Déjà le matin, je n'ai pas vu passer la nuit. J'ai encore fait un rêve merveilleux, mais cette fois, il me parait si réaliste que c'en est troublant... Je courais sur une plage de petits cailloux, je fuyais plus précisément. Je fuyais un garçon. Il me courait après lui aussi. Je sentais les petits cailloux s'enfoncer lentement dans mes pieds, c'était à la fois une sensation agréable et désagréable. Je regardais droit devant l'horizon, je faisais en sorte de ne pas me retourner, même si j'en avais affreusement envie. Ma respiration était saccadée car le mouvement de mon corps était imprécis, je vacillais sous le poids de la tristesse et de la rage. Ma cage thoracique brûlait. Mon corps voulait s'arrêter, mais mon esprit l'interdisait. J'étais dans mes derniers retranchements, lorsque, trop affaiblie, je m'évanouie...
Je me réveillais dans les bras du garçon, où mon premier réflexe étais de partir. Mais il n'avait pas l'air de me vouloir du mal. Je ne sais même pas pourquoi je le fuyais. Il était brun, ses cheveux miroitaient aux reflets du soleil. Ses yeux, magnifiquement verts, irisés de marron, prouvaient d'avantage sa beauté. Son visage était pâle, mais sa peau était chaude, réconfortante. En vérité, j'avais envie de rester pour toujours dans ses bras, mais ma fierté m'en empêchait. Reculant avec une mine faussement dégoûtée, je lui demandais pourquoi il m'avait suivie, déclarant qu'il n'avait rien à faire ici avec moi. Sa réponse était un sourire radieux, éblouissant, que jamais je ne pourrais oublier. Je ne pourrais jamais oublier son visage d'ailleurs! A ce moment là, je me sentais un peu misérable, car dans mon rêve je portais mon sweat de tous les jours, bien trop large. J'étais pieds nus, je me demande où étaient passées mes chaussures. Soudain, ce garçon, dont je ne connais d'ailleurs pas le nom, mettait sa main sur ma joue. Au début, je tressaillais, mais lorsque cette douce main pivotait lentement le long de mon visage, il écartait mes cheveux et semblait admirer ce que je cachais habituellement. Son sourire était radieux, il me remplissait de bonheur. Je ne pouvait l'ignorer. J'avais envie de me blottir dans ses bras, de sentir ses mains dans mes cheveux, dans mon cou, le long de mon corps. C'était étrange de penser ça alors que je ne le connaissais pas. Comme s'il lisait dans mes pensées, il mettait sa main forte et douce dans mes cheveux, et les caressa. Puis, il me prenait tout contre lui, et me serrait avec une telle affection que je ne pouvait qu'être heureuse! Quand il desserrait son étreinte, chose que j'aurais aimé éviter, nos regards étaient restés croisés un long moment. Puis il regardait tout les traits de mon visage, et je faisais de même avec lui, jusqu'à ce que nos yeux se retrouvent. Il s'était penché légèrement vers moi, mes paupières commençaient à se fermer d'instinct, et au moment où nos lèvres se frôlaient...
MON REVEIL SONNAIT !!!!!!
Non mais c'est dingue, on dirait que ce réveil a le don de se manifester dans les meilleurs passages de ma nuit! Mon seul souci maintenant c'est de ne pas manquer le bus, car il me faut un temps de réaction avant de me rappeler que j'ai cours.
Bien évidement, il faut que je le rate, et de peu en plus!! Ma seule initiative à présent est donc de courir très vite! J'ai quand même 5 km de là où j'habite à parcourir. Je vous dis pas le temps que ça met à pieds! Arrivée avec 3/4 d'heures de retard, transpirante dans ce sweat noir, respirant fortement, je rejoints ma classe, sans noter le poids des regards peser sur ma peau. Mon professeur ne demande rien. Je cours presque à ma place... qui est déjà prise! Sur le coup je suis tellement surprise de la personne assise que je manque de m'écrouler. Il s'agit d'un jeune homme magnifique, brun, aux yeux vert et marrons... Le garçon de mon rêve.
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Voilà, fini le 2 ème chapitre! Donnez vos impressions et merci de m'avoir lue
