Commencement

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Il est huit heures, Armand et Thomas viennent d'arriver. Maman charge leurs sacs avec le miens dans le coffre de notre Honda Accord grise. Je monte devant, les garçons vont à l'arrière, et nous quittons la maison direction Noisiel.
Rubis est arrivée en avance, pour une fois, nous la rejoingnons sur le parking. Elle découvre alors les visages de nos deux compagnons, dont elle n'avait qu'entendu parler, et de notre animatrice, Tania. Le temps de dire aurevoir à ma mère et j'embarque dans le car numéro trois de Seine-et-Marne à destination de Taizé.
Assise à côté de mon amie, à l'avant du bus, le trajet ne parrait pas si long. Les autres jeunes du groupe de Torcy et Val Maubué dorment les trois quart du temps et seules les voix d'Armand et Thomas nous tiennent compagnies. Pourtant, nous nous leur adressons guère la parole de ces quatre heures et demi de route.
Arrivés sur place, nous déposons nos bagages sous une grande tente blanche nommée "R" puis nous nous regroupons dans l'église pour entendre les insctructions.
Tania, dans son léger manque d'organisation, profite de ce temps pour aller à la Casa où on lui remet nos cinq tickets repas ainsi que les numéros de nos dortoirs : 107H pour les garçons, et 102D pour nous.
Il faut savoir qu'à Taizé, nous logeons dans des batiments divisés en une dizaine de chambres par des murs très fins qui réduisent l'isolation à un niveau très faible. La 102D était donc entourée de trois autres chambres dont deux occupées, en partie, par des animatrices.
Lorsque je tire la porte, mon cœur bat la chamade. Je jette un dernier regard à Rubis, elle semble tout aussi perplexe, avec qui va-t-on partager nos nuits? Seront-elles cool ou totalement associables? Tant de questions se bouscoulent dans ma tête quand je me retrouve nez-à-nez avec une femme, d'une cinquantaine d'années, assez imposante, au regard doux et accueillant. Elle se présente en tant que Béatrice, l'animatrice des filles avec qui nous partegerons la chambre. J'aperçois un respirateur, le sien, et remarque que, des six lits superposés, les trois du bas sont déjà pris.
- Bonjour, vous dormez ici?
Je me retourne et découvre notre première colocataire. Anaïs, 17 ans, ivoirienne, en terminale ES, plus petite que moi mais très jolie. Je me sens imédiatement avec elle comme avec une amie et lui explique :
- J'ai le vertige. Ça ne vous dérangerait pas de nous laisser les lits du bas?
Elle n'y voit aucun inconvéniant et déplace ses affaires tout de suite. Rentre alors Lyssa, 18 ans, congolaise, en terminale aussi ; une jeune fille pleine de vie au caractère inimmitable. Elle est suivit de Violette, 17 ans, notre dernière colocataire et de Mélanie, 15 ans, la cadette de leur aumonerie. Toutes les quatre originaires de Pierrelatte, dans la Drôme, elles ont aussi deux autres points communs : leurs cheveux bruns et leur mètre soixante.
Notre installation terminée, elles nous emmène à la source St Etienne, derrière les dortoirs, où reigne un calme plat et imposé. Ce lieu splendide parrait tout droit sorti d'un film américain, autour de nous des arbres aux feuilles mordorées et soudain, une clairière avec un étang et une source artificielle à l'eau si claire qu'on pourrait la boire. La douce brise qui souffle ce jour là, emporte nos murmures aux oreilles des pélerins venus se recueillir qui nous demandent bien gentiment de réduire le volume de nos jacassements.
Comme le parc ferme à 19h, et que Lyssa a peur de s'y retrouver enfermée, nous retournons à la 102D. Vétrice nous quitte pour aller faireEun tour et Anaïs en profite pour brancher son portable à la prise située à l'extérieur de la chambre. C'est alors que nous découvrons la pire des choses qui soit, le cauchemar absolu de Béatrice : aucune des prises à proximité ne fonctionnent. Leur animatrice ne pouvant pas dormir sans son respirateur, les filles décident d'aller la prévenir pendant aue Tania va à El Abiodh voir si une autre chambre ne pourrait pas lui être attribuée.
C'est ainsi que Rubis et moi nous retrouvons seules pour le gouter : un thé au citron avec du miel qui sent le liquide vaisselle et un pain au chocolat trois fois plus petit que ceux trouvés en boulangeries.

À la suite de ce bref ravitaillement, nous nous rendons au magasin d'exposition des frères de la communauté. C'est là que nous retrouvons Béatrice et Tania qui nous explique que le problème est réglé, que Béatrice va changer de chambre. Rubis m'accompagne à la recherche des filles quu cherchent toujours Béatrice. Mais nous ne les trouvons pas avant la réunion de 20h, à l'église, où nous accueillent deux frères de la communauté.
Les filles nous y rejoingnent rapidement et nous présentent Julien, 17 ans, des cheveux bruns touffus, Vincent, 15 ans, dragueur très investit et Nicolas, 17 ans, un peu énervant sur les bords ; tous trois des fumeurs pour le style de leur aumônerie.
Béatrice, assise un peu plus loins, vient s'assoir à nos côtés pour nous exposer l'idée la plus brillante du voyage, "l'idée déclancheuse".

Les filles de la chambre 102DOù les histoires vivent. Découvrez maintenant