Être de chair et de sang.

Chapitre 4

[Route; Dartford, Angleterre; nuit]

Date : Jeudi 12 septembre 2016

Alors que Lexie tentait de suivre la piste d'un énième lapin dans le but de le vider de son sang, elle s'était retrouvée au milieu d'une route déserte. La jeune femme était prise d'une de ses frénésies de sang dont elle avait l'habitude. Les poches de sang ne l'avaient pas calmés, et apparemment, le sang d'animaux non plus.

Ses amis avaient voulu la suivre à l'extérieur pour l'aider mais elle avait refusé, elle ne voulait pas qu'ils la voient comme ça. Ils savaient pour ses crises mais ils ne l'avaient jamais vu en avoir une. Après tout, ils ne faisaient pas toujours voyage ensemble. Certaines fois, quand ils changeaient de ville, Lexie partait dans un endroit différent d'eux. Elle avait besoin de cette solitude qu'elle avait souvent côtoyer tout au long de ses années et ils le comprenaient.

Son oreille détecta un bruit de moteur plus loin. Elle sentit ses veines sombres se tracer sur ses joues et ses crocs sortirent. Elle voulait partir mais son corps semblait rester sur place.

‒ Merde, jura-t-elle.

Elle s'allongea sur le bitume de la route, les bras en forme de croix. Elle ferma ses yeux pour écouter la voiture se rapprochait petit à petit. Elle s'arrêta juste devant Lexie et un homme en sortit pour lui parler :

‒ Mademoiselle ? L'appela-t-il, inquiet. Mademoiselle, vous allez bien ?

Il s'accroupit à ses côtés et lui tapota doucement le bras du bout des doigts en continuant à l'appeler. Après quelques secondes, il se baissa pour écouter sa respiration mais Lexie ouvrit soudainement ses yeux. L'homme eut un mouvement de recul.

‒ Vous êtes réveillée, soupira-t-il de soulagement. Est-ce que vous avez mal quelque part ? Demanda-t-il gentiment, ensuite.

‒ Oui.

‒ Où ça, mademoiselle ?

La brune ne répondit pas mais continua de le fixer.

‒ Vous tremblez, constata l'homme. Vous avez froid ? Je crois que j'ai une couverture dans le coffre de la voiture. Attendez, je reviens.

Il se releva et courut jusqu'à sa voiture. Lexie en fit autant, elle courut derrière lui à la vitesse vampirique. L'homme prit une couverture avant de se retourner, il sursauta quand il la vit devant elle, surpris de la voir debout.

‒ Vous n'auriez pas dû vous lever, on ne sait pas ce que vous avez. J'allais appeler les secours.

‒ Ils n'auraient rien pu faire, répondit Lexie. Je suis en manque.

‒ Vous prenez de la drogue ?

‒ Pas exactement, mais c'est comme si.

‒ Je crois que je ne comprends pas.

‒ J'ai une addiction, effectivement, mais ce n'est pas à la drogue.

‒ Qu'est-ce que c'est ? Je peux peut-être vous aider, vous emmenez dans un endroit où on vous donnera les soins nécessaires.

‒ Evidemment que vous pouvez m'aider.

Il n'eut pas le temps de réagir qu'elle le plaqua contre la voiture et planta ses crocs dans sa jugulaire. Elle s'agrippa à lui tandis qu'il avait ouvert la bouche dans un cri silencieux. Lexie laissa le liquide épais coulé le long de sa gorge. Elle but de grandes gorgées et elle l'aurait vidé de son sang si son téléphone n'avait pas sonné. Brusquement, Lexie s'arracha de la gorge de l'homme inconscient et le maintient contre la voiture en décrochant.