrivé, j'ai développé une sorte de double personnalité. Un côté ange et un côté démon.

Je prends mon sac en cuir noir avant de descendre pour partir en route pour la faculté. Je poussais un grognement en m'apercevant que mon frère avait oublié qu'il devait m'accompagner et que je devrais prendre le bus au lieu d'être confortablement installée dans sa volvo noire. Je crachais un juron et fermais la porte d'entrée à clef puis voyant le bus arriver en haut de la rue, je couru aussi vite que je le pouvais.

Le chauffeur s'arrêta, je pénétrais dans le véhicule en suffoquant à cause de ma course. Une odeur nauséabonde de plastique chaud flottait dans l'air. Les sièges sales et tagués coupèrent mon envie de m'affaler, je décide de rester debout durant tout le trajet, en évitant tout contact avec les barres en fer censées permettre aux passagers de garder l'équilibre. Qui sait combien de milliard de microbes se trouvaient sur ces foutues trucs en ferraille.

Arrivée à la faculté, un nœud se forma à l'intérieur de mon estomac. Je veillais à ce que ma chemise arrive au trois quarts de mes bras afin de cacher mes cicatrices, je ne voulais pas me faire remarquer dès le premier jour de cours. Le bâtiment de couleur crème était d'une modernité étonnante, je restais bouche bée face à la beauté de l'établissement. Traversant le chemin de pavés à vive allure, je passe ma main dans mes longs cheveux bruns.

Je pousse la porte de l'amphithéâtre, tous les regards se posèrent sur moi. Je me doutais que j'étais en retard, ça m'apprendra à baver devant un putain de bâtiment. Fixant mes bottines en cuir noir, je m'installe à une chaise. Ma voisine m'adressa un large sourire, je fis de même.

Sa chevelure blonde descendait en cascade le long de ses épaules. La couleur de sa crinière me rappelait mon joli blond cendré avant que je ne me décide – ou qu'on ne m'oblige – à passer au brun. Elle posa sur regard sur ma chemise blanche et me donna un léger coup de coude pour m'interpeller.