One Shot #14

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La chambre blanche

Encore et toujours assise entre ces quatre murs blancs. Certes, c'est apaisant, mais ils donnent l'impression d'être déjà morte. Je ne suis pas idiote non plus, et il ne faut pas se cacher la vérité, je sais ce qui m'attend et je sais pourquoi je suis dans un hôpital. Je vais mourir. Ma famille est au courant, elle l'est depuis bien plus longtemps que moi... 25 ans... C'est jeune pour mourir... Mais, je l'accepte... Il le faut bien, sinon comment vais-je réussir à rester seine d'esprit ? Alors que je suis dans mes sombres pensées concernant la mort, un homme dans la trentaine, aux oreilles percées entre dans ma chambre. Un homme que je n'ai jamais vu ici... J'ouvre la bouche pour lui demander s'il est un nouveau médecin, mais alors que je prononce mon premier mot, mes paupières deviennent lourdes et mon souffle me manque. Sans même le vouloir, mes paupières se ferment lentement. Puis, c'est le noir total.

...

Des voix me sortent de mon sommeil. J'ouvre difficilement mes paupière, et je lève la main pour me frotter les yeux, mais mon bras est comme collé au lit. Ma tête est lourde et alors qu'encore une fois, je tente de relever ma main pour la poser sur mon front afin de vérifier si je fais de la fièvre, je réalise que mon bras est attaché à la table sur laquelle je suis couchée. Et que je ne suis plus dans la même chambre aux murs blancs. Je suis dans une pièce plus petite, les murs sont gris et sont recouverts de tapis. Je relève encore la tête, et en ignorant la douleur que cet acte me procure, je regarde mon bras. Il est ligoté à l'aide d'une corde raide. Celle-ci me frotte la peau, et quand j'essaie à nouveau de bouger ma main de haut en bas, le sang perle à mes poignets. Je lâche un petit cri de douleur. C'est à ce moment que je réalise que je ne suis pas seule.

-Qui-êtes-vous ? Demandais-je à l'homme de toute à l'heure, celui aux oreilles percées.

-Moi?

-Oui, vous.

-Je suis Luke.

Le tente à nouveau de bouger mon bras, mais à nouveau, du sang fait petit à petit son apparition sur ma blouse d'hôpital. Attendez... Je ne porte plus ma blouse d'hôpital! Graduellement, la panique m'envahit. Je dois quitter cet endroit débile. Des hommes en costumes font alors leur entrée dans la pièce. Les mêmes hommes que la dernière fois... Qu'est-ce qu'ils me veulent encore? Je dois quitter cet endroit débile. Prise d'une force qui m'était jusqu'alors inconnue, je pousse mes deux bras vers le haut, arrachant ainsi les cordes qui me maintenaient prisonnière. Je lâche un cri de douleur, avant de dire aux hommes qu'ils ne m'auraient pas une deuxième fois. Poussant tout le monde sur mon chemin, j'accours vers la porte grande ouverte, le bras dégoulinant de sang, et le front ruisselant de sueur. Alors que je pensais pouvoir finalement m'enfuir de cet endroit maudit, je fonce dans le mur. Je recule de quelque pas, il n'y a que la porte ouverte, c'est comme si le monde s'arrêtait à cet endroit précis et qu'un mur invisible y avait été mis pour nous empêcher de tomber. Soudainement, je sens quelque chose de froid et piquant au niveau de mon épaule, lorsque je baisse mon regard, j'aperçois une seringue plantée dans mon bras, elle est à moitié vide, m'indiquant ainsi qu'on m'en a déjà injecté une bonne partie. On vient de m'administrer du poison. L'homme aux oreilles percées - Luke, si c'est son vrai nom - vient de me tuer.

...

Pour la deuxième fois dans la journée, je suis réveillée par des voix, celle de Luke, et celle de quelqu'un que je ne connais pas.

-Que c'est-il passé? Demande le premier

-Elle a recommencé... Lui répondit Luke.

-Quoi? Encore? Et elle est toujours persuadée qu'elle va mourir?

-Oui, et même que cette fois, elle ne m'a pas reconnu. Quand je suis entré dans sa chambre ce matin, elle s'est endormie et lorsqu'elle s'est réveillée, elle a arraché ses fils de perfusion, s'est levée en courant et en se débattant avant de foncer dans la porte à plusieurs reprises.

L'homme ne répondit rien, mais on pouvait facilement deviner qu'il hochait la tête. Puis, il se prononça enfin:

-Il faut vraiment trouver un moyen de régler ses crises d'hallucination.

FIN


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