Seth [OS]

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Un petit One-shot à propos du tout premier vampire que la Terre ait porté.

***

Le vampire originel.

Le combiné tomba sur son socle avec un bruit sourd, mettant fin à une conversation froide. Seth soupira, soulagé que ce soit fini, même une simple discussion avec Zelyan, son maître, pouvait très mal finir. Le jeune vampire aurait préféré entendre la voix d'Ereyne, sa jeune soeur, quelle déception cela avait été lorsqu'une voix grave et suave avait bercé ses tympans au lieu d'une douce mélodie.

La chaleur humide empoisonnait l'air de son appartement et celui de toute la ville. New York qui ne dormait jamais vivait sous une pluie chaude continue depuis presque un mois.

Pas d'inondations en vue mais cela ne saurait tarder. Au trentième étage d'une grande tour Seth ne risquait rien mais en bas les habitants commençaient à avoir peur. Et la pluie n'était pas leur seul sujet d'inquiétude.

Un scandale né en Angleterre s'était répandu sur toute la surface du globe, créant une grande suspicion et un climat propice à la crainte de l'autre, au communautarisme.

La "Révélation" disaient certains pasteurs à leurs cheptels. Des créatures venues tout droit des enfers, créées par le diable en personne vivaient clandestinement sur terre et tuaient les humains égarés.

Bien qu'ils n'en aient pas encore rencontrés un seul, du moins en le sachant, les new-yorkais vivaient avec la peur de croiser un vampire, ou l'impatience selon les caractères.

Seth voyait la ville qu'il habitait depuis sa fondation opéré un profond changement de mentalité.

Trois tendances se dégageaient, tout d'abord les négationnistes, ils réfutaient en bloc la présence supposée des vampires et autres monstres, criant à qui voulait bien l'entendre que tout ceci n'était qu'une rumeur sans fondements.

Rumeur créée par des esprits faibles et ignorants.

Ensuite venaient les pessimistes, probablement les plus proches de la réalité, qui voyaient une menace. Les pessimistes étaient de tout bord politique et religieux, des fanatiques comme des gens intelligents.

D'après eux il fallait prendre très au sérieux cette menace et l'éradiquer.

Certains prêtres avaient déjà lancé la chasse aux vampires, offrant bénédictions et gousses d'ail à tous les combattants du malin.

Restait les optimistes, les fous, ceux qui ne voyaient qu'une évolution de la vie, des gens avec qui s'entendre, des monstres au caractère humain.

La jeune génération bercée d'histoires fantastiques et surnaturelles où les contes ne servent plus à faire peur et à enseigner mais à faire rêver.

Des rêves d'aventures et de romances où les méchants perdent à la fin et où l'amour triomphe.

Seth ne l'avouerait pour rien au monde mais il était de ceux là, il espérait que l'harmonie pourrait régner malgré les différences.

Peut être était ce la raison pour laquelle il tombait si souvent amoureux de toutes ces jeunes femmes exceptionnelles qu'il rencontrait pour la plupart à l'université de New York où il enseignait sous différents noms depuis quelques siècles.

Il avait ce style du prof passionné, avec son blouson en cuir usé jusqu'à la corde, les bottes assorties et le regard ténébreux, non pas dû au maquillage mais à des cernes d'insomniaque millénaire.

Les gens s'arrêtaient souvent à ces trois détails, négligeant sa chemise froissée et sa cravate mal nouée, partiellement cachée par une large écharpe en tissu enroulée n'importe comment autour de son cou.

Apocalypse, Immortels 1.5Où les histoires vivent. Découvrez maintenant