•M•
Trousse, cahiers, tout le monde était là, le cours allait débuter. Je tirais les manches de mon pull en laine noir, en les attrapant de mes maigres doigts. Je les serrais contre ma poitrine pour réchauffer. Je regarda par-dessus la fenêtre à côté de laquelle j'étais assise, dehors, la neige tombait. De gros flocons blancs tournoyaient dans le ciel d'hiver. C'était beau, c'était pur. Contrairement à moi.
Ma gorge se noua soudainement du fait que cette idée me traverse l'esprit.
Fin du premier cours.
Début du deuxième cour...
... Fin du dernier cours.
Voilà à quoi se résumaient mes journées ; vide et inutile. Je ne sers pas à grand chose, je ne suis qu'un objet faisant parti du décor, rien de plus. J'ai beau me dire que qu'une fois mes études finies je pourrais reconstruire ma vie, mais je n'arrive pas à me projeter dans l'avenir.
J'observe les autres en silence, je me fais discrète, ne m'attirant aucun problème. Je suis plus seule que jamais, mais ça convient, vraiment.
Ils s'amusent, ils profitent. Ah tiens, un des garçons de ma classe essaye de draguer la plus jolie fille de la classe. Oh, elle ne le repousse pas ! C'est qu'elle a un faible pour lui. Et voilà, c'est reparti, comme à chaque fois ; un nouvel amour de lycéens qui ne tiendra certainement même pas deux semaines. Après tout, qu'importe.
Quel intérêt d'avoir des personnes près de vous, si elles ne sont là qu'histoire de ne pas rester seules? Rien, poussière, ces personnes ne valent rien.
Je continuais à regarder la neige tomber, avec les yeux aussi vides que le néant.
Existe-t-il un endroit, plus amusant que celui-ci ?
1 A N P L U S T A R D
Le couloir était vide, le claquement de la semelle de mes chaussure résonnait bruyamment.
Quand j'ouvris la porte pour sortir, tout était blanc dehors. Je ferma mon manteau et enfouis ma tête dans mon écharpe tour de cou, au contact du froid.
En entamant ma marche quotidienne, j'observais les bus passer devant moi, je rentre toujours à pieds, et n'ai jamais pris le bus ; je trouve ça horrible. La marche à pieds ne fait pas de mal de tout façon, elle n'a jamais tuée personne, quoique.. Aha.
Cela faisait environ 5 minutes que j'étais sortie du lycée, en direction de chez moi. Quelle journée de merde aujourd'hui, enfin ça ne change pas tellement de d'habitude, la routine quoi.
Tout d'un coup, je vis trois ombres se placer devant moi, une d'elles tenait quelque chose de brillant. Le temps que je réalise, trois filles de ma classe se tenaient devant moi, une paire de ciseaux en mains. Ça sent le coup foireux à quarante kilomètres.
« Oui ? Leur demandais-je.
Tu sais qu'aujourd'hui tu es encore plus laide qu'hier ? »
Elle et ses deux amies se mirent à pouffer de rire.
« Ah oui, vraiment ? Si vous saviez comme vos avis m'intéressent tellement ! » , répondis-je d'un air provocateur.
En face de moi, la fille tenait les ciseaux dans ses mains esquissa un sourire carnassier. Il faut que je parte, et tout de suite.
« Hé toi, pas si vite ! »
Me*de. Me*de. Me*de.
« Qu'est ce que vous voulez à la fin ?- On veut juste s'amuser voyons ! », un faux sourire s'étirait sur leurs lèvres.
Avant même que je ne puisse réagir, la fille aux ciseaux attrapa mon manteau et me rapprocha d'elle. Crick. Étalée dans la neige, se trouvait une touffe de mes cheveux.
Essayant tout de même de me débattre avec hardeur, c'était peine perdue, mon harceleuse n'avait visiblement pas l'envie de lâcher prise.
Elle me mit un coup de genou, douloureux, dans l'estomac sous le ricanement des ses copines.
« Ça c'est pour avoir demandé un stylo à Ethan ! », cria-t-elle.
Un deuxième coup de genou vient alors s'enfoncer de plus belle dans mon estomac déjà fragile. Je vais vomir.
« S-stop... », murmurai-je.
Ma harceleuse me prit par la capuche et me jeta violemment dans la neige, ma main heurta alors un petit muret sur le trottoir.
Une plaie s'ouvrit, un liquide rouge visqueux se mit à tacher petit à petit la neige blanche.
J'étais avachie sur le sol et elle me toisa de sa hauteur, l'air satisfaite de son travail, de son œuvre, de son méfait.
Elle me tourna le dos comme si j'étais un vulgaire objet sans intérêt, qu'on utilise et qu'on oublie par la suite.
Mon sang continuait de tâcher la neige, et elle, elle partait accompagnée de ses amies et pouffaient de rire, comme si elles venaient de faire une vulgaire blague.
Pourquoi font-elles ça sans raison valable ? De toute façon, ils leur faut bien un souffre-douleur, j'imagine.
J'ai mal, il faut que je rentre chez moi. Je me relevais, tant bien que mal et constata l'étendue des dégâts. Une grosse touffe de cheveux avait été coupées presque à ras.
Après tout, ce ne sont que des cheveux, je ferais une natte à l'endroit où les cheveux manquaient et on ne verra plus rien. Je ne vais déprimer pour si peu.
Les passants me scrutaient de travers, l'air de dire « Mais qu'est-ce qu'elle fait plantée là cette petite ? », mais bien-sûr, aucun n'essaya de m'aider, ils préféraient sans doutes me laisser parterre.
Ignobles, pourritures qu'ils sont.
Il était temps pour moi de rentrer, je me mis alors à courir un peu n'importe où.
•N•
« Nevra ! Viens là s'il-te plaît ! »
Miiko m'appelle encore. Sûrement, une mission. J'emboîtais le pas vers elle pour lui demander la raison de son appel.
« Oui ?
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[Eldarya] Level End
Fanfiction« Je me retrouvais là, une nouvelle fois devant le Crystal, à regarder l'Oracle se démembrer et devenir poussière à vue d'œil. Depuis les récentes catastrophes qui ont poussé Eldarya au bord du gouffre, rien n'avait été fait pour améliorer les besoi...