Harry se trouve sur le pas de la porte. Vêtu d'un simple pantalon élimé, d'une chemise à point noirs sur fond blanc et d'une paire de Ray-Ban, il est tout bonnement délicieux.
" Salut. " murmure-t-il.
Je l'invite à rentrer silencieusement et celui-ci s'immisce dans le hall avec un énorme sourire. Je m'aperçois seulement qu'Harry tient de sa main gauche un imposant bouquet de roses rouges.
" Je suis passé chez le fleuriste dès que j'ai su. " avoue-t-il en me les rendant.
Instinctivement, j'agrippe le bouquet et l'hume. L'odeur est divine, Harry a décidément de bons goûts.
" Merci, c'est très gentil de ta part mais je ne m'attendais pas à ce que tu m'offres quelque chose. " admetté-je, les yeux fixés sur mon cadeau.
" De toute façon, ça me fait plaisir. " sourit-il alors que je ferme la porte.
Ma maternelle arrive comme une tornade dans le hall. Ses cheveux sont comme d'habitude magnifiquement coiffés et son mascara ne bave pas encore sous ses grands yeux de biche.
Comparée à elle, je dois être dans un état déplorable.
" Harry, ça me fait plaisir de vous rencontrer. Je suis Eadlyn, la maman d'Ewa. " murmure-t-elle en lui tendant la main.
Celui-ci serre immédiatement sa poigne, en hochant la tête.
" Venez, nous sommes tous réunis dans le salon. " ajoute ma mère en pointant du doigt la pièce avoisinante.
Tous le trois, nous nous dirigeons vers la pièce dite. Ma mère mène la danse, en tête du peloton, tandis qu'Harry et moi sommes à la traîne, derrière.
Dès que nous passons le pas de la porte, une multitude de regards se dirigent vers nous, visant particulièrement Harry et mon superbe bouquet de fleurs.
Comme à son habitude, Harry n'est pas du tout gêné et garde la tête haute.
" Hola tout le monde. "
Les regards se détachent de mon patron et se concentrent exclusivement sur ma mère, qui elle, reste imperturbable.
Eadlyn Belize dans toute sa splendeur.
" Je vous présente Harry, un ami proche d'Ewa. "
Comme je m'y attends, mon père se lève instinctivement de sa chaise et hurle :
" Viens t'asseoir près de moi, jeune homme. On avait prévu une chaise de secours. "
Je remarque qu'un sourire se forme sur la bouille d'Harry. D'une démarche assurée, il se rend jusqu'à la chaise vide, m'abandonnant sur le pas de la porte.
Les discussions recommencent, ne sachant pas quoi faire, je m'installe aux côtés des plus petits.
Boo s'attèle à coiffer la chevelure de sa poupée, tandis que Diego empile les playmobils de différentes couleurs.
" Marraine ! " hurle la petite, excitée, alors que je m'installe près de son petit corps frêle.
" Mon petit cœur. " murmuré-je, alors que je l'emprisonne entre mes bras.
" Tu m'as manqué, marraine. Depuis que t'es plus chez tati, je te vois plus. "
Ses petits yeux bleus me scrutent, elle est tellement mignonne. Ma filleule a définitivement une apparence angélique, ses traits sont fins et ses petites dents de travers ne lui ajoutent que du charme.
Boo est la fille aîné de ma tante Elora, celle-ci ayant encore un petit garçon, dormant à l'étage dans le berceau disposé à cet effet.
" Je sais, moi aussi. "
" Tu viendras plus, hein. " murmure-t-elle en bougeant son petit postérieur contre mes genoux.
" Oui, p'tit cœur. "
" Ça va alors. Tu peux tenir princesse Bella ? " questionne-t-elle en me tendant une Barbie aux longs cheveux roux. " Il faut que j'habille le prince, ou tout le monde va voir son zizi. " elle pouffe dans sa maman.
J'esquisse un sourire, réservé à l'insouciance de son âge.
Boo tente de me décrire son nouveau amoureux, Evan, mais Neals l'interrompt dans son élan.
" Coucou les filles ! " murmure-t-il et pose son bras sur mes épaules.
Boo le nie ouvertement, celle-ci m'a déjà avoué qu'elle n'aimait pas Neals. Du haut de ses 5 ans, celle-ci a déjà un caractère bien trempé.
Je n'ai jamais compris pourquoi elle ne l'appréciait pas, peut-être parce qu'il a refusé de lui donner des bonbons, il y a de cela un an.
D'un geste doux, je pousse son bras de mes épaules. Neals reste calme et susurre dans mon oreille :
" Depuis quand tu as un ami autre que moi ? " quémande-t-il.
Instinctivement, mes yeux se dirigent vers Harry. Les regards de mon patron et de mon père me scrutent. Je crois distinguer une once de jalousie dans les iris de mon employeur mais ceux-ci reprennent leurs couleurs initiales fissa.
" Ça ne te regarde définitivement pas. " avoué-je en me relevant.
Neals m'insupporte, depuis son retour, j'ai l'impression qu'il n'est plus même. J'ai le sentiment d'être une poupée qu'il magnie au gré de ses envies sexuelles.
Frustrée, je me rends jusqu'à mon père et celui-ci m'accueille, une expression enjouée sur le visage.
" Ewa, prends une chaise et viens à mes côtés. "
Je jette un regard étrange à ma mère et celle-ci hausse les épaules.
Mes parents forment un couple amoureux. Depuis trente ans, ils se supportent et s'aiment d'une façon incommensurable. Ils sont tellement en amour l'un pour l'autre qu'ils se tiennent en ce moment même la main.
" Pourquoi ? " questionné-je, sceptique.
" Parce que j'en ai envie. "
Je hoche la tête, n'osant pas refuser quoique ce soit à mon paternelle.
Je reviens quelques secondes plus tard avec un siège en daim.
Je m'y pose et rencontre instantanément le regard de ma mère.
" Tu voulais que je sois près de toi, chose faite. " prononcé-je, stoïque.
" Ne prends pas cet air sérieux ma crevette. "
Je lui frappe l'avant bras et celui-ci m'offre directement un sourire conspirateur.
Je n'ose même pas rencontrer le regard d'Harry tant mes joues sont rouges.
" Elle est belle ma fille, non ? " questionne mon père à l'attention d'Harry.
Harry se trémousse sur sa chaise quelques instants, capte mes yeux et prononce de sa voix rauque et sensuelle :
" Très, même beaucoup trop. "
Nos regards peines à se décrocher, tant l'osmose qui règne entre nous est puissante.
" Bien, je vais aller chercher les alcools forts. " avoue ma mère et s'oriente vers la cuisine.
Un bon digestif, voilà quelque chose qui va réellement me détendre pour la suite des festivités.
Je sens que cette soirée va être remplie de rebondissements.
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adepte. | h.s
FanfictionEwa Belize ne vit que pour une seule chose, son rêve. Un songe banal qui conduit son existence depuis son adolescence, être la propre designer de sa ligne de sous-vêtements féminins. Tandis que le budget prévu à cette effet se désemplit de jours en...