V.

564 65 1
                                    

Louis et moi, nous nous regardons toujours cherchant à savoir si on avait bien entendu le même son. Louis s'écarte de moi et se penche vers l'avant pour attraper son téléphone portable. Il le déverrouille et souris en lisant quelque chose sur l'écran. Il tape avec ses doigts sur le téléphone et le colle à son oreille. Je peux entendre les faibles "bip" qui indique que Louis passe un appel. Tout d'un coup, une voix se fait entendre dans le combiné. Un sourire s'affiche sur mon visage.

Allô ? Louis ?
Niall ? Oh mon dieu, Niall on est coincé dans la tempête. La voiture est en panne.
Louis ? Tu es là ?

Louis jure et bouge dans la voiture afin de retrouver du réseau.

Louis ?
Oui, tu m'entends ?
Oui, je t'entend là! Où êtes vous ? Qu'est ce qui- arrivé ?

Le réseau est mauvais, des phrases se trouvent entrecoupés, et un son grisant se fait entendre.

La voiture est en panne. On est bloqué.
J'entends mal. Vous êtes où ?
Sur la ROUTE DE BRIDGE, la voiture est en panne, on est bloqué, sur la route de bridge. Niall t'es là ?

Des bouts de mots se font entendre mais aucune phrase entière n'a pu être identifié.

Niall, t'es là ?

Puis plus rien ne se fait entendre dans le haut parleur du téléphone. Louis jure encore et raccroche. Il pose son téléphone sur le siège avant conducteur, sûrement au cas où quelqu'un rappelle.

"Tu penses qu'il nous a compris ?"

"J'en sais rien, mais j'espère que oui. Et qu'il viendra nous chercher."

"Cette soirée craint."

"Une soirée d'hiver, dans une couverture bien chaude, face à la neige qui tombe, c'est pas si mal."

"En oubliant le froid ambiant, le fait qu'on est coincé ici et que notre famille nous attend à la maison, oui, on a connu pire."

"Tu te souviens de ce festival où on est allé en octobre, il y a deux ans ?"

"Évidement que je m'en souviens."

"On était reparti le lendemain de notre arrivée."

"C'était désastreux comme festival."

"On a bien rigolé."

"On est rentré chez nous avec une angine tout les deux. On est resté cloué au lit pendant 1 semaine au moins."

"Certes, mais avant d'être malade on avait passé une bonne journée. Je me souviens du footing qu'on a fait en pleine nuit parce qu'on avait trop froid pour dormir."

"J'aime tellement pas faire du sport."

"Et tu es nul en sport."

Je tourne mon visage vers Louis et lui tire la langue. Je suis pourtant le plus mature de nous deux. Je regarde l'heure sur ma montre et me rend compte qu'il est 21h00 passé. Le temps est à la fois long mais aussi rapide. J'ai enfin arrêté de trembler, j'ai froid mais les tremblements sont contrôlables. J'imagine que l'espoir que nos amis viennent nous chercher me permet de me contrôler.

"J'ai soif."

"J'ai la solution."

Louis se penche vers l'avant de la voiture et étend son bras jusqu'à la boite à gant du côté passager. Il l'ouvre et en sort une bouteille d'eau entamé. Je le regarde faire avec un petit sourire au coin des lèvres, sourire que j'essaye de cacher devant lui. Mais mon sourire disparaît. En étendant son bras, la manche du veston à Louis s'est remonté et je peux y voir une nouvelle tache d'encre sur son bras, une qui n'était pas là il y a trois mois. Je rapproche ma main de son bras et glisse mes doigts sur sa peau taché. Je le sentis frissonner.

Dear Santa. [LS] ✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant