Chapitre 1.

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Cela fait maintenant une semaine jour pour jour que je n'ai plus d'emploi. Je suis exactement dans la même position que quand je suis rentré de l'hôpital, C'est à dire étalé tel une baleine sur le canapé devant la télévision à déprimer et manger toutes les saloperies que je peux trouver. Il est 18h47 et j'entends les clés de Romain dans la serrure, il va encore me prendre la tête pour que je bouge. Je tourne ma tête et fait semblant de m'être assoupie.
Il pose ses affaires à l'entrée et je sent son regard sur moi, je ne bouge pas, je continue à jouer à la belle au bois dormant. Je l'entend prendre la direction de la salle de bain, et il verrouille la porte.
Super, il va évité de m'embêter ce soir, je rouvre les yeux et me concentre sur une émission de télé réalité complètement stupide, mais à cet heure ci, ça me convient très bien. J'attrape la couverture qui ce trouve sur mes genoux et m'emmitoufle. J'aime être une larve, je ne veux pas éclore et devenir un papillon, je veux continuer à rester moi, sans me doucher, ni me peigner, ni faire attention à ma ligne mais faire tout ce que je veux. Je change de chaine à la fin du programme et tombe sur les infos, sa parle de SDF, ce qui va surement bientôt être mon cas si je continue.
-Je savais bien que tu faisait semblant de dormir, parle Romain.
Je lâche la télécommande au sol et me cache sous ma couverture de fortune. Je le sent s'approcher et s'asseoir de tout son long sur moi.
-Romain bouge, tu m'écrases mince.
-J'espère bien que je t'écrase, quand va tu décider à sortir de ce canapé ?
-Jamais est le mot qui convient. Romain j'ai du mal à respirer là.
Il m'enlève la couverture en même temps qu'il ce lève de ma personne. Et viens s'asseoir sur le fauteuil à gauche de ma tête.
-Chloé tu ne peux vraiment pas continuer comme ça, dit-il.
-Je te promet que demain je cherche un autre travail, alors laisse moi tranquille.
-Pff foutaises, tu m'as dit ça mardi je te rappelle.
-Tu es sur ? Je ne m'en souviens pas.
Il ce lève en soupirant pour prendre une bouteille de bière dans le frigo, il l'ouvre, reviens et me regarde.
Je fais comme ci je ne le voyais pas, mais les secondes passent et il ne bouge toujours pas.
-Tu vas me fixer encore longtemps comme ça ? Dis-je exaspéré.
-Le temps qu'il faudra pour que tu ailles au moins te doucher. Tu ressemble à un castor mal peigné ce soir, et je ne veux pas de ça quand je rentre du boulot.
-C'est mignon un castor je trouve.
-Non pas vraiment, siffle t'il. Allez Hop à la douche, et habille toi on sort.
On sort ? C'est cela oui, je suis bien sur mon canapé, je ne bougerais pour rien au monde.
-Tu m'as entendu ? Crie t'il.
-Mais qu'est ce que tu peux être insupportable je te jure si tu continue je déménage.
-Pour aller où ? Il me sourit.
-Méchant. Pourquoi est ce que je sortirais ce soir ? Je m'assois pour mieux le voir et comprendre de quel planète il viens.
- On est vendredi soir, demain c'est le week-end. Je ne vais pas rester enfermé dans cet appartement avec toi qui prend toute la place devant la télé. Et de toute façon il n'y a plus rien à manger. Tu as engouffré tout ce qui pouvait ce trouver ici. Tu risque de prendre 10kilos si tu ne bouge pas. Alors va prendre une douche, t'habiller, te maquiller, histoire que tu ressemble enfin à ma meilleure amie.

J'ai l'impression que si je reste assise ici il va finir par me mettre de force dans cet douche, puis ce munir d'un sac poubelle en guise d'habit afin de me sortir tel un homme des cavernes sur son épaule. Devrais-je quand même tester ? Je ne pense pas. Romain et moi on est amis depuis toujours je dirais. Nos parents s'appréciait beaucoup, mais quand ma famille a disparu dans un accident de voiture à mes 16 ans, il m'a pris chez lui. C'était son premier appartement que ces parents lui payait pour ses études, il a deux ans de plus que moi. Entre nous il n'y a jamais rien eu, même si Romain est très beau, c'est juste que je ne suis pas son style, il me manque quelque chose pour qu'il sois heureux, et ce n'est pas négligeable, car mon meilleur ami est gai, tellement cliché je sais mais pourtant vrai. Il m'a toujours soutenu et sans lui je ne serais rien.
Du haut de ces 24 ans il travaille comme un forcené pour pouvoir voyager, il n'a jamais voulu rester en France. Et quand ce moment arrivera je serais la plus triste du monde.

Nouvelle vie.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant