Ch.1) L'enlèvement

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Il faisait noir. Le vent me fouettait le visage. Je marchait tranquillement dans la rue quand c'est arrivé. Quelques minutes plus tôt j'avais laissé Adélaïde, ma meilleure amie, devant chez elle, après que nous ayons été au bowling toutes les deux. Il était 23 h. Mes parents m'avaient prévenu que c'était dangereux de me balader seule dans la rue à cette heure. Je n'aurais jamais dû y aller.

- Au revoir Adé ! ai-je crié à ma meilleure amie alors qu'elle rentrait dans sa maison.

Je me suis retrouvée toute seule. Ce n'est pas grave, ma maison est à quelque rues d'ici. Mais je n'étais tout de même pas rassurée. Avec empressement, j'ai marché dans la rue des Martyrs. J'ai frissonné. Il faisait vraiment froid. Et sombre. Soudain, j'ai vu une silhouette au coin de la rue. J'ai secoué la tête. La silhouette avait disparu. Arrivé à la bifurcation avec la rue Einstein, j'ai de nouveau vu la silhouette. Elle était au bout de la rue. Guère rassurée, j'ai tourné les talons et me suis engagée dans la rue Menier. Ca ferait un détour mais tant pis. J'ai jeté un coup d'œil derrière moi. La silhouette me suivait. Je me suis mise à courir. La silhouette aussi.

Affolée je me suis cachée derrière une C4 Citroën grise. J'essayais de ne pas faire de bruit. Pourquoi est-ce que cette silhouette me suivait ? J'ai lentement sorti ma tête de derrière la voiture. La silhouette était là. Enfin, le jeune homme. C'était un homme qui devait avoir près de 18 ans. Il avait une capuche sur la tête. Je ne voyais pas grand chose de son visage caché dans la pénombre, hormis qu'il était plutôt beau. Mais pourquoi je pense à ça ? Ce mec me court après ! Il doit pas être sympa ! Il secouait la tête dans tous les sens. Il me cherche apparemment. Et soudain, son regard se posa sur moi. J'ai vite rentré ma tête. Pitié qu'il ne m'ait pas vu, pitié. J'ai entendu des bruits de pas se rapprocher. Je suis morte. Deux violentes mains m'ont attrapé par le col et m'ont soulevé de terre.

" Tu es Lucie ? me demanda le jeune homme d'une voix grave.

- Ou ... oui, ai-je hoqueté par manque d'air.

Il m'a lâché. J'ai enfin pu respirer. J'ai relevé la tête vers lui. J'ai mieux pu le voir. Il avait un visage carré, des yeux bleus avec une expression de dureté.

- Qui es-tu, lui ai-je demandé. Pourquoi tu me suis ?

- Je suis désolé, mais je n'ai pas le choix.

Et sur ces mots, il a sorti une seringue, et me l'a enfoncé dans le cou. J'ai poussé un petit cri de surprise. Et soudain, une immense torpeur m'envahit.

- Qu'est-ce que ...

- Il vaut mieux que tu ne te rappelle pas des prochains mois.

Et j'ai perdu connaissance.

J'ai ouvert les yeux. J'étais allongée sur une surface dure, du béton par exemple. Oui, ça devait être du béton. Mais où je suis ? Qu'est-ce que je fais là ? Je voyais le ciel. Il était bleu, sans nuages. Dans les coins de ma vue, il y avait des maisons. J'étais dans une rue. J'ai essayé de me relever. Bien mal m'en prit, car une puissante douleur m'envahit tout le corps. Enfin, plus puissante qu'avant. J'avais mal partout. J'ai tourné la tête vers la droite. Il y avait ma maison. J'étais devant chez moi ! Avec difficulté, j'ai roulé sur le côté. J'ai poussé un petit cri de douleur. J'ai rampé et j'ai atteint la porte.J'ai balayé la rue du regard. Pourquoi n'y avait-il personne ? J'ai frappé à ma porte. Plusieurs fois. Très fort. J'ai entendu des bruits de pas de l'autre côté. La porte s'est ouverte. C'était ma mère.

- Lucie ! s'est-elle écriée en se jetant sur moi.

Elle m'a serré dans ses bras. Des larmes ont coulé sur ses joues.

- Ma petite Lucie, a-t-elle murmuré. Oh mon dieu. Où étais tu ?

Elle tourné la tête vers l'intérieur de la maison.

- David ! C'est Lucie ! Elle est là ! Elle est de retour !

J'ai entendu quelqu'un dévaler les escaliers et se précipiter vers nous. Une grande paire de bras m'a enlacé avec force. Mon père a eu un petit sanglot.

- Où tu étais ? a-t-il demandé en passant une main dans mes cheveux.

- Je ne sais pas. Je rentrais du bowling, quelqu'un me suivait et m'a attrapé (mes parents ont frissonné). Il m'a...

J'ai posé une main sur mon cou, là où il avait planté la seringue.

- Il avait une seringue. Je ne sais pas ce qu'il avait mis dedans. Puis j'ai perdu connaissance et je me suis retrouvée là.

- On va t'amener à l'hôpital, vérifier que tu n'es pas blessé ma chérie, me rassura ma mère.

- Depuis combien de temps ai-je disparu ?

- Tu as disparu il y a 5 mois . Nous sommes en mai. Oh ma petite chérie j'ai eu tellement peur. J'avais... nous avions cru que tu étais morte.

Pendant 5 mois. J'ai disparu 5 mois. 5 mois. Pendant quelques seconde, il y a eu un blanc. Puis ma mère l'a comblé.

- Tu n'es pas blessée ? Tu vas bien ?

- Oui, oui ça va. J'ai un peu mal partout mais ça va plutôt bien.

Ma mère a hoché la tête et a sorti son téléphone.

- David, emmène-là dans la voiture. J'appelle la police pour prévenir qu'on l'a retrouvé.

Je me suis sentie soulevé de terre. Mon père me portait comme une princesse délicate et fragile, et m'a déposé dans la voiture. Une fois que ma mère eu finit son appel, il a appuyé sur l'accélérateur et nous sommes partis pour l'hôpital.




L'enfant (T.1) [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant