Chapitre 01

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OK. TU PEUX LE FAIRE ! Fais-toi confiance, tu es une battante ! Tu es ici depuis une semaine déjà et tu as survécu a beaucoup trop de chose pour arrêter si prêt du but. Me dis-je intérieurement, les mains plaquées sur les portes visqueuses du métro.

Il était 8h45, mon coeur agonisait au sommet du pic de fréquentation. Ca poussait derrière, devant, sur les côtés. Ca sentait l'eau de toilette bon marché, la friture rance et les haleines mal rafraîchies. Le casting commençait à 10h mais par précaution qu'il arrive quelque chose je m'y rendais une heure en avance. Vaut mieux prévenir que guérir !!

Le métro stoppa dans un long gémissement. La poussée de la masse humaine exécuta un va-et-vient d'avant vers l'arrière. Sous le poids des autres, le visage plaqué à la paroi, je sentis mon propre souffle noyer la vitre d'une buée de panique. Etais-je vraiment capable de le faire ? J'avais peut-être sous-estimé les risques ? Je repensais à Danielle, à ses cris d'encouragement derrière moi depuis l'enfance : "allez, Go AhRa, allez ma fille, tu peux le faire comme les autres et encore mieux !" Une femme que je considérais plus comme une mère qu'une directrice, aimante mais tout à la fois étouffante. Mes idées s'entrechoquaient en ce moment, je ne savais plus trop où me diriger, mais une seule chose comptais à mes yeux : franchir toutes les barrières que le monde érigeait sans arrêt sur mon chemin. Alors, exactement comme je l'avais fait à huit ans avant de s'engager sur une piste de ski dans le noir total, je pris une longue inspiration et les portes s'ouvrirent mécaniquement. Il y a eut un dixième de seconde d'apnée et d'immobilité avant que la houle humaine se déverse sur le quai, m'emportant sur son passage.

OK, je suis à présent dans le flot des voyageurs, je dois juste résister à la pression sur ma droite et effectuer une percée perpendiculaire pour m'éloigner du quai. Quatre pas, droit devant moi et un léger quart de tour vers ma gauche. C'est bon, c'est gagné !

Et je me laissa cette fois happer par la foule qui déferlait vers la sortie et les couloirs de correspondances. Je sentais cette masse humaine omniprésente, m'emportant à une vitesse qui m'étais étrangère. Ils marchaient vite, trop vite pour moi. M'étais-je rapprochée dangereusement du quai ? Est-ce que j'ai viré à gauche ? Est-ce que j'ai dévié ? Pourquoi marchent-ils tous si vite ?

J'essayais d'évacuer le stresse qui montait et je me guidais au bruit des pas, la musique lointaine de l'accordéoniste perturbait mes repères sonores. Je me sentais gagnée par la panique. Peur de tomber. Peur de me faire remarquer. Peur de susciter la pitié et passer pour une infirme même si je savais que j'en étais une. Je commençais à avoir mal au ventre et j'ai des envie de vomir. Mais les ordre du générale AhRa, véritable distancie au coeur de glace, me materait le crâne.

Ne baisse pas la tête, Go AhRa, bon sang ! Marche normalement, le menton parallèle au sol, et souris, mais pas trop sinon t'auras l'air d'une débile !

Il y avait du monde. Beaucoup trop de monde ce matin, devant, derrière, sur le côté. Je n'entends plus rien ! Je n'y vois plus rien ! Le temps d'une inspiration, je me sentais isolée, seule au monde, loin des autres : j'allais tomber. J'entendais le métro s'engouffrer à toute vitesse derrière moi. Juste derrière moi... N'étais-je encore qu'à quatre pas de la poudre du quai ?

Je me stoppa net et me fis bousculer par l'arrière. Mon corps fut projeté vers un territoire inconnu. J'ai eu le réflexe d'ouvrir les bras comme pour faire une prière. J'en aurai eu besoin en ce moment, une prière, un miracle encore mieux, mais à force d'obtenir que le néant de ses demande répétitif, on apprends à compter que sur sois-même. Ma main atterrit sur une barre métallique poisseuse et glaciale.

Sauvée, me dis-je en retirant de nouveau.

Amarrée à la rampe de l'escalier, Je demeurais un instant immobile, laissant les gens me bousculer sans ménagement. Tout cette agitation me faisais l'effet d'un vent d'hiver sauvage balayant sans précaution ma jupe, mes cheveux, mes mains. C'était délicieux, grisant, exaltant de me sentir vivante au milieux d'une foule d'inconnus. J'avais l'impression d'être comme eux ce matin. au milieu d'eux. Une simple voyageuse.

RECRUTEMENT (BTS-EXO)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant