IV.

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Je me tourne vers Louis et lui intime de continuer en un regard.

"Tu sais, ces soirées qu'on passait devant un bon film avec la cheminée ou encore nos câlins devant le feu pour se réchauffer."

"Léana aussi se plaint de ne plus voir la cheminée allumé."

"Pourquoi ? Tu ne l'allumes plus ?"

"C'est toi qui l'allumait toujours. Je ne sais pas trop comment m'y prendre et j'ai peur de foutre le feu à la maison."

"C'est vrai que le risque est immense avec toi au commande."

"Eh!"

Je donne un léger coup dans son épaule le faisant rire. Un rire qui ne dure pas bien longtemps. Le silence reprend place dans la voiture. Le vent se fait entendre contre la carrosserie de la voiture. Je frissonne violemment, mes habits sont trempés et la température est de plus en plus froide. Alors que je fixe la vitre gelée de la fenêtre, j'entend Louis ouvrir la porte ce qui me fit directement tourner la tête vers lui.

"Tu fais quoi ?!"

"Je vais chercher les couvertures que j'ai dans le coffre, on meurt de froid avec nos habits mouillés par la neige fondu."

"C'est trop dangereux d'aller dehors, tu l'as dis toi même."

Louis souris tendrement avant de sortir de la voiture sous mes protestations. Je m'approche de sa portière qui est resté légèrement ouverte pour lui crier de revenir dans l'habitacle.

"Mais tu es complètement fou, reviens!"

Je ne vois rien et n'entend rien.

"Louis ! S'il te plaît, reviens dans la voiture!"

Après quelques secondes, la portière s'ouvre entièrement et un Louis encore plus mouillé par la neige entre dans la voiture. Je me remet sur mon siège lui laissant le loisir d'éparpiller les flocons de neige qu'il a dans les cheveux sur la banquette.

"Tu es fou ou suicidaire ? T'aurais pu te faire emporter par la tempête."

Louis souris doucement en me tendant une des deux couvertures qu'il venait de ramener. Quelques flocons étaient tombé dessus mais elles sont encore sèches et ont l'air si chaude.

"Je sais, mais-"

"Non, tu sais pas. Te perdre une fois a été la pire épreuve de ma vie, alors te perdre une deuxième fois aurait été la fin de l'histoire. Arrêtes de ne penser qu'à toi quand tu agis, pense aux gens qui t'entoure un peu! Tu ne peux plus agir comme un adolescence insouciant, t'as des responsabilités Louis!"

Je reprend ma respiration après mon monologue, mon cœur ne peut s'empêcher de battre frénétiquement dans ma poitrine. Le froid me congèle les membres, mes vêtements me collent à la peau et chaque mot qui sort de ma bouche me brûle de l'intérieur. Mes yeux restent à peine ouvert sous l'effet du froid ambiant et la fatigue accumulé. Après un moment de silence, je regarde Louis une nouvelle fois.

"Enlève ton manteau."

Je m'exécute en essayant tant bien que mal de ne plus trembler. Louis s'approche de moi et enroule la couverture autour de moi. Je claque des dents et grelotte sans m'arrêter. Cette soirée est une véritable catastrophe. Louis fait la même chose, s'enveloppant dans la deuxième couverture. Aucun de nous deux ne se regarde, on fixe uniquement le siège fasse à nous.

"Je-"

"Je sais, tu es désolé. Tu es tout le temps désolé."

"Je suis là."

Mon regard se tourne vers lui. Louis me regarde fixement d'un air sérieux. Je n'arrive pas à penser clairement. Je n'en pouvais plus de cette ambiance, de cette soirée, de cette discussion, de cette histoire. A cet instant précis, rien ne me semble clair et tout a un air d'échec.

"Je suis là."

"J'avais entendu."

"Je suis là et je resterai là. Je ne partirais plus jamais."

Je ferme les yeux, ne pouvant plus affronter ce moment. Je désire une seule chose au moment présent, rentrer chez moi et retrouver ma fille.

"Harry, regarde moi s'il te plaît."

J'ouvre les yeux. Les pulsations du sang dans mes tempes sont de plus en plus fort, comme si ma tête se fracassait contre un mur. Ce mur s'est la réalité. Je suis juste là, coincé au beau milieu d'une tempête, frigorifié par le froid, avec l'homme de ma vie, le père de ma fille, mais qui est aussi l'homme qui m'a trahis.

"Harry."

Je tourne mon regard vers le sien et ses yeux bleus ont l'air tout aussi épuisé que les miens.

"Je reste avec toi. Pour toujours, qu'on soit allongé dans un canapé au chaud, coincé dans une voiture sous une tempête de neige, qu'on soit blessé, en colère, démuni, heureux, perdu. Je te veux auprès de moi pour la vie. Je ne te laisse plus. Je suis là."

Je craque. Je n'arrive plus à supporter ce froid. Les larmes se mettent à couler à flot sur mes joues sans que je ne puisse les contrôler, je ne veux pas les contrôler. Mon corps tremble sous la peur, le froid, la tristesse et l'angoisse.

"Louis, ramène moi chez nous. S'il te plaît, j'ai peur."

Le brun se rapproche de moi puis finis par enlacer mon corps de son bras droit. Son visage se pose dans mon cou pétrifié par le froid. Les larmes coulent toujours.

"On va rentrer."

Louis reste quelques instants sans bouger, toujours sa tête posé sur mon épaule et son nez touchant la peau de mon cou. Je me recule légèrement et tourne mon visage pour le fixer. Louis se redresse. Notre proximité est faible et on peut sentir le souffle chaud de chacun sur nos lèvres. La tempête semble se calmer à l'extérieur et les larmes ont arrêté de couler.

"Promis ?"

"Je te le promet."

Je vois dans les yeux de Louis qu'il est sincère. C'est pas une promesse seulement pour sa dernière phrase, c'est une promesse pour tout ses mots. C'est comme le début de quelque chose, sans savoir vraiment quoi. Cela sonne comme un espoir. Tout comme le bip qui provient du téléphone de Louis sur le siège conducteur avant.

-Lau' xx
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Dear Santa. [LS] ✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant