Je me réveille, comme à mon habitude, à 6h57 précise. Bordel, qu’est-ce que j’ai mal dormi ! Puis je m'habille lentement, je prends mes vitamines et je pars retrouver Adrien. Il me dit :
<< Salut bébé!
- Salut.
Il me sourit, me fixe, m'ouvre la portière et continue:
- Dès que je vois un bout de ton soutif rose, que tu portes en ce moment, je repense à la nuit dans la décapotable quand...
- s'il te plaît, j’ai pas envie de parler, ferme ta gueule.
- tes désirs sont des ordres princesse.
Le reste du voyage se passe ensuite sans bruit. Adrien est un petit soumis, j’aime ça.
Cette nuit, j'ai affreusement mal dormi. J'ai des cernes atroces que j'ai caché avec la dose de fond de teint. J'ai besoin de me détendre:
- Passes-moi une clope Ad'.
- Tiens !
Il me tend le paquet. Je sors mon briquet et l’allume :
- Merci…
Il rougit, c’est vrai que je ne le lui dit jamais d’habitude.
On arrive au lycée, on se gare et on sort de la voiture. Je rentre comme d'habitude à son bras, en prenant soin de ne pas tomber avec mes talons aiguilles, de 12 centimètres bien entendu.
Ce matin, tout le monde est arrivé tôt. Plusieurs personnes se pressent autour du tableau où sont affichées les actualités du lycée par le journal d'ici. Des quelques personnes que je rencontre, je n'entends pas de <> et personne ne vient me faire la bise.
Alors, je commence à faire attention aux personnes autour de moi. Elles me regardent avec dégout, et pitié. Certaines filles se retiennent même de glousser. Que se passe-t-il? Qu’ai-je fait?
- Ad' j'ai l'impression qu'on se fout de moi, mon maquillage a coulé?
-Non princesse, tout va bien.
Puis il me sourit. Bizarrement ça me fait du bien, je lui souris en retour. Il paraît surpris et commence à rougir, ça fait longtemps que je ne lui avais pas montré un signe d'affection et ça à l'air de le toucher. Voilà, j’ai fait ma bonne action de la journée…
Un cri de rage retentit:
-Oh la garce! Comment elle a pu faire ça!
Cette voix, je la connais bien, c'est celle d'Amélie. On entend derrière des sanglots.
C'est là que je vois venir droit sur moi: Amélie, Sarya, Kathleen et Léa. Elles n'ont pas l'air contentes... Qu'ai-je donc fait?
- Zoé Clark! Comment as-tu pus faire ça... À lui! Dit-elle en pointant Adrien du doigt.
- Am' tu parles de quoi là?
- Fais pas l'ignorante salope! Tu sais très bien de quoi je parle.
- La "salope" te dit de te regarder dans une glace avant d'insulter quelqu'un! Je ne vois pas ce que tu veux dire.
Elle m'attrape par l'épaule en soufflant et me tire vers le tableau des "news" du lycée. De loin j'aperçois le gros titre, "Une fille facile".
Un sentiment m'envahit, la peur. Je ne l'ai jamais ressentie jusqu'à maintenant. C'est un mélange de crainte, de honte et de désespoir. C'est un sentiment indéchiffrable, indomptable. La peur vous envahit, et vous transpercé, vous dévorant entièrement.
La foule autour du panneau nous laisse passer, sans un mot. Et je me retrouve devant une photographie de moi, nus, entre deux garçons, nus également en train de me faire l'amour. Et moi je suis au milieu, en train de faire une fellation à un troisième. C'est déguelasse. Il n'y a pas de mot pour décrire mon dégoût en voyant ce que je suis vraiment. Comment j'ai pu devenir cette chose?
Un article paraissait à côté: " Qui l'eut cru que la populaire Zoé Clark n'était autre qu'une "pute" ayant une soif démesuré du sexe?? Trompant ainsi son copain Adrien Pens, la belle à raté son infidélité, quelqu'un était là pour les photographié. L'identité des 3 garçons sont encore en recherche, mais vous ne tarderez pas à le savoir dans le prochain article!
P.S: Si vous penser savoir qui c'est! N'hésitez pas à passer au bureau!"
Je restai bouche bée. Je suis dans un rêve et je vais bientôt me réveiller... Non. Je ne rêve pas. C'est bien moi. Qu'ai-je fais? Suis-je folle?
Puis la voix légèrement cassé d'Amélie se fit entendre dans mon oreille:
- Maintenant je sais pourquoi tu ne te souviens de rien de la fête de Thomas, tu ne voulais pas nous dire que tu étais en train de coucher avec trois mecs!
- Je te promets que je ne m'en rappelle plus!
- Et tu veux que je te croie? Toi, la fille facile? Sale traînée.
Et elle partit, me laissant seule, avec Adrien qui venait de voir la photo et l'article et qui pleurait silencieusement.
- Ad', ce n'est pas ce que tu crois, je n'ai jamais...
- Tais toi! Tu m'as déçu! Ça ne sers à rien que tu me mentes! Tu t'enfonces! Je te déteste!
Une gifle partit, je la reçus en pleine joue.
J'ai mal.
Pourquoi de simples mots me font autant de peine?
Je n'ai jamais voulu ça, et je ne me rappelle pas l'avoir fait. Je suis un monstre.
Je porte la main sur ma joue, la bouche grande ouverte, les yeux surpris. Je ne sais que répondre.
Je suis humilié, devant tout le monde, j'ai encore plus mal.
Sarya arrive, folle de rage, en seau d'eau à la main et je me le reçois, en pleine figure, me mouillant de la tête au pied. Tout le monde rit, il rit de moi. De mon état, de moi. Étonnement. J'ai froid.
- Sale pétasse! Je t'en voudrais toujours de nous avoir mentit et d'avoir fait du mal à Adrien.
La sonnerie retentit ensuite et tout le monde se dirige vers sa classe, sauf moi. Je reste pétrifié au milieu du couloir.
