Devant moi. Oui, devant moi se trouve le garçon magnifique de mon rêve! Il est évident qu'il s'agit du même homme! Je le trouvais si beau dans mon rêve, et l'avais tellement observé que je me rappelle des moindres détails de son visage. Et il est là, aussi beau et parfait que je l'avais rêvé. Il me regarde sans pudeur, comme si nous nous connaissons depuis des siècles. Et il me sourit. Ses yeux émeraudes m'observent, rieurs. Il ne se moque pas non. Il donne vraiment l'impression qu'il me connait déjà. Et moi, je le regarde également, mais suis interloquée. Je suis à vrai dire plus que choquée! Que faire quand on découvre une personne dont nous avons rêvé la nuit même en face de soi, et que la relation que nous entretenions était loin d'être simple. Au contraire elle était merveilleuse, unique... En le regardant me sourire ainsi, j'ai envie de lui sauter au cou et de l'embrasser! Mais j'oublie peut-être un peu vite que je ne le connais pas (réellement tout du moins). Et surtout que je me trouve debout en pleine salle de classe, avec un air hébété qui ne peut se détacher du visage de ce magnifique jeune homme. Je suis tellement en transe que je n'entends pas tout de suite les hurlements incessants de mon professeur qui me demande ce que j'attends pour m'asseoir. Je le regarde comme s'il est bête: où veut-il que je m'assois? Ce garçon est peut-être merveilleusement beau, mais en attendant je n'ai pas d'endroit où me poser, il vient de me piquer ma place! Interloqué, le prof désigne ma table et ma chaise sans jeter un seul regard au garçon posé dessus. Je commence à me demander ce qu'il se passe... Le garçon me regarde, se lève, et désigne de sa grande main ma place, me la cédant. Gênée de l'avoir enlevé, je rougis et m'assois enfin. Le prof semble être soulagé de me voir enfin m'asseoir. Cependant il n'a pas l'air de se soucier le moins du monde du beau brun qui se trouve à présent debout. Il me fait un clin d'œil, me regarde profondément et s'en va de la salle de classe, faisant un boucan monstre, mais que personne ne semble entendre. Je trouve d'ailleurs étrange que la peste Kelly qui me gâche la vie ne le regarde pas, il est pourtant si magnifique que c'est impossible de détourner son regard de lui. Par contre elle ne se gêne pas pour me regarder avec son air hautain comme si je suis une pauvre folle sortie de l'asile. Elle me fait pitié dans un sens, je ne préfère pas me préoccuper de personnes dans son genre, ça ne sert à rien de s'attarder sur des gens qui n'ont que ça à faire de leurs journées. Le garçon est reparti sans qu'aucune autre que moi ne l'ai regardé. Soudain, à mes yeux je vois apparaître un arbre, caché à l'abri de tous, entouré d'herbe fraiche, dans le lieu que je suis la seule à avoir découvert. Mon coin à moi, ma partie du lycée. Et il s'y trouve. Puis l'image repars aussi vite qu'elle est arrivée, et, alors que je ne comprends plus ce qu'il se passe, j'ai l'impression que je dois aller là-bas le plus tôt possible, et qu'il y sera, à m'attendre. C'est étrange, c'est comme une certitude, et pourtant je ne suis sûre de rien. Mais j'ai l'impression qu'en y allant, quelque chose que je vais découvrir va perturber mon destin. C'est à la fois effrayant, mais tellement excitant, que j'ai envie de découvrir ce que c'est! Après tout, je n'ai plus rien à perdre... A réfléchir là-dessus, le cours se fini extrêmement vite. Dès la sonnerie, je cours vers mon endroit caché, dans l'espoir de l'y trouver....
Je ne peux que courir de peur qu'il s'en aille, comme un mirage. Alors que rien ne m'assure qu'il y est. Et pourtant, j'ai cette certitude. J'arrive enfin à destination. Le cœur battant, je déplace les lianes qui cachent ce lieu et m'introduis à l'intérieur. Et il est bien là, à côté de l'arbre que j'ai vu en cours. Il se retourne vers moi, et me souris intensément, comme si je lui sauvais la vie. Son corps musclé est entouré d'une sorte de brouillard. Mais son visage est illuminé. Je m'approche lentement de lui et cette impression de brouillard disparait. Il me fixe, je le fixe. Dans un long silence, nous ne faisons que nous regarder. Et c'est alors que je l'entends parler pour la première fois. Sa voix est cristalline, mais virile. Il semble si parfait. C'est magnifique. Je ne peux que le voir, le regarder, l'admirer. Mais ce qu'il me dit m'ôte toute pensée de ce genre.
- Tu es venue, Alexandra! Tu peux me voir enfin!
Ses paroles me laissent sans voix. Des milliers de questions m'assaillent de part et d'autre. Mais une seule me vient:
-Pourquoi ai-je rêvé de toi?
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Voici donc la fin de ce chapitre. A l'issue de celui ci, je crois que des idées me viennent vraiment. Donnez votre avis