Romanogers À Poudlard

Les Larmes De Natasha

Steve ignore combien de temps s'écoule.
Peu à peu, les autres Avengers les rejoignent et s'asseyent autour d'eux.
Les sanglots de Natasha s'arrêtent peu à peu. Elle s'est endormie dans ses bras.
- Elle dort, dit-il aux autres.
- On devrait l'emmener à l'infirmerie, répond Clint.
Tous aquiescent mais sont incapable de bouger.
- Depuis toutes ces années que je la connais, je ne l'ai jamais vue comme ça, dit Clint. Je veux dire... C'est normal comme réaction. Mais c'est de Natasha qu'on parle. Elle n'a jamais pleuré de toute sa vie. Elle dit que les larmes, c'est une perte de temps inutile.
Tous restent silencieux.
- Elle ne s'est pas écroulé quand elle a vu la nouvelle, dit Tony. Quand elle est sortie de la salle, son visage était de marbre. Si je n'avais pas lu l'article donnant le nom des deux aurors, je n'aurais jamais su qu'elle était concernée. J'aurais craqué avant.
- C'est Natasha, dit Bruce. La fille qui ne laisse voir aucune émotion, qui garde tout en elle.
- Qui s'inquiète plus pour les autres que pour elle, ajoute Thor.
- C'est Natasha, et maintenant elle a besoin de nous, dit Steve. A nous d'être là pour elle.
Il se redresse précautionneusement, portant Natasha dans ses bras.
- Allons à l'infirmerie. Je suppose que Mme Pomfresh pourra l'aider.
Les autres se lèvent et ils s'avancent, procession formelle.
Mme Pomfresh est là, devant l'infirmerie. Mais elle n'est pas seule. Le professeur Dumbledore est à ses côtés.
- Messieurs, les salue-t-il sobrement. Mme Pomfresh a préparé un lit pour elle.
Steve les suit et installe Natasha délicatement.
- C'est une tragédie, dit Mme Pomfresh. La pauvre enfant. L'apprendre ainsi...
- Je sais, répond Dumbledore. Hélas, on ne peut revenir en arrière. Je suppose qu'il est inutile de vous demander de retourner en classe, jeunes gens ?
- Il est hors de question que je laisse Natasha, dit Clint en s'avançant.
- Et je pense pouvoir affirmer au nom de tous que nous ne bougerons pas non plus d'ici, dit Steve à son tour.
- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, cela risque de la perturber, tente de s'interposer Mme Pomfresh.
- Elle est déjà perturbée. Elle a besoin de ses amis, dit Dumbledore d'une voix calme. Néanmoins, lorsqu'elle se réveillera, il faudra que je lui parle seul à seule quelques instants. Je compte sur votre coopération.
- Bien entendu professeur, dit Steve.
Les Avengers s'asseyent autour de Natasha, Steve prenant sa main et la caressant doucement. Clint fait de même avec son autre main.
Le professeur Dumbledore les regarde quelques instants puis s'éloigne, rejoignant Mme Pomfresh.
Clint se lève en silence.
- Je reviens, je vais à la pêche aux infos, murmure-t-il.
Il s'éloigne et se fond dans les ombres, jusqu'à ce qu'il réussisse à entendre la conversation des deux adultes.
- Albus, comment cela a-t-il ou se produire ?
- Cela fait des mois que nous savons que Voldemort est de retour.
L'infirmière étouffe un cri.
- Professeur, on dit que... Que lorsqu'on prononce son nom...
- La peur d'un nom ne fait qu'amplifier la peur de la chose elle-même. Les Romanoff étaient de puissants sorciers. Il a sans doute voulu les rallier à sa cause. Mais c'étaient également les sorciers les plus droits et les plus intègres que je connaisse. Leur ancienne amitié ne les a pas empêché de voir le monstre qu'il est devenu.
- La pauvre petite... L'apprendre ainsi...
- Je suis tout à fait d'accord. Je ne comprends d'ailleurs pas comment cela a pu se produire. La Gazette a diffusé l'information très rapidement. Avant même que le Ministère ne m'ait prévenu et m'ait demander de lui annoncer la triste nouvelle.
- Vous voulez dire que...
- Je ne veux rien dire. Je trouve juste cela curieux. Pas vous ?
- Si... Mais les implications que cela soulève sont terrifiantes.
- Oui.
Le silence retombe. Clint recule et rejoint ses amis sans se faire remarquer.
Tous l'interrogent du regard.
- Plus tard, murmure-t-il.
Ses yeux tombent sur Natasha, toujours endormie mais extrêmement pâle.
Soudain, ses yeux s'ouvrent. Elle regarde autour d'elle déboussolé. Puis, elle se souvient. Tous peuvent le voir dans son regard.
Tous peuvent voir les fantômes qui se meuvent derrière ses pupilles.