Être de chair et de sang.

Chapitre 37

[Maison de Louis; Paris, France; nuit]

Années : 1891;

Autre : Isabella connaît Louis depuis onze mois;

Depuis presque un an, Louis Martel -un jeune paysan français- cachait Isabella chez lui. Il y a onze mois, la jeune femme avait retrouvé son humanité -grâce entre autre à Antonio et Alfie- et avait fui l'Italie et Isak pour venir en France où elle avait rencontré Louis. Ce dernier avait directement compris ce qu'elle était par un moyen obscur mais il n'avait rien dit. Entre eux, au fils des mois, c'était développé un amour fraternel, il l'aimait comme elle était. Sauvage, affamée, inguérissable, asociale. Il la regardait vivre avec tendresse et patience. C'était à lui seul qu'elle avait pu parler, petit à petit, par brides, pour qu'il sache tout d'elle, de sa difficulté à aimer de nouveaux les humains et à survivre parmi eux.

Un bruit répétitif de l'autre côté de la maison réveilla Isabella brusquement. Quelqu'un tapa violemment contre la porte d'entrée de Louis. La jeune femme se leva de son lit, attrapa une robe de chambre qu'elle noua à sa taille et sortit dans le couloir alors que Louis sortait de sa propre chambre. Il la laissa entrer dans celle-ci, souleva un tapis à moitié sous son lit pour révéler une trappe qu'il ouvrit pour permettre à Isabella de s'y engouffrer. L'humain referma derrière elle, recouvrit la trappe et alla ouvrir la porte d'entrée aux visiteurs nocturnes. Isabella tendit l'oreille pour écouter ce qu'il se passait.

‒ Bonsoir messieurs, accueillit-il. Que faites-vous ici à une heure aussi tardive ?

‒ Bonsoir paysan, répondit une voix inconnue. Désolé de vous déranger mais on a entendu dire que vous aviez accueilli une voyageuse chez vous il y a environ onze mois. Nous en cherchons justement une et il se pourrait que ce soit elle.

‒ Oh oui, je comprends, assura Louis. Cependant, la voyageuse est repartie ce matin.

‒ Est-ce que vous en êtes sûr ? Cette femme a tenté de voler notre patron il y a un an.

‒ Oui, j'en suis sûr. 

‒ Est-ce que vous savez où elle est allée ?

‒ Je ne sais pas vraiment mais elle m'a parlé d'une parente éloignée en Angleterre qu'elle voulait visiter.

Il y eut un petit blanc avant qu'un des inconnus ne parlent :

‒ Merci de ce renseignement et encore désolé pour vous avoir déranger si tard.

Elle entendit la porte claquer alors qu'elle réalisait ce qu'il se passait : ils étaient à sa recherche et étaient plus proche d'elle qu'elle ne s'y était attendue.

× × ×

[Maison des vampires; Dartford, Angleterre; nuit]

Date : Jeudi 24 décembre 2016

Evan n'en voulait pas tant que ça à Lexie en vérité, il ne savait juste pas comment prendre tout ce qu'elle lui avait avoué. Apparemment, il en avait parlé à Beth et à Edward, avait mis des mots sur ce qu'il avait ressenti puis avait décidé de venir la voir.

Avant de sortir de la cuisine, Evan s'était approché d'elle pour l'embrasser très légèrement avant de repartir avec deux plats de dessert dans les mains, laissant la jeune femme stupéfaite. Après avoir manger les différents desserts, ils s'étaient tous réinstallés installés dans le canapé devant la télévision. Ils avaient prévu de passer la nuit à regarder des films de noël. Lexie était assise à côté d'Evan qui lui avait souri en coin. À vingt-trois heures et demi, tout le monde partit se coucher, fatigués de leur journée. Alors que la vampire brune était en train de mettre son pyjama, son téléphone vibra.