L'enfant (T.1) [EN PAUSE]

Ch.2) Le rêve

Je suis sortie de l'hôpital aux côtés de mon père et ma mère. Apparemment, je n'étais pas blessée. Tout de même. Qu'avait bien pu faire de moi le psychopathe qui m'a enlevé pendant ces 5 mois ? D'après le médecin, je n'avais pas été gravement blessée. Génial. Encore heureuse. Il nous a également dit qu'il allait nous envoyer des résultats pus précis d'ici une semaine.

- Tu veux qu'on aille au restaurant, pour te changer les idées ? m'a proposé mon père, ne sachant quoi dire.

J'ai hoché la tête. J'avais faim. Très faim. Et je me sentais un peu nauséeuse. On est monté dans la voiture, direction le Salad&Co. Cela me laissait tout le temps de réfléchir. J'ai disparu pendant 5 mois. Je ne me suis pas faite torturée. Je me sens plutôt bien. Mais pourquoi on m'a enlevé bon sang ? Et c'est avec cette question énervante que je suis rentré dans le restaurant avec mes parents.

- Bonjour ... a commencé la serveuse avant de s'arrêter subitement.

Elle m'a détaillé de la tête au pieds avec surprise.

- Tu es Lucie Delagarde ?

Ah ouais. Je suppose que 'on avait dû beaucoup parler de moi à la télé.

J'ai hoché la tête. Ma mère a pris la parole.

- Je vous en pris, n'en parler pas à tout le monde. Nous avons déjà averti la police, nous ne voulons pas avoir toute la presse qui rapplique.

Toujours surprise, la serveuse a pris un moment pour réfléchir, puis hoché la tête. Elle nous a donné les cartes plancha et nous sommes allé nous asseoir. J'ai tourné la tête de tous côtés pour vérifier que personne ne m'avait reconnu. Heureusement, personne ne regardait dans notre direction.

Personne n'a parlé de tout le déjeuner. Mes parents n'osaient pas aborder le sujet de ce qui s'était passé durant ces 5 derniers mois. Putain. 5 mois. J'y crois toujours pas.

Qu'est-ce qu'on a bien pu faire de moi ? Pourquoi m'enlever ? Et pourquoi je ne me souviens de rien ? Pourquoi j'ai comme une boule dans le ventre depuis que je suis de retour ? C'est sûrement le stress post-traumatique ou un truc dans le genre.

Une heure plus tard, nous sommes sortis du restaurant, après que j'ai avalé ma 4ème glace. Installés confortablement dans la voiture de mon père, je regardais défiler la route du retour par la vitre.

Nous arrivâmes 15 minutes plus tard.

Je me suis écroulée sur mon lit et ai sortis mon téléphone de ma poche. Apparemment on me l'avais laissé. Si tu es prêt à enlever quelqu'un, pourquoi tu n'en profites pas pour prendre les objets de valeur ? Surtout que c'est un Iphone 6s. Crevée, je me suis endormie sur mon lit. Et j'ai fait un rêve.

J'étais dans une chambre. Une grande chambre. Le papier peint beige collé au mur partait  en lambeaux. Il n'y avait qu'un lit à barreaux et une armoire. Assis sur le lit, un jeune homme passait ses doigts sur la couverture soigneusement pliée.

J'ai hoqueté de suprise. C'était l'homme qui m'avait enlevé !

Il a relevé la tête vers moi. Ses yeux bleus océans étaient perdus dans une étrange mélancolie. Il semblait avoir 16 ans comme 20 ans. Il portait un sweat à capuche noir et un jean. Il me regardait avec tristesse. Soudain il s'est relevé du lit. D'instinct, je me suis reculée. Il n'a pas semblé le remarquer. Mis j'ai vu une silhouette, qui ne bougeait pas, apparaître juste devant moi. En me reculant d'avantage, j'ai remarqué que... c'était moi ! Toujours surprise, je me suis étudiée.

Mes cheveux châtains, décoiffés, était lâchés sauvagement sur mes épaules, qui étaient voutées. J'étais recroquevillées sur moi-même, assise à même le sol. Mes vêtements étaient sales et pleins de sueur. Mais je n'étais pas maigre, et des vêtements propres étaient pliés à côté de moi.

Mon ravisseur s'est dirigé vers ... moi bis on va dire. Il s'est planté juste devant moi, toujours avec son air mélancolique.

- Lucie.

L'autre moi n'a pas levé les yeux.

- Lucie, je ne veux pas t'y contraindre, mais si je n'ai pas le choix, j'emploierais la manière forte.

Pas de réaction.

- Je t'ai expliqué ce que tu faisais là. Et ça me déplaît de devoir te demander ça, mais c'est nécessaire.

Rien. En soupirant, le jeune homme qui s'était accroupi s'est relevé.

- Il ne me reste que 1 mois. Tu as 29 jours pour te décider.

Avec empressement, il est sorti de la pièce, me laissant seule.

Je me suis réveillée. Et j'était sûre d'une chose. C'était un souvenir.