Love is Just a Game [BxB]

Chapitre II

Le coude posé sur ma table, ma main soutenant ma tête alors que je faisais tourner un crayon entre mes doigts de l'autre, je regardais par la fenêtre de ma classe, perdu dans mes pensées. Cela faisait aujourd'hui trois ans qu'il avait disparu. J'espérais toujours secrètement qu'il réapparaisse dans ma vie, pourtant je savais que c'était peine perdu. Je lâchai mon crayon et commençai à tortiller mes doigts entre eux, me rappelant toutes ces promesses qu'il m'avait faite. 

« Monsieur Jenkins. Le cours est dans la pièce, non dans le parc. »

Je portai mon attention sur la prof de français et une gêne me prit lorsque je remarquai tous les élèves me dévisageant, y compris Keith. Je baissai le regard sur mon cahier et elle reprit son cours. Je reportai finalement à nouveau mon regard sur la fenêtre alors tous les élèves me lâchaient du regard, ignorant le soupire d'agacement de la prof.

La suite de ma journée se passa sans encombres, Keith rougissait sous mon regard de temps à autre mais il ne faisait pas allusion à l'autre soir. Je m'étais occupé en draguant trois ou quatre mecs mais rien de plus.

En rentrant chez moi, je rejoignis ma chambre en vitesse, sans faire de bruits, évitant ma mère qui buvait dans la cuisine. J'avais juste à l'éviter pendant une heure, le temps que mon père rentre du travail. Je fermai directement ma porte, la verrouillant de l'intérieur avant de me laisser tomber dans mon lit. La musique se diffusait dans mon casque alors que mon regard se posa sur le cadre au-dessus de ma commode. Une vieille photo y était conservée, sur laquelle je figurais avec Killian. J'avais tellement changé depuis le temps que j'étais méconnaissable de ce petit gars frêle que je dévisageais sur le moment. Killian, lui, était toujours le même, avec ses grands manteaux noirs et ses sourires d'ange. Une troisième personne était présente sur ce petit cliché. Je ne pouvais dire si cet idiot avait changé ou non. Déjà trois ans... Je soufflai lourdement alors que mon cœur se serrait, me recroquevillant sur le coussin que je tenais entre mes bras. Les larmes dévalaient mes joues sans que je n'en sache réellement la raison.

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Le lendemain, je me regardais avec dégoût dans le miroir de ma salle de bain. J'avais des cernes de vingt kilomètres sous les yeux. Merveilleux. Comment ruiner ma beauté en deux seconde... Je soupirai et me nettoyais le visage avant de me changer. J'attrapai mon sac et partis en cours, m'enfermant dans ma musique. En arrivant, Killian semblait choqué de la mine que j'arborais et exigea en quelques sortes des explications. Je vis un mec me fixer un peu plus loin et adressai un vague signe de la main à Killian avant de me diriger vers le petit roux. Il rougit aussitôt lorsque je m'arrêtai face à lui.

Quelques minutes plus tard, je me retrouvais dans les toilettes du bahut avec lui pour me changer les idées. J'arrivai donc en retard à mon cours d'anglais et m'excusais auprès de Johnson. En sortant du cours, Killian attrapa mon bras et me traîna à l'écart.

« - Loann, dis-moi ce qu'il se passe. M'ordonna t-il d'une voix neutre.

- Non ! Tu n'as pas le droit de faire ça ! Cria une voix que je reconnaissais facilement, Esteban. »

Je me tournai pour voir ce qu'il se passait, la peste s'énervait contre Keith qui, lui, soupirait. Il lui répondit rapidement quelque chose que je n'entendis pas et partit pour le prochain cours. Je m'empressai de le rejoindre, Killian sur les talons.

« - Keith, qu'est-ce qu'il s'est passé ? Demandai-je en trottinant vers lui avant qu'il n'entre dans la classe.

- Il n'avait pas bien compris que je le plaquais. Me répondit ce dernier en ricanant, m'adressant un clin d'oeil avant d'aller s'asseoir.

- Je vais très bien. Dis-je à Killian avec un sourire joueur. »

Le concerné leva les yeux au ciel en réprimant vainement un petit sourire et on s'assit avec Keith. Tania arrivit et prit la place à côté de nous alors que Jérémy et Alex s'installèrent devant nous. Je m'amusais à faire frissonner Keith, glissant mes doigts sur sa cuisse et sa hanche pendant le cours alors qu'il me lançait des regards en coin de temps à autres, pinçant ses lèvres entre elles.