"Comment ça on attend ?"
"On attend que la tempête de neige se calme puis on cherchera du réseau dehors."
"Combien de temps on attend ?"
"Harry, j'suis pas météorologiste."
"Putain fallait que ça tombe le jour du réveillon."
Je détache ma ceinture de sécurité et Louis fait de même. Je penche ma tête en arrière contre le siège avant de fermer les yeux pour essayer de me calmer. Je me retrouve coincé de nuit, dans une voiture, sans chauffage, avec mon ex-fiancé, super. Vraiment génial.
"Je suis désolé."
J'ouvre subitement les yeux avant de me redresser dans le siège et de fixer Louis. Il regarde ses mains posés sur ses genoux.
"D'avoir tout foiré."
Je tourne mon regard vers ma fenêtre afin de voir les flocons de neige s'écraser contre la fenêtre.
"Je sais."
Je l'entend soupirer alors que ma voix venait de remplir la voiture.
"Je ne-"
"Louis, je ne pense pas que ce soit le moment de parler de ça."
"Justement, je pense que c'est le bon moment. Je supporte plus de vivre sans toi. Tu me manques, Léana me manque. Je veux arranger les choses. Je t'aime. Je t'ai toujours aimé. Je n'ai jamais voulu briser notre famille. J'ai fais une erreur et je m'en veux crois moi, mais c'est vraiment beaucoup trop pesant maintenant."
Je ferme les yeux, pressant fortement mes paupières. Je les rouvre avant de tourner mon visage vers Louis qui me fixait déjà.
"S'il te plaît, je ne veux pas en parler."
"Si tu ne fais pas d'effort ça ne pourra jamais s'arranger."
"Je n'ai peut être pas envie que ça s'arrange."
Puis le silence reprend sa place dans la voiture alors que je baisse les yeux sur mes genoux, toujours enfoncé au fond de mon siège.
"Tu te souviens du premier Noël qu'on a passé ensemble ?"
Je lève ma tête vers lui et fixe ses yeux avant de hocher la tête positivement, sans grande motivation.
"Tu avais ce pull rouge avec un rêne dessus, on avait tous enfilé nos plus beaux vêtements de noël pour l'occasion."
"Même Liam avait fait l'effort de se mettre dans l'ambiance."
"C'était vraiment une bonne soirée. Je m'en souviendrais probablement toute ma vie. C'est là qu'on s'est offert notre plus beau cadeau."
Le silence refait surface dans la voiture. La température diminue au fur et à mesure que le temps passent, bien qu'il passe lentement. Je resserre mon manteau autour de mon corps et glisse mes mains à l'intérieur.
"J'ai acheté une robe à Léana."
Mon regard bifurque vers Louis qui fixe le pare brise à travers lequel on ne voyait même plus tellement la neige recouvrait la vitre. On se plaint de n'avoir jamais de neige, cette fois-ci on en avait beaucoup trop.
"Elle en a déjà des dizaines."
"Mais là s'en est une spéciale."
Je fronce les sourcils toujours en le fixant mais il ne m'en dit pas plus alors je détourne le regard vers ma fenêtre. Je suis encore amoureux de Louis évidemment, mais il m'avait tellement fait souffrir que je ne pouvais simplement pas le laisser revenir telle une fleur après tout. Oui, l'erreur est humaine. Mais avez vous déjà vécu avec la sensation d'avoir un pieux planté dans votre cœur tout le temps, une entaille qui ne veut pas se refermer et qui s'élargit à chaque fois que vous y pensez ? Voilà ce que je ressens depuis que nous sommes plus ensemble. Je n'arrive pas à lui pardonner, c'est plus fort que moi. Alors j'évite juste le sujet, le plus possible, jusqu'à que ce ne soit plus possible.
"Tu- Tu as quelqu'un en ce moment ?"
"Ca ne te regarde pas."
"Harry, s'il te plaît, ne rend pas la chose plus compliqué qu'elle ne l'est déjà."
"Quoi ?! C'est moi qui rend les choses compliqués ? C'est qui qui m'a trompé avec une gamine à la bouche de suceuse alors que l'on était fiancé, sur le point de se marier ?"
"Je sais que je suis le fautif mais-"
"Encore heureux que tu le saches!"
"Mais laisse moi au moins la chance de me faire pardonner et de t'expliquer."
"Je me fiche de tes explications et de tes excuses pour que je te pardonne."
"C'est faux."
Je me tourne vers lui et remarque que son regard bleu était entrain de me fixer intensivement. Il n'essaye pas de m'avoir par les sentiments, son visage affiche uniquement une expression neutre et figé.
"D'accord, je t'écoute. C'est la seule chance que je te donne."
Louis inspire profondément avant de baisser les yeux sur ses genoux se mettant de profil à moi. Il remonte son regard au pare brise et commence à parler doucement, comme-ci il cherchait les bons mots.
"Tu te souviens ce soir où je t'ai dis que je voulais changer de métier ? Que j'aimerais bien lancer ma propre agence ? Même que on s'est engueulé parce que tu n'étais pas d'accord avec ça alors je n'ai rien ajouté."
"Cette soirée remonte à longtemps."
"Quand Jane est arrivé à l'agence, elle avait des projets plein le tête. Elle voulait aussi monter sa propre agence, alors on a commencé à en discuter, de plus en plus, on se faisait des repas le soir ensemble pour en parler, on déjeunait le midi ensemble, puis ça a fait qu'on a passé de plus en plus de temps ensemble. Puis il y a eu ce samedi soir, on s'est fortement engueuler toi et moi, par rapport à la voiture, une connerie comme d'habitude, mais c'est partie plus loin que d'habitude. Puis quand j'ai quitté la maison, je savais pas où aller. Alors je suis partie à l'agence, je n'ai rien fais de spécial, juste rester devant le décor à réfléchir, mon appareil à la main, à prendre et reprendre plusieurs fois le même endroit en photo, dans le même angle. Les photos étaient toute les même. Jusqu'à qu'elle apparaisse sur une de mes photos. Elle est venue s'asseoir à côté de moi et on a discuté. J'ai pas voulu trop parler de moi alors elle m'a surtout parlé d'elle et de pourquoi elle était là un samedi soir. On avait beaucoup de point de vue en commun sur la photographie. Pendant un temps je me suis demandé même si ce n'était pas elle, tu sais, la personne qui nous ai prédestiné."
Les larmes coulent abondamment sur mes joues, mes yeux me brûlent et je n'arrive plus à respirer correctement. Mon cœur bat irrégulièrement et je sens mon ventre se serrer. Plus il parle, plus ma gorge est compressé, j'ai envie de vomir. Je me sens tellement mal, je vois flou à cause des larmes.
"Je suis aller ranger mon appareil au bout de deux heures de discussion, je n'avais aucune envie de revenir à la maison. En vérité, sur le moment, j'avais l'impression d'être bien là bas, tu sais à parler avec quelqu'un qui avait le même projet que moi, j'avais l'impression d'être compris. Et si je revenais, j'avais peur que toutes mes illusions s'arrêtent instantanément. C'était devenu comme un enfer chez nous. Je ne supportais plus de vivre avec toi."
Je perd tout contrôle de moi-même et je sors violemment de la voiture.
-Lau' xx
Vos avis ?
VOUS LISEZ
Dear Santa. [LS] ✅
RomanceLéana, une enfant de 5 ans, se voit demander à noël d'écrire une lettre au Père Noël afin d'annoncer les cadeaux qu'elle désirerait recevoir. Alors qu'elle se retrouve en plein milieu de la douloureuse séparation de ses deux pères, elle va demander...